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Vente occasionnelle de moutons à l’approche de la Tabaski: Un filon en or
Publié le samedi 3 septembre 2016  |  Enquête Plus
Moutons
© Autre presse par DR
Moutons de Tabaski




A l’approche de la tabaski, une grande effervescence ou plutôt une grande fébrilité a gagné bon nombre de compatriotes face à l’équation du mouton. Une équation à plusieurs inconnues pour certains. Mais aussi une période faste pour d’autres. Ce sont ces Sénégalais qui se sont lancés dans l’élevage et la vente occasionnels de moutons, en cette veille de Tabaski.

Au Sénégal, il y a de plus en plus d’individus, des hommes et des femmes qui s’adonnent à l’élevage occasionnel de moutons pour les besoins de la Tabaski. Ces Sénégalais, qui tiennent là un filon en or, se frottent les mains en cette période de grande incertitude sur le niveau d’approvisionnement du marché en moutons, à quelques encablures de la fête. Le constat est fait au foirail de Soumbédioune. En cet après-midi, une grande ambiance règne. Mais le regard du ‘’goorgoorlu’’ (Sénégalais lambda) est inexorablement attiré par les moutons bien gros et bien gras jalousement gardés par leurs propriétaires. Qui à l’approche de la fête ne se privent pas d’exposer leurs bêtes bien nourries et bien entretenues. En ce qui concerne ces moutons, mieux vaut circuler si on n’a pas les poches bien remplies de billets de banque. Les prix pratiqués sont bien au-delà des possibilités de certaines catégories de Sénégalais.

Les propriétaires s’en expliquent. Sidibouya Kane est mareyeur de profession qui s’est lancé dans cette activité secondaire en 2010. ‘’8 mois avant la fête, j’élève des moutons de bonne race à la maison et les vends en cette période de préparation de la tabaski’’, explique-t-il. Il dit mobiliser beaucoup d’argent pour mener à bien ce business. ‘’J’investis des sommes comprises entre 20 et 25 millions pour acheter les moutons, les élever et les revendre à l’approche de la tabaski’’, renseigne le mareyeur. Mais ce n’est pas tout d’acheter les bêtes, il faut bien les entretenir. Et Sidibouya ne lésine pas sur les moyens nécessaires. Il leur donne des aliments de bétail de bonne qualité afin qu’ils grandissent vite et prennent du poids. Non loin, se trouve le lutteur Doudou Seck, plus connu sous le nom de Sen Koumpeu, qui s’active dans ce business occasionnel depuis plus de 3 ans. ‘’Mes moutons sont différents de ceux des Peuls éleveurs. Je leur donne du mil, du blé, tous les matins et soirs. Bref, je les entretiens très bien‘’, explique-t-il. Son secret à lui est de donner également des vitamines aux moutons, afin qu’ils aient une croissance rapide.

Des bénéfices conséquents

Ces éleveurs et d’autres interpellés déclarent dépenser 4 000 voire 10 000 F CFA, par jour, selon le nombre de bêtes qu’ils ont. D’où les prix chers demandés pour les moutons. ‘’Les prix des moutons que je vends varient entre 100 000 et 400 000 F CFA’’, renseigne Sidibouya Kane qui explique qu’ils varient selon la taille et le poids. ‘’Ce mouton que vous voyez pèse 120 kilos et mesure 1 mètre 20. Il est vendu à 850 000 F CFA’’. Le mareyeur a déjà commencé à écouler ses béliers et pas des moindres. Des moutons à 600 000 F CFA ont déjà été vendus à des clients cibles. ‘’Au minimum, mes frères et moi nous retrouvons avec 5 millions, en dehors des dépenses quotidiennes’’, fait savoir Sidibouya. Son père Cheikhou Oumane Kane, venu leur tenir compagnie dans ce foirail, confirme ses dires. ‘’Grâce à ce business, ils m’ont amené à la Mecque l’année dernière et assure la dépense quotidienne de la famille.’’ Les avantages pour le vieux Kane ne s’en limitent pas là. ‘’Grâce à la vente des moutons, en ces périodes, j’effectue des voyages hors du pays quand je le souhaite‘’, révèle-t-il.

Dans ce milieu typiquement masculin, nous rencontrons une dame. Haby Diagne est une vendeuse de fruits de mer qui s’investit dans ce domaine et en tire de larges profits. ‘’Je vends mes moutons dans ce foirail de Soumbédioune, depuis cinq ans, en période de veille de tabaski. Avec l’argent tiré de ce business, j’ai construit ma propre maison aux Parcelles Assainies et je nourris ma famille.’’

Mamadou Diakhaté passionné de moutons

Ailleurs, aux HLM, nous rencontrons Oumar Fall. Il est chauffeur. ‘’A mes heures de travail, je laisse mon frère ici vendre les moutons. Mais dès que j’ai fini, je viens moi-même m’en occuper.’’ Il dit se frotter les mains et rend grâce à Dieu. Dans ce même quartier, nous rencontrons le retraité Mamadou Diakhaté d’un âge avancé. Contrairement aux autres, il a une vraie passion pour les moutons. ‘’Depuis mon entrée en Sixième, j’élève des moutons. Je vends très souvent la race ‘’ladoum’’. Mais rien que de les contempler me donne un grand plaisir que je ne parviens pas à expliquer‘’, confie-t-il. Il poursuit que cet élevage de moutons domestiques ne lui apporte pas de bénéfices, car après la tabaski, il gagne 500 000 à 700 000 FCFA qu’il va injecter à nouveau dans l’entretien des bêtes.
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