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Premier jour de grève de 48 heures dans le secteur des transports en commun: Dakar Dem Dikk et Aftu sauvent les usagers à Dakar
Publié le vendredi 19 aout 2016  |  Sud Quotidien
Macky
© aDakar.com par DF
Macky Sall réceptionne le 1er lot des nouveaux bus de DDD
Dakar, le 4 Avril 2015 - Le chef de l`Etat Macky Sall a réceptionné samedi devant le Palais de la République le premier lot des nouveaux bus de Dakar Dem Dikk (DDD), la société de transport urbain de la capitale sénégalaise.




La grève de 48 heures décrétée hier, mercredi 17 août, par le collectif des syndicats des transports routiers a connu des fortunes diverses. Si au niveau du trafic interurbain, la paralysie est presque totale, avec les gares routières urbaines de l’intérieur du pays vides, même si des vélos taxis ont sauvé la face par endroit, ce mouvement d’humeur n’a pas produit les effets escomptés à Dakar et sa région au premier jour.

Mis à part quelques véhicules de transports en commun (des ndiaga-ndiaye et supers) qui ont suivi le mot d’ordre, les bus Dakar Dem Dikk, les minis bus Tata, des taxis, des taxis banlieues (clando) et autres cars ont assuré et sauvé les usagers du calvaire. Les bus et minis bus assurant environ plus de 60% du transport en commun à Dakar, la grève n’avait pas de chance de réussir. D’ailleurs, Alassane Ndoye, le Secrétaire général du Syndicat national des transports routiers du Sénégal parlant de réussite du mouvement, reconnaît que c’est seulement à Dakar qu’il n’est pas totalement suivi. Au même moment, du côte du ministère des Transports terrestres, par la voix de Thierno Aw, conseiller technique, tout comme SOS Consommateur, on refuse de céder au chantage.

ALASSANE NDOYE MEMBRE DU COLLECTIF DES SYNDICATS GREVISTES : «C’est seulement à Dakar qu’il y a des défaillances»

Alassane Ndoye, Secrétaire général du Syndicat national des transports routiers du Sénégal affilié à la CNTS et membre du collectif des syndicats des grévistes, juge que la grève de 48 heures initiée par les transporteurs est une réussite. Pour le syndicaliste député à l’Assemblé nationale, c’est seulement à Dakar que le mouvement n’est pas totalement suivi. Et, la raison est, dit-il, que les syndicalistes ne peuvent que donner un mot d’ordre de grève. Libre maintenant aux transporteurs de prendre la décision qui leur convienne.

Le syndicaliste reste toutefois convaincu que la grève à eu un impact sur le quotidien des Dakarois. Certains groupements des minibus Tata se sont joints à la grève. Et, la déserte n’a pas été entretenue comme d’habitude. L’autre point de satisfaction des grévistes, selon lui, c’est aussi la paralysie du transport interurbain. Aucune gare routière n’a enregistré de départ signale Alassane Ndoye. Et de préciser qu’ils vont continuer leur mot d’ordre ce jour, jeudi 18 août pour épuiser les 48 heures de grève initialement retenus. Et si l’Etat ne convoque pas des négociations pour trouver une issue heureuse à leurs points de revendications, ils vont développer de nouveaux moyens de lutte, a prévenu le syndicaliste parlementaire.

PARALYSIE TOTALE A DIOURBEL

Le secteur du transport routier a été paralysé hier, mercredi 17 août 2016. La grève des chauffeurs et transporteurs du Sénégal a été largement suivie au niveau de la région de Diourbel. Les passagers qui veulent être avertis à temps exhortent les chauffeurs et transporteurs à assurer le service minimum.

La gare routière de Diourbel a perdu, hier mercredi 17 août, son ambiance inhabituelle. C’est le calme plat. Les rares véhicules observés ont été immobilisés au niveau des trois grands hangars. Les quelques rares clients trouvés sur place sont inquiets. Abdou Karim, un passager qui vient de Thiès, en route pour son Kaolack natal, se désole de cette grève et demande que le service minimum soit assuré. Un autre client âgé de 60 ans semble ne pas se presser.
La grève des chauffeurs et transporteurs est largement suivie au niveau de Diourbel. Serigne Sall, président du Regroupement des chauffeurs de Diourbel explique: «nous avons au total 27 points dans notre plate forme de revendicative déposée il y a de cela 15 jours. Les 14 régions du Sénégal s’étaient réunies à Dakar pour déposer notre plate forme auprès du ministre de la Fonction publique et au niveau du ministère des Transports terrestres. Mais nous pensons que nous n’avons pas de ministre des Transports parce qu’il a laisse jusqu’à hier pour nous appeler à la négociation et au dialogue. Nous ne demandons pas au gouvernement de nous satisfaire sur tous les points de la plate forme, mais d’en choisir quelques uns».

Et d’ajouter: «il s’agit de la confiscation par la Douane sénégalaise de certains de nos véhicules pour non respect des règlements douaniers. Il y a également les tracasseries policières, la baisse du prix du carburant, mais aussi le fait que nous soyons parqués au niveau de gare routière des Baux Maraichers». Les camarades d’Alassane Ndoye invitent les responsables nationaux à poursuivre la lutte jusqu’à obtenir au moins un acquis.

SEDHIOU : Le mot d’ordre largement suivi

L’appel à une journée inactive décrétée par la corporation des syndicats des transports routiers du Sénégal est largement suivi à Sédhiou et dans sa région. Les activités sont, par endroit, perturbées du fait de l’impact de ce mouvement d’humeur. Quelques rares conducteurs sont aperçus tôt le matin, mais les tenants du transport minimisent et expliquent que ce sont pour la plupart ceux qui avaient passé la nuit d’avant au bac de Farafenni en Gambie.

Les transporteurs routiers de Sédhiou ont suivi le mot d’ordre de grève lancé hier, mercredi 17 août et ce pour deux jours, par le collectif des syndicats des transports routiers du Sénégal. Cet appel est bien respecté si l’on en juge par le calme dans le trafic. A la gare routière de Sédhiou, c’est un calme plat qui règne. «Comme vous le constatez, ici à la gare routière, tout comme partout dans la commune et environs. Les véhicules de transport en commun sont à l’arrêt en application du mot d’ordre de grève. Nous invitons tous à suivre cette grève pour résoudre nos points de revendication», a soutenu Lamine Koura Guèye, membre du bureau de la gare routière de Sédhiou. De même, Baba Gallé Bâ, le président du Regroupement régional des transports routiers de Sédhiou, affiliés à la CNTS/FC, déclare que «dans la région de Sédhiou, nos camarades ont bien respecté le mot d’ordre décrété par le niveau national. Nous nous réjouissons de cela car seule une synergie des actions peut conduire à infléchir l’Etat sur nos points de revendication».

Cet immobilisme des transporteurs n’est pas sans conséquence sur les activités des citoyens. A titre d’exemple, les acteurs de Goudomp et de Bounkiling, convoqués au Forum de l’éducation n’ont pas tous pu faire le déplacement sur Sédhiou. Le maire de Djinany, Moussa Fadéra, venu à Sédhiou pour des impératifs du service, n’a pas pu repartir à temps. Moussa Fadéra a dû négocier le service d’une moto taxis «Jakarta» pour se rapprocher de sa collectivité située dans le Nord de la région. De là à imaginer la pléthore de passagers astreints à l’immobilisme en raison de ce mouvement de grève dans le secteur des transports en commun.

A relever que les points de revendication de cette grève tournent autour de 27 dont l’essentiel est lié aux tracasseries douanières. «Des véhicules ont été immobilisés à travers tout le territoire national par la douane sénégalaise pour des prétendues raisons d’âge non conforme alors que ces véhicules ont fait tout le circuit administratif exigé par les lois et les règles du pays. Ils ont été mis en circulation depuis de nombreuses années», a expliqué Baba Gallé Bâ.

KAOLACK - UN MOT D’ORDRE LARGEMENT SUIVI : Des transporteurs sévèrement critiqués

La grève déclenchée par le collectif des syndicats nationaux des chauffeurs et transporteurs du Sénégal a été bien suivie dans les communes de Kaolack, Fatick, Kaffrine et à la frontière avec la Gambie. Hier, un tour dans les différentes gares routières suffisait largement pour se rendre compte de cette solidarité syndicale entre les professionnels du transport. Ces lieux publics qui accueillaient tous les jours de nombreux voyageurs, petits commerçants, ouvriers et parfois même de simples curieux se sont, d’un coup, vidés de leurs usagers. Et, il était quasi impossible d’y voir l’ombre d’un véhicule. Aucune silhouette de vendeur de viande grillée, cigarettes, café, fruits, chaussures en sandale ou autre denrée et effets vestimentaires ne pouvaient non plus être vue.

Le peu de cars «Kaolack Dem Dikk» et les taxis de transport urbain, qui commençaient à pendre service durant les premières heures de la matinée, ont été vite stoppés par les dirigeants qui les menaçaient de destruction. Sur la chaussée, ils étaient plutôt remplacés par les vélos-taxis et les charrettes qui assuraient le trafic toute la matinée durant et qui étaient prompts à le faire jusqu’à des heures tardives de la nuit. Interrogés, certains d’entre eux nous ont appris que non seulement ils transportaient des clients dans les différents quartiers de la commune, mais ils conduisaient également d’autres voyageurs dans certaines villes et villages situés un peu partout dans le département et la région. Aussi ils ont fait indiqué que leur recette journalière qui se limitaient entre 3000 et 4000 F Cfa a largement augmenté en moins de quatre (4) tours d’horloge.

Chez les usagers et voyageurs, cette grève a, par contre occasionné une colère manifeste. La plupart des personnes trouvées dans les gares routières, à la recherche d’un véhicule les transportant à la destination voulue ont été catégoriques. Cheikh Ababacar Lô qui tenait sous la main un grand sac de voyage et qui voulait se rendre à Dakar pour un voyage d’affaires estime qu’«il faut que l’Etat du Sénégal apprenne à prendre ses responsabilités dans ce genre situation. Le prétexte de cette grève n’a aucune pertinence valable. Les transporteurs ayant fraudé sur l’affaire des bus importés et qui veulent s’appuyer sur leurs syndicats d’origine pour avoir gain de cause devaient être tous mis en prison. Au moins le prix du carburant a connu une exonération à deux reprises, mais jamais les chauffeurs ont pensé à réduire le prix du transport. L’Etat ne devait même pas leur donner le temps de crier quoi que ce soit. Ils devaient être interpellés, jugés et sanctionnés en fonction des textes de loi et du délit commis».

Pape Saer Diop, un habitant du quartier Sam de Kaolack, pense, quant à lui, que «l’Etat doit surtout méditer en fonction d’une éventuelle seconde privatisation du transport au Sénégal. L’Etat doit surtout se servir de l’expérience des maliens qui disposent aujourd’hui de près d’une dizaine d’Agences de voyage dans la seule commune de Kaolack. Chez-eux, ces maliens n’ont plus besoin de se bousculer dans les gares routières pour le transport des passagers vers le Mali et à l’intérieur de l’Afrique. Toute personne désirant faire du transport est libre d’agir. Il ouvre son propre agence, achète de nouveaux véhicules, avec système de climatisation, tout le confort nécessaire et fixe ses départs par heure au lieu d’attendre que la voiture fasse le plein pour prendre départ. A la limite, c’est une expérience qui va non seulement épargner l’Etat des nombreux mouvements d’humeur des transporteurs, mais qui peut aussi essuyer toutes les souffrances des populations dans leurs déplacements», fait-il remarquer.
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