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Il tire sur Khalifa Sall et sur les anti-Diouf Sarr,… : War en guerre - «Khalifa doit cesser d’amuser la galerie» - «Je vais me battre pour que (Diouf Sarr) soit le patron de Dakar»
Publié le jeudi 8 septembre 2016  |  Le Quotidien
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© Autre presse par DR
Me Djibril War




Me Djibril War s’érige en bouclier de Abdoulaye Diouf Sarr qui peut, selon lui, être le «patron» de l’Apr à Dakar. Le directeur de l’école du parti présidentiel, par ailleurs responsable de Biscuiterie, faisant allusion à la sortie de Yakham Mbaye, assène : «Ce n’est pas aux militants de la 25ème de venir nous faire la leçon.» Dans cet entretien téléphonique, le président de la commission des Lois de l’Assemblée nationale tire sur Khalifa Sall et défend Ousmane Tanor Dieng.

Quelle analyse faites-vous des résultats de l’élection des membres du Haut conseil des collectivités territoriales ? Nous pouvons être satisfaits du scrutin. Parfois, je vois de l’exagération, surtout lorsque la presse dit que la coalition And taxawu Dakar a tout fracassé. Je crois qu’en matière politique, les analyses doivent être plus conséquentes. La victoire de la coalition And taxawu Dakar ne doit surprendre personne. Mais si on suit la dynamique depuis le référendum, cela n’augure pas de beaux jours pour la coalition de Khalifa Sall. Est-ce que la réduction de l’écart entre 2014 et aujourd’hui ne se justifie pas par les achats de conscience du camp du pouvoir, selon les accusations de Taxawu Dakar ? Je ne comprends pas l’opposition. La coalition Macky2012 avait gagné à Dakar lors de l’élection présidentielle. Pourtant, le pouvoir avait l’argent et tout. Je crois que cette question d’achat de conscience est un faux débat. Il faut respecter les Sénégalais. Si vous donnez à quelqu’un 100 000 francs, vous n’êtes pas sûr qu’il va voter en faveur de votre camp. Je crois que Khalifa Sall doit cesser d’amuser la galerie. Il doit se poser de bonnes questions. Comment il a pu passer de 800 conseillers à sa moitié entre 2014 et aujourd’hui ? On a l’impression que cette défaite à Dakar laisse à cette victoire de Benno bokk yaakaar un goût amer… Pas du tout. Au lendemain des élections locales de 2014, sur les 19 communes de Dakar, 16 ont été remportées par la coalition Taxawu Dakar. Ils avaient 800 conseillers. Au référendum, il y a eu un renversement de la tendance. Le scrutin de dimanche nous a montré qu’il y a un écart de 75 voix entre la coalition And taxawu Dakar et Benno bokk yaakaar. La tendance du référendum s’est confirmée. On entend même des gens du Pds dire que cette victoire est obtenue grâce à eux. Si on n’applaudit pas la prouesse de la coalition présidentielle et on ne salue pas le grandissime travail accompli par Abdoulaye Diouf Sarr, on fait preuve de malhonnêteté. Je le félicite. Abdoulaye Diouf Sarr a su convaincre des conseillers de Taxawu Dakar qui sont aujourd’hui totalement ancrés dans Benno bokk yaakaar. N’en déplaise aux oiseaux de mauvais augure et aux larbins de la 25ème semaine ! Abdoulaye Diouf Sarr, Seydou Guèye et moi sommes des militants de la première heure. Ce ne sont pas des gens passés par des fenêtres qui doivent aujourd’hui nous faire la leçon. Je crois que Khalifa Sall, en bon politique que je connais bien, a frôlé la défaite. On l’a même vu verser des larmes. Aujourd’hui, il y a une union derrière Abdoulaye Diouf Sarr. Il faut la consolider. En tout cas, moi je me battrai pour qu’il soit le patron de Dakar. Donc, vous vous démarquez des attaques de Yakham Mbaye qui, dans L’Observateur, appelle Diouf Sarr et Cie «à savoir définitivement se taire» ? Je ne vais pas commenter les propos de Yakham Mbaye. Je laisse le Secrétariat exécutif national du parti régler ces problèmes. Quand le Président Macky Sall sera là, je lui dirai mes vérités. Je ne vais pas les dire dans la presse. On a dit que Macky Sall a interdit à Diouf Sarr de diriger la coalition, c’est faux ! Vous croyez qu’on va laisser Dakar être la chasse gardée de Khalifa Sall. À quoi sert le parti au pouvoir alors ? Par ailleurs, je crois que Khalifa Sall et sa coalition ne sont pas conséquents. J’applaudis Idrissa Seck, même si certains de ses conseillers ne l’ont pas suivi dans son mot d’ordre de boycott. Le Pds avait dit «Non» au référendum mais on voit que ses responsables se bousculent pour des postes. C’est du «niak jom» ! (sans vergogne). Je mets dans ce lot les gens de Taxawu Dakar qui n’ont pas de dignité. Pour moi, le président de la République devait, à travers un décret, interdire à ceux qui avaient voté «Non» de participer aux élections du Hcct. La presse aussi doit nous aider à établir l’éthique et la morale dans l’espace politique. L’Apr souffre d’un problème de leadership à Dakar. Pour vous, Abdoulaye Diouf Sarr peut incarner cette posture ? Je rappelle que Diouf Sarr n’a jamais dit qu’il est le patron de Dakar. C’est un homme très humble. Il était un directeur général (Coud) qui a su fédérer autour de lui par des actions de bienfaisance. J’entends aujourd’hui des gens jouer aux pompiers de la dernière heure. Nous avons tous vécu le régime de Wade qui avait voté la motion pour faire partir notre leader du Perchoir de l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, il ne s’agit pas d’être ami avec le Président ou Mme La Première dame pour venir nous fatiguer. Le jour où on va nommer le patron de Dakar, on verra. Ce que je peux dire, c’est que Abdoulaye Diouf Sarr remplit les critères. Il a montré ses preuves. Il était là avant. On s’est tous battus contre l’ancien régime. Et Dieu sait que c’était difficile. Donc aujourd’hui, on ne peut pas accepter que des gens qui ne sont même pas capables de réunir une section l’attaquent. Quel culot ! Je ne prendrai pas de gants pour dénoncer cela devant le Président Macky Sall. Pourtant beaucoup, même au sein de l’Apr, estiment qu’il a causé les germes de cette défaite ? Ce n’est pas une défaite de Diouf Sarr. Je dirais que ce sont des fantasmes à la limite. Je voudrais bien que ces fantasmes soient une réalité. Je vois que les gens sont en train de tricher comme des sauvages. Ce qui est en train de se faire, que cela soit du point de vue de l’interprétation des résultats ou du sort réservé à Diouf Sarr, je pense que c’est malvenu. Encore une fois, Diouf Sarr a réussi la mission que lui avait confiée le Président. Un nouveau jour est en train de se lever dans Benno bokk yaakaar. Est-ce que, selon vous, cette dynamique de Benno bokk yaakaar dont vous vous glorifiez doit être maintenue lors des Législatives de 2017 ? Bien sûr ! D’abord je salue l’esprit d’ouverture des responsables de cette coalition. Que cela soit Niasse ou Ousmane Tanor Dieng. J’entends Barthélémy Dias et autres tirer sur lui, c’est déplorable ! Je rappelle que Khalifa Sall, s’il a été maire en 2009, c’est grâce à Tanor et à Macky Sall qui avait également battu campagne pour lui à Dakar. Où était Khalifa Sall lorsque Tanor se battait contre Wade ? Il a tenu le bateau à bord. On dit que Tanor a été désavoué aussi à Dakar… Tanor a une envergure nationale et non départementale. Taxawu Dakar reste figée dans le département de Dakar. Déjà, je suis contre cette dénomination parce que Dakar n’est pas en danger. Le jour où Khalifa Sall fera le tour du Sénégal, il saura ce que vaut Taxawu Dakar.
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