MTOA Conséquence de la loi anti-tabac : 24 mille emplois menacés #aDakar

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MTOA Conséquence de la loi anti-tabac : 24 mille emplois menacés

Publié le vendredi 9 septembre 2016 | Le Quotidien

© Autre presse par DR
Le tabac

L’application de la loi anti-tabac causerait la perte de 24 mille emplois et augmenterait de manière significative la consommation, si on se fie aux propos des travailleurs de la Mtoa. Ces derniers alertent les autorités sur les risques qu’encoure le Sénégal, s’il va au bout de sa logique.

Le 26 juillet passé est entrée en vigueur la loi relative à la fabrication, au conditionnement, à l’étiquetage, la vente et à l’usage du tabac. En résumé, cette loi, qui vise à protéger les populations des dangers du tabac, interdit toute forme de publicités et la consommation dans les lieux publics. Une mesure saluée par de nombreuses personnes. Seulement, elle menace 200 emplois directs et 24 mille indirects, si l’on se fie aux propos des travailleurs de la Manufacture de tabac de l’Afrique de l’ouest (Mtao), qui étaient hier en Assemblée générale. L’effet escompté, en adoptant cette loi, est de réduire de manière drastique l’usage du tabac mais, selon Massamba Samb, chef de la production de la Mtoa, c’est le contraire qu’elle va causer en augmentant la consommation et la fraude. «Nous sommes angoissés parce que certaines dispositions du décret, loin d’apporter des avancées à la lutte contre le tabagisme, seraient plutôt et inévitablement source de grandes difficultés pour l’industrie ainsi que pour l’économie», a informé M. Samb, qui explique que la suppression de la cigarette mentholée (30% de la production de la Mtoa) très prisée chez les fumeurs remet immédiatement en cause l‘existence de certains emplois. Mais, aussi elle va augmenter le trafic de cigarettes. En effet, «si nous supprimons la cigarette mentholée, les fumeurs vont les acheter aux fraudeurs qui appliquent un prix bas. Conséquences ils vont augmenter leur consommation et des emplois seront perdus ainsi que la recette fiscale sans pour autant réduire le nombre d’usagers», a-t-il expliqué. Outre l’arrêt de la cigarette mentholée, la loi exige aux fabricants de tabac de mettre une image choquante pour dissuader les fumeurs. Mais, d’après Massamba Samb, c’est une façon de faire de la publicité pour les fraudeurs. Il explique : «l’impression d’images choquantes sur les paquets et cartons à la place du message sanitaire favoriserait non seulement des surcoûts mais surtout le développement de la fraude». Car, note-t-il : «L’adulte, qui choisit librement de fumer, préférera se rabattre sur la cigarette de la fraude à la place des paquets avec des photos horribles.» Le Tchad, étant le seul pays au monde à l’avoir appliqué, n’a depuis 6 mois enregistré aucune avancée, si ce n’est une augmentation du nombre de fumeurs et une perte d’emplois, d’après Massamba Samb. Les travailleurs de la Mtoa disent comprendre le souci de prévention et de protection de santé publique qui motive cette nouvelle réglementation. Mais, ils soutiennent avoir peur du syndrome Tchad qui guette le Sénégal.