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Procès des prévenus d’Ira: Le verdict est tombé lourdement
Publié le mardi 23 aout 2016  |  Enquête Plus
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© Autre presse
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Le procès des membres de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) a pris fin ce 18 août 2016 à Nouakchott. De lourdes peines ont été prononcées contre les manifestants dont le collectif des avocats dénonce une « parodie de justice ».



Le verdict est connu dans le procès des membres de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA). Une condamnation ferme a été prononcée le jeudi 18 août contre 17 des 20 personnes jugées. 03 individus ont été condamnés à 15 ans de prison ferme, 14 autres à des peines de 03 et 05 ans. 03 ont été acquittées. Au cours de ce procès ouvert le 03 août dernier, le parquet avait requis 20 ans de prison à l’encontre des prévenus. Ce verdict « politique » pour le moins qu’on puisse dire, selon les avocats de la défense, a été dénoncé par l’IRA et le collectif de la défense. Ces personnes ont été jugées pour organisation de manifestation non autorisée, agression d’autorités publiques dans l’exercice de leurs fonctions et destruction de biens publics.

Le collectif de la défense des prévenus, ayant boycotté le procès, a tenu une conférence de presse au moment où le verdict devait être prononcé. Me Brahim Ould Ebetty et ses collègues ont tenu à fustiger une « parodie de justice ». « Pendant le procès, le débat a tourné autour des points comme la torture subie par les prévenus et que ces derniers ont exposée devant la cour », a dit Me Ebetty. « Ce qui est grave, car la Mauritanie a mis en place des mécanismes contre la torture. »

En effet, ce qui a poussé le collectif de la défense au boycott, « c’est quand la Cour a autorisé le procureur à filmer en pleine audience, alors que la loi 278 du code pénal l’interdit ». Les dispositions de cette loi stipulent : « Dès l’ouverture de l’audience, l’emploi de tout appareil d’enregistrement ou de diffusion sonore, de caméras de télévision, d’appareils photographiques est interdit sous peine d’une amende de 30 000 à 60 000 ouguiyas (50 000 à 100 000 Fcfa environ), qui peut être prononcé selon la procédure des infractions commises à l’audience ». Le non-respect à cette loi par la Cour a motivé le boycott du collectif de la défense des prévenus.

Toutefois, les avocats ne comptent pas baisser les bras. Malgré cette lourde sentence, « nous allons continuer le combat jusqu’à ce que justice soit rendue », déclarent les conseils. Car, ce qui est important, selon les avocats, « ce n’est pas le type de condamnation. Car ce n’est pas la première fois que cela se passe ainsi en Mauritanie. Il y a eu très souvent une parodie de justice, comme c’est le cas », mais poursuit Me Lô Gourmo Abdoul, « on n’est plus dans le droit, mais dans le cirque, car la loi est bafouée ». Poursuivant sa dénonciation, Me Lô soutient que « cette justice est aux abois et va dans tous les sens en condamnant des innocents à 15 ans de prison ferme ». Et Me Ebetty de marteler : « Nous ne cautionnerons jamais cette parodie de justice. Nous allons utiliser tout ce que nous offre la loi pour poursuivre le combat. » Selon les avocats, le parquet a monté l’accusation avec des films et des images falsifiés. « Si on doit organiser des procès avec des images, des films, des enregistrements sonores préfabriqués, on est foutu en Mauritanie », charge Me Lô Gourmo Abdoul.

La lettre des condamnés

Le collectif a saisi cette occasion pour faire la lecture de la lettre des prévenus adressée au président de la Cour pénale. Cette lettre, distribuée à la presse, fait l’objet de dénonciation des « multiples violations qui ont émaillé le déroulé de ce procès et les conséquences qui en découlent ». Les signataires de cette lettre (les prévenus d’IRA) remettent en cause l’indépendance de la justice. «Nous n’avons plus confiance en cette cour qui a refusé de prendre en compte notre plainte pour les faits de torture dont nous fûmes victimes », indiquent les prévenus d’IRA.
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