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Moustapha Diakhaté, président du Groupe parlementaire BBY: ‘’Macky Sall doit mettre fin à ce qui se passe dans le parti’’
Publié le lundi 19 septembre 2016  |  Enquête Plus
Moustapha
© aDakar.com par DF
Moustapha Diakhaté, président du groupe parlementaire"Benno Bok Yakaar"




Le Président du groupe parlementaire Benno Bok Yakaar ne cautionne pas les querelles intstines qui minent le parti présidentiel. Moustapha Diakhaté invite le président de l’APR à siffler la fin de la récréation. Dans cet entretien, il revient aussi sur la stratégie dévoyée de l’APR dans le département de Dakar et sur les conséquences qui en découlent. Il ne rate également pas l’opposition regroupée au sein du Front Wattu Senegaal qui compte organiser une marche, bientôt.

Les résultats des élections du Haut conseil des collectivités territoriales semblent installer le malaise au sein des rangs de l’Alliance pour la République. Comment appréciez-vous la situation ?

Je n’ai pas constaté de malaise dans les rangs de notre parti.

Depuis la sortie des résultats, les choses semblent tendues dans votre formation politique, notamment, entre Abdoulaye Diouf Sarr et Yakham Mbaye …

Je crois qu’il n’est pas propre de parler de malaise au sein de l’Apr, suite à ces élections du Haut conseil des collectivités territoriales. C’est peut-être des problèmes entre des responsables qu’on ne peut pas considérer comme un malaise dans le parti. Ces élections ont été largement gagnées par la coalition Benno Bokk Yakaar et par l’Alliance pour la République qui en occupe une place centrale. Ces scrutins ont été la confirmation de notre victoire des Locales. Sur les 45 départements que comptent le Sénégal, Bby n’en a perdu que trois. Il n’y a pas lieu de frustrations, de mécontentements et de querelles entre responsables. C’est vrai qu’il existe des problèmes, mais de mon point de vue, cela ne peut pas être considéré comme un malaise.

Je regrette ce qui est en train de se passer à Dakar et j’en appelle à tous les responsables pour qu’ils se ressaisissent, parce que le Sénégal n’attend pas cela de nous. Je demande à Macky Sall de siffler la fin de la récréation, car elle a trop duré. Nos querelles devaient tourner aujourd’hui autour du développement du Sénégal. Nous devons nous quereller pour asseoir notre hégémonie à Dakar, parce qu’il ne faut pas oublier que le dernier scrutin organisé au Sénégal, c’est le référendum. Et c’est le Oui qui l’avait largement emporté, en dépit de la mobilisation du maire actuel Khalifa Sall pour le Non. On peut considérer que, du point de vue populaire, nous sommes encore la première coalition à Dakar.

Il y a aussi cette d’histoire d’enregistrement de Yakham Mbaye. Qu’est-ce qui est, selon vous, à l’origine de cette discorde entre les membres de l’Apr ?

Je ne sais pas si cet enregistrement est avéré ou non, mais c’est malheureux. Et je ne me permettrais surtout pas de commenter les propos de Diouf Sarr ou de Yakham Mbaye. Je les invite tous simplement à la retenue. Nous devons nous concentrer sur comment faire pour que les engagements que Macky Sall a pris auprès du peuple sénégalais puissent être réalisés. De même que ses promesses à Dakar, afin que notre bilan puisse être le plus positif possible, le jour où on aura à le présenter. Ce qui est essentiel, c’est le Sénégal et non nos problèmes personnels.

BBY a perdu le département de Dakar qui est une zone stratégique, lors de l’élection du HCCT. D’aucuns pensent que, c’est parce que l’Apr n’a pas de patron au sein de la capitale. Quelle solution préconisez-vous pour y imposer votre formation politique ?

Je pense qu’en politique, quand on n’est pas compris c’est qu’on a commis des erreurs. C’est à nous de réfléchir pour voir pourquoi on n’a pas pu entrainer la majorité des conseillers municipaux de Dakar pour un vote favorable à la coalition BBY. Je crois que nous devons l’analyser froidement, regarder les erreurs stratégiques qu’on a pu commettre et essayer de les réparer, au lieu de nous quereller inutilement. On ne peut parler de perte de Dakar pour l’Alliance pour la République, pour ce qui concerne les élections du HCCT. D’abord, c’est une élection indirecte, car les électeurs sont constitués de conseillers municipaux et départementaux. Or, nous avions perdu Dakar, lors des élections locales de 2014. Mais si vous comparez le nombre d’élus que nous avions eu en 2014 et le nombre de suffrage qui se sont exprimés pour le compte de BBY en 2016, vous vous rendez compte que nous avons beaucoup progressé. Et n’eut été l’apport du Parti démocratique sénégalais, la coalition And Taxawou Ndakarou n’allait pas gagner les élections.

Le débat sur le patron de Dakar n’a aucun sens. Le Sénégal compte 45 départements et il n’y a pas un seul département ou il y a un patron. Ce que nous devons faire, c’est nous concentrer sur l’essentiel, c’est-à-dire communalisé notre action militante que les responsables d’une commune se concentrent sur leur localité et travaillent pour gagner. Et si on gagne toutes les communes, on gagne le Sénégal et je crois que c’est mieux que des luttes de positionnement pour Dakar. Dakar n’est avec personne. C’est une situation particulière. Cette ville, le Parti socialiste l’avait déjà perdu en 1988. Cela a été confirmé en 1993, en 1996, en 1998 et 2000 n’en parlons pas. Donc, nous devons essayer de convaincre les Dakarois que l’option de la coalition BBY et celle de l’APR est la meilleure pour notre pays. Et ne pas chercher à Macky Sall des adversaires où il n’y en a pas. De mon point de vue, faire de Khalifa Sall l’adversaire de Macky Sall est insensé. Notre interlocuteur et notre allié, c’est le Parti Socialiste ; et jusqu’à preuve du contraire, le maire de Dakar reste membre de cette formation politique.

Khalifa Sall est perçu comme un potentiel adversaire de Macky Sall à la prochaine présidentielle, parce qu’il a gagné Dakar et est en train de faire son chemin. Ne pensez-vous pas qu’il serait adéquat pour l’Apr de trouver quelqu’un pour lui faire face ?

Il ne s’agit pas de faire face à Khalifa Sall ou à un autre. C’est un combat inutile. Nous ne pouvons pas faire face à Khalifa Sall, parce que nous sommes avec le Parti socialiste et c’est le plus important et je ne crois pas qu’il puisse prendre une décision suicidaire pour lui-même en faisant face à son parti. Nous sommes dans une coalition où le PS occupe une place centrale. Ce qui me semble le plus important, c’est de conforter cette coalition. Pour moi, la vie politique est une œuvre collective. Ce ne sont pas des raides solitaires. Toute logique qui tend à chercher à être patron de Dakar ne fera que nous créer des problèmes inutilement.

Lors des élections des Hauts conseillers, Macky Sall avait donné une directive claire de ne pas présenter de candidats à Dakar. Et Abdoualye Diouf Sarr a dirigé la liste de Bby de la capitale et elle a été battue. Ne pensez-vous pas qu’il a donné raison aujourd’hui à ses détracteurs ?

Diouf Sarr n’a pas dirigé de liste, mais, il a battu campagne. Mon option, c’est qu’on devait se mettre derrière l’AFP et le PS, puisque nous étions le troisième parti en termes de conseillers municipaux et de conseillers de ville. Nous devions nous mettre à leurs dispositions, en leur apportant nos élus, mais aussi les moyens dont nous disposons pour les faire gagner. Je crois que cette bataille-là devait être dirigée principalement par les candidats d’abord, ensuite par les maires issus du PS et de l’AFP. C’est ce qu’il fallait faire et cela n’a pas été l’option qui a été retenue.

Je crois qu’il en faut tirer un bilan. On avait opté pour que, dans un département, le parti qui arrive premier, en termes de nombre d’élus communaux et départementaux, soit investi. C’est pour cette raison que nous nous étions effacés, à Dakar, car nous n’y avions pas beaucoup de conseillers, pour laisser le PS et l’AFP investir. C’est la même attitude que nous avons eu à Ziguinchor où nous avons vu que c’est l’UCS de Abdoulaye Baldé qui était le parti le plus fort. La coalition BBY ne s’est pas présentée et il n’y a pas eu de problème là-bas. De mon point de vue, la campagne devait être dirigée à Dakar par le PS et l’AFP et non un membre de l’APR.

Vous semblez aujourd’hui chercher les causes de votre défaite ….

On ne peut même pas parler de défaite. Les élections du Haut conseil ne sont pas un suffrage populaire, c’est le nombre de conseils obtenu en 2014 qui permet de les gagner. On était faiblement représenté à Dakar, donc, on ne pouvait pas avoir la prétention gagner un siège du Hcct. Je crois très honnêtement que l’on devait laisser le Parti socialiste et l’AFP diriger la campagne. L’APR devait se mettre derrière. Personnellement, j’ai participé à la campagne, mais de manière discrète.

La victoire de Benno Bokk Yakaar aurait pu permettre à l’APR de faire face …

En terme populaire nous sommes encore le premier parti, car nous avions remporté les élections référendaires. N’eut été l’apport du Parti démocratique Sénégalais (Pds), la coalition de Khalifa Sall n’allait pas gagner. A la limite, je considère cela comme une victoire honteuse, parce qu’elle est obtenue grâce à l’apport de l’adversaire et de l’ennemi. Quoi que l’on puisse dire, je crois que Khalifa Sall reste un membre du Parti socialiste. Cheikh Guèye reste membre de la LD, Pape Seck de l’Afp. Le PS et la Ld ont pour adversaire le PDS et non l’APR ou un autre parti.

L’opposition a mis sur pied une nouvelle coalition et a dévoilé son plan d’action qui sera marqué par une marche nationale, le 14 octobre prochain. Comment comptez-vous y faire face ?

Nous avons une opposition particulière. J’allais même dire qu’elle est la plus folle du monde. Depuis 2014, elle s’est spécialisée dans la création de coalitions. La raison en est simple : c’est une opposition sans cap, sans capitaine. Elle n’a pas de projets. Elle n’est regroupée qu’autour d’un seul élément : leur haine pour Macky Sall. Ils ne proposent rien au pays. Or une haine pour Macky Sall n’est pas un programme. Ce n’est pas une politique. C’est pourquoi, depuis le début, ils vont d’échec en échec. Ils n’arrivent même pas à être ensemble, parce qu’il n’y a rien qui les lie, sauf cette haine. Moi je n’ai aucune inquiétude par rapport à cette opposition. Evidemment, je suis frustré et triste de constater que, malgré 56 ans de vie démocratique, on en arrive à avoir une opposition aussi médiocre. L’histoire politique ne mérite pas cela.

Elle dénonce, entre autres, les dérives, abus du pouvoir et une dictature rampante. Qu’est-ce que vous répondez à cela ?

Oui on les entend dire que le Sénégal est une dictature confiscatoire des libertés. C’est manquer de respect au peuple sénégalais que de penser cela. C’est une insulte à notre intelligence. Ce pays qui a connu une vie démocratique de 56 ans, a organisé des élections transparentes et démocratiques. Si on était une dictature, on n’allait pas perdre Dakar, ni Ziguinchor et Bounkiling. Ils mentent, mais en mentant, ils insultent le peuple sénégalais. Il n’y a pas une ombre de dictature au Sénégal. Evidemment, il y a des opposants qui n’ont jamais mené un combat d’une minute de leur vie pour la démocratie Sénégalaise. Quand ces gens occupent le devant de la scène, ils ne peuvent dire que des énormités. C’est parce qu’ils sont en crise, qu’ils la transfèrent sur le pays. Mais, le Sénégal se porte bien.

Aujourd’hui, l’APR est prête à faire face ?

Vous savez qu’avec une telle opposition, véritablement, on n’a pas à faire beaucoup d’efforts pour faire face. Parce qu’elle n’existe pas. Elle n’a pas de projet. C’est un bateau ivre qui tangue. A la limite, nous avons la bénédiction de Dieu. Maintenant, en tant que démocrate, je ne peux que souffrir de regarder mon pays disposer d’une opposition aussi médiocre. Ça fait mal, compte tenu du standard politique de notre pays, du standard démocratique du Sénégal. Quand ils parlent ils ne disent rien du tout. Ils accusent même Macky Sall d’être le responsable de la licence qui a été accordée par Abdoulaye Wade et Karim Wade à Aliou Sall, en janvier 2012. Macky Sall était en campagne, en ce moment-là, pour battre Abdoulaye Wade.
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