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La Sonacos réclame près de 10 milliards à Jaber : Graines d’un conflit
Publié le jeudi 18 aout 2016  |  Le Quotidien
La
© aDakar.com par DF
La Suneor devient Sonacos SA
Dakar, le 26 Juillet 2016 - La nouvelle direction de la Suneor a révélé la nouveau nom de la société nationale. Désormais, il faudra dire Sonacos SA. La décision a été annoncée à lors d`une conférence de presse.




Le nouveau Dg de la Sonacos cherche par tous les moyens à combler le déficit criant qu’il a trouvé dans ses finances. Même s’il faut pour cela réclamer à Abbas Jaber, l’ancien repreneur, une dette de plusieurs milliards que ce dernier, manifestement, ne voudrait pas décaisser.

A peine installé, Pape Dieng, le nouveau directeur, est déjà en conflit ouvert avec Abbas Jaber, l’ancien repreneur de l’entreprise. Il lui réclame plusieurs milliards de francs Cfa, au titre de la gestion de la campagne arachidière de 2012-2013. Le nouveau Dg a été renforcé dans sa démarche par le rapport du Commissaire aux comptes qui, à l’époque, avait refusé de valider le rapport financier, du fait justement d’une créance de Advens, la société de Abbas Jaber sur de l’huile produite par la Suneor. L’hebdomadaire français Jeune Afrique, qui a fait état de ce conflit, laisse penser que les réticences de Jaber à régler la facture qui lui est réclamée, seraient dues au fait que l’Etat du Sénégal, qui a repris la Sonacos renationalisée et nommé Papa Dieng à sa tête, n’aurait pas totalement épongé les montants dus au titre de la reprise de l’entreprise, et que Abbas Jaber voudrait bien recouvrer. Ce qui ne correspond pas exactement à l’entendement de la Sonacos. L’entreprise, dont les difficultés sont connues de tout le monde au Sénégal, ne voit dans cette affaire, qu’une relation contractuelle qui traîne en longueur. Pour une entreprise qui traîne une dette commerciale de plus de 53 milliards, sans compter les dettes fiscales et les montants dus aux institutions de prévoyance sociale, et dont les usines tournent à vide cette année faute de matière première, hésiter à recouvrer une créance de plusieurs milliards de francs Cfa, serait totalement illogique, même si elle est détenue par l’ancien propriétaire. Ce qui indique que Pape Dieng et son équipe semblent déterminés à aller jusqu’au bout, d’autant qu’ils ont besoin de tout l’argent qu’ils peuvent récolter, pour lancer le plan de relance qui a été présenté à l’autorité de tutelle. Maintenant, il reste à savoir si le groupe Advens de Abbas Jaber va entendre rapidement la voix de la raison et chercher une solution de compromis, ou bien s’il cherchera à aller jusqu’au contentieux.

Une part des bons résultats de la Senelec

Pour sa part, qui connaît le nouveau Dg de la Sonacos, sait que M. Papa Dieng n’est pas du genre à céder sur ses droits. Et l’homme semble taillé pour les challenges. On se rappelle les conditions dans lesquelles il avait hérité de la Senelec, à l’arrivée de Macky Sall aux affaires. Malgré l’hostilité d’une partie du personnel et le scepticisme de l’opinion, il en a non seulement, fini avec les délestages du fait de manque de production, mais en plus, il avait pu fortement assainir la situation financière de la boîte. Ce qui d’ailleurs, pousse certains de ses proches à revendiquer une partie du bilan de son successeur, Mouhamadou Ma­kh­tar Cissé. Ces personnes font en effet remarquer que, si la Senelec a pu clôturer l’année 2015 avec un bénéfice de 12 milliards, la gestion de Papa Dieng y serait également pour quelque chose : «N’oubliez pas que les deux hommes ont fait leur passation de service le 29 juin 2015. Donc, en toute logique, une partie du bilan de cette année concerne la gestion de Papa Dieng. S’il est positif, ne serait-il pas bon de l’en remercier aussi ?» Ce qui, actuellement, est attendu de M. Dieng, c’est de réitérer les performances réalisées à la Senelec, à son nouveau poste.
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