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Energie - Centrale à charbon de Sendou : La Senelec monnaie l’onction populaire
Publié le vendredi 23 septembre 2016  |  Le Quotidien
La
© Autre presse par DR
La Senelec donne des explications sur la coupure d`électricité survenue la nuit




Une audience publique organisée hier à Bargny sous l’onction de la Senelec, n’a pu faire taire toutes les inquiétudes concernant l’implantation prochaine de la centrale à charbon de Sendou. Cependant, il est ressorti des discussions que les édiles locales ont déjà été convaincues par le programme de Rse à venir, et ne vont pas s’opposer à cet ouvrage.

Le projet de centrale à charbon de Sendou a obtenu une nouvelle fois l’onction populaire hier mardi lors d’une audience publique organisée au centre culturel El Hadj Ndiouga Dieng de Bargny. «Le gouvernement a décidé de mettre en place un mix énergétique, qui prend en compte toutes les filières, y compris les moins chères pour que le tarif de l’électricité soit adapté ou atteigne le niveau supportable par le peuple sénégalais. Or, le charbon fait partie des filières les moins chères. C’est pourquoi, on va installer cette première unité de Sendou qui a une capacité de 125Mw et qui va réduire les coûts de production du Kw/h», a précisé le directeur des grands projets énergétiques de la Senelec lors de l’atelier qui a enregistré la présence massive des Bargnois. «Ce n’est pas la Senelec qui fait l’investissement. On a signé un contrat avec le privé qui va faire l’investissement et nous vendre la production au Kw/h, avec un prix qui sera moins cher que le prix auquel nous produisons l’électricité», a encore fait prévaloir Issa Dione.
La démarche des porteurs du projet a été saluée du côté de la municipalité. «Il faut se féliciter de cette disponibilité des au­torités de la Senelec, des porteurs du projet et de l’Etat qui ont accepté de revenir à la table des discussions alors que rien ne les y obligeait. Toutes les étapes légales ont été franchies depuis 2009. Les consul­tations publiques et les études préalables ont toutes été déjà faites depuis», a relevé Abou Ahmet Seck, le maire de Bargny, rappelant que «les travaux ont été lancés depuis 2009».
Les questions de rejet par rapport à la pérennisation de la ressource seront prises en charge dans le cadre du Projet de gestion environnementale et sociale (Pges). Au volet responsabilité sociétale, le responsable de la Senelec a indiqué que les populations vont trouver leur compte avec l’implantation de la centrale «Nous allons accompagner la population par la construction d’écoles, à travers la distribution de prix et à travers beaucoup de choses qui permettront aux populations de se sentir dans le projet», révèle ainsi Dione. Les travaux ont repris depuis janvier 2016 et suivent leur cours normal en attendant le démarrage de la production, annoncé pour «la fin 2017».

La société civile toujours réticente
«Le jeu est déjà fait, ce qui reste maintenant c’est le suivi dans la gestion», s’est désolé El Hadj Cheikh Issa Dièye, un farouche opposant à la centrale à charbon, remarquable dans l’assistance à sa toge de couleur verte. Un mot qu’il a lancé après être intervenu pour réitérer sa position lors de la rencontre. Beaucoup de Bargnois partagent le combat de M. Dièye. «Bargny fait partie des 4 points les plus menacés du pays et imaginez ce qu’il en sera avec une centrale à charbon dont l’installation ne respecte pas les normes environnementales», a fustigé Daouda Guèye, responsable technique des communautés affectées par la centrale. «C’est du CO2 qui se compte à plus d’un million unités chaque année et une importation de 400 mille tonnes de charbon en provenance de l’Afrique du Sud», a-t-il regretté, appelant à l’utilisation d’énergie moins polluante à Bargny où «les maladies pulmonaires sont les plus importantes». Entouré de femmes transformatrices arborant des pancartes hostiles au projet, Guèye a indiqué que l’arrêt de mort de l’activité de ces femmes sera signé avec le démarrage de la production. «La forte pression que la centrale va puiser de la mer va faire disparaitre les espèces et les rejets d’air chaud, de l’ordre de 10 degrés seront aussi très néfastes», a estimé Guèye qui a porté la parole de la société civile locale.
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