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Les enseignements d’un scrutin à haute intensité
Publié le mardi 6 septembre 2016  |  Enquête Plus
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© Partis Politiques par DR
La coalition "And Taxawou Dakar" de Khalifa Sall remporte l`élection des membres du HCCT à Dakar
Dakar, le 3 septembre 2016 - Le maire de Dakar a voté pour désigner ses représentants au Haut conseil des collectivités territoriales. La liste de Khalifa Sall a remporté le vote dans la capitale de Dakar.




Khalifa Sall reste le patron du département de Dakar. Avec 517 voix contre 442, le socialiste a tenu son pari, malgré les défections enregistrées dans son camp. Presque partout ailleurs, BBY a gagné les élections. Autre point à retenir de ce scrutin, la discipline de parti a été mise à rude épreuve.

Les élections des membres du Haut conseil des collectivités territoriales ont livré leurs résultats. Sur le plan national, la coalition Benno bokk Yaakaar l’a remporté largement dans la presque totalité des 45 départements. D’ailleurs, le communiqué de la cellule de communication de ladite coalition signé par le ministre porte-parole du gouvernement, Seydou Guèye, renseigne que, sur les huit départements perdus, seuls trois sont hors de la Coalition Benno Bokk Yaakaar. ‘’Nous sommes par conséquent sur les mêmes bases que lors des élections locales de 2014 où la Coalition avait remporté 42 départements sur 45’’, écrit-il. ‘’Cette dynamique victorieuse qui caractérise Benno Bokk Yaakaar, depuis sa naissance, montre une fois de plus toute la pertinence, la vitalité de la Coalition, et augure de sa très large victoire, en perspective des prochaines élections législatives’’, poursuit Seydou Guèye.

Il n’empêche que cette razzia est fortement entachée par le revers subi dans le département de Dakar. En effet, même si c’est un scrutin aux suffrages indirects ; même si en principe, chaque camp connaissait son nombre de voix avant le vote, les élections avaient quand même une grande symbolique dans la capitale. Il s’agissait d’un duel à distance entre Macky et Khalifa. Certes les partisans du Président Sall ont gagné à Pikine, Guédiawaye et Rufisque. Mais le véritable enjeu était le département de Dakar où le pouvoir, fort du score du camp du OUI lors du référendum, se devait de montrer que Khalifa Sall n’est plus maître de la plus grande ville. Et pour cela, il fallait tout mettre en œuvre pour le mener à la défaite.

Khalifa Sall : ‘’Ce que nous avons enduré…’’

Mais au final, le maire de Dakar a confirmé son statut de patron de la capitale. And Taxawu Dakar a remporté le scrutin avec 517 voix contre 442 pour Bby, soit un différentiel de 75 voix. Khalifa Sall confirme ainsi son poids, tout en déjouant les pronostics de ses adversaires. Ainsi, l’édile de Dakar s’est dit montré soulagé et confiant pour les échéances à venir. ‘’Ce que nous avons enduré durant cette élection, on ne l’a jamais vécu. Et pourtant je fais de la politique depuis très longtemps. Mais tout ce qui ne te tue pas t’engraisse’’, a martelé l’édile de la capitale, après la proclamation des résultats. Notamment pour dire que le camp du pouvoir leur a mené la vie très dure. En effet, ses partisans dont Moussa Sy et Barthélémy Dias n’ont eu de cesse de dénoncer des ‘’achats de conscience et des actes d’intimidation’’.

Les arguments de Bby

Du côté de Benno bokk Yaakaar, on tente de minimiser la portée de cette victoire. Alioune Ndoye, Yakham Mbaye, Mbaye Ndiaye et Abdou Mbow sont tous intervenus sur la Rfm pour mettre l’accent sur les voix perdues par Taxawu Dakar. ‘’De 700 conseillers pour Taxawu Dakar en 2014, on a rogné les conseillers jusqu’à avoir un écart de 75 voix’’, a déclaré Mbaye Ndiaye. ‘’Ils ont perdu 30%, en deux ans. C’est un grand recul’’, a renchéri Yakham Mbaye. Le même Mbaye Ndiaye a tenté d’expliquer la victoire de Khalifa. Pour lui, c’est grâce à des conseillers indépendants issus de la société civile et non des militants de partis qu’And Taxawu Dakar a eu le dernier mot. L’ancien ministre tente ainsi d’établir une dichotomie entre le militant obéissant et l’acteur de la société civile, libre d’esprit par définition.

Un point de vue que ne partagerait certainement pas Cheikh Mbengue de l’Afp qui trouve lui aussi une autre explication. ‘’C’est le Pds qui a fait basculer la victoire du camp de Khalifa Sall’’, a-t-il dit. Autant d’arguments qui visent un seul objectif : minimiser la défaite dans la capitale. En effet, les partisans de Macky Sall misaient sur une victoire dans le département de Dakar. Mais hier, les urnes ont effectivement donné leur verdict et la coalition BBY n’a pas dompté Dakar.

Des bases qui échappent à la direction des partis

Au-delà de la capitale, ce scrutin a aussi révélé la faible maîtrise que les directions des partis ont sur leurs bases. Rewmi d’Idrissa Seck et le Grand parti de Malick Gackou ont perdu sans avoir participé à la compétition. En effet, ces deux formations ont boycotté le scrutin, tout en donnant une consigne dans ce sens. Mais, des conseillers ont fait fi de cette injonction. A Dakar comme à l’intérieur du pays, ils sont allés voter. Cette attitude que d’aucuns ont qualifié d’indiscipline de parti a aussi gagné BBY. Dans 5 départements dont Foundiougne et Gossas, des dissidents ont créé leurs propres listes et ont remporté les sièges.

Autre élément et pas des moindres, la faiblesse actuelle du Pds qui n’a remporté qu’un seul département, celui de Bounkiling, ainsi que la première victoire de l’Alliance pour la République (Apr) à Mbacké. Il faut y ajouter le revers d’Oumar Sarr dans le département de Dagana qui tombe à nouveau dans l’escarcelle de la coalition BBY.
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