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Le Pr Mbaye Thiam sur les coalitions de partis au Sénégal: "L’une des marques du champ politique, c’est l’obscurantisme"
Publié le mardi 20 septembre 2016  |  Sud Quotidien




Invité à l’émission politique Objection de la radio Sud Fm de ce dimanche 18 septembre, le professeur d’histoire et d’archivistique à l’Ebad, Mbaye Thiam pense que, depuis 2000, les coalitions politiques sont sans perspectives objectives. Pour lui, ces alliances se font et se défont au gré des intérêts des leaders des partis politiques. Ce qui lui fait dire que l’une des marques du champ politique sénégalais est «l’obscurantisme». Il s’est par ailleurs prononcé sur les échéances à venir.

Parlant de la coalition de l’opposition, dénommée Front pour la défense du Sénégal (Fds/Mankoo wattu Senegal), le professeur d’histoire et d’archivistique à l’Ecole des bibliothécaires, archivistes et documentalistes du Sénégal (Ebad), Mbaye Thiam, estime que c’est une coalition à l’image de ce qui se passe dans le pays, depuis 2000.

En effet, invité à l’émission politique de la radio Sud Fm, du dimanche 18 septembre, M. Thiam admet qu’il est difficile pour un parti, à lui seul, de mobiliser un électorat pour gagner des élections. Cependant, il reste convaincu que «depuis 2000, que ce soit de l’opposition comme du pouvoir, on ne nous offre pas des coalitions ou des alliances porteuses de perspectives objectives et heureuses pour le pays». En termes plus précis, le professeur Thiam est d’avis qu’on ne fait qu’aligner des sigles, sans pour autant proposer des projets ou programmes politiques. Pour lui, cela ne permet pas à la population de comparer les offres politiques à la veille des élections et de connaitre les rapports de forces au sein des alliances.

Mieux, il trouve «qu’aujourd’hui, l’une des marques distinctes du champ politique sénégalais, c’est, au delà de l’illisibilité, l’obscurantisme». Plus critique, le professeur pense que les partis s’allient le plus souvent pour «se partager des prébendes» et se séparent parce que «ceux qui servent n’ont pas assez servi». Ainsi, pour lui, les alliances se font et se défont par rapport aux intérêts des leaders qui conduisent ces partis politiques. Par conséquent, il pense qu’il y a lieu que les hommes politiques montrent qu’il a des hommes politiques sérieux, avec des perspectives politiques, capables de développer ce pays.

Sur un autre registre, à savoir le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), Mbaye Thiam pense en effet qu’il est important d’avoir une Institution dans laquelle les pouvoirs locaux peuvent exprimer une véritable politique de développement à la base. Cependant, sur la question de savoir si le Hcct pourra en réalité remplir cette fonction, le professeur archiviste dit donner sa langue au chat. Pour cause, il pense qu’on aurait pu faire en sorte que le champ d’activité du Hcct soit pensé de manière endogène, afin que le développement parte des localités vers Dakar et non le sens inverse.

Concernant les échéances à venir, notamment les élections législatives de 2017, le professeur Thiam reste convaincu qu’elles sont d’un enjeu capital. En effet, il suppose que l’opposition travaille à imposer une cohabitation à l’actuel régime. Ce qui serait une première au Sénégal, et même en Afrique, a-t-il dit. Toutefois, il soutient que si ce cas de figure arrivait, «l’opposition peut organiser, à l’Assemblée nationale, une politique antinomique du Pse». Pis, selon lui, elle va désigner un Premier ministre avec lequel le président va être obligé de cohabiter. Il en déduit que même si notre démocratie peut supporter une telle situation, il n’en demeure pas moins que cela va entrainer un goulot d’étranglement. Pour cause, selon lui, l’opposition va gouverner alors que le président va nommer à tous les postes. Ce qui lui fait dire que cela peut «constituer un danger pour notre démocratie». Il a par ailleurs trouvé que, quel que soit le gagnant de ces échéances de 2017, «ces élections sont le dernier galop d’entrainement vers les présidentielles de 2019».
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