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Moustapha gaye, sélectionneur des Lionnes: "Je ne suis là pour les beaux yeux d’aucune fille"
Publié le mercredi 17 aout 2016  |  Sud Quotidien
Afrobasket
© aDakar.com par DR
Afrobasket féminin: Le Sénégal va croiser le Mali en quart de finale




Le Sénégal a essuyé sa cinquième défaite en autant de sorties, dimanche au Youth Arena de Rio, face à la championne d’Europe en titre, la Serbie (95 à 88).Sept points d’écart qui démontre que les «Lionnes» pouvaient mieux faire. Mais le coach Moustapha Gaye, refuse de se détourner de son objectif : l’Afrobasket 2017. D’ailleurs, il a tenu à avertir qu’il n’attendra pas juin ou juillet pour dérouler son programme. Quant aux filles, coach Tapha prévient que seules les meilleures seront de la partie.,

Coach, sans conteste, c’est le match le plus abouti des Lionnes depuis le début du tournoi ?

On peut parler de match abouti. Nous n’avons perdu que de sept points seulement contre la Serbie, championne d’Europe en titre.
Mais, c’est le contenu du jeu qui m’a fait le plus plaisir. J’ai revu avec beaucoup de joie Astou (Traoré), mais aussi Aya (Traoré) qui est revenue à son meilleur niveau. Sans occulter Fatou Dieng, Mame Diodio Diouf. Mais surtout Aïda Fall. Elle a montré ce qu’on attendait d’elle. Quand je regarde la réaction d’ensemble de l’équipe, je dirai que nous sommes sur la bonne voix. Maïmouna (Diarra) souffre aux ischio-jambiers.

Le Sénégal a fini sur une bonne note. Diriez-vous qu’il y a juste eu un retard à l’allumage ?

Ça a tout l’air. Parce que c’est pendant la compétition qu’on découvre, qu’on réajuste, qu’on fait des constats et qu’on essaie de trouver des solutions. Quand, je vous disais que c’est la compétition qui prépare la compétition, c’est de ça que je parlais. C’est durant la compétition que nous voyons nos limites, que nous voyons les points sur lesquels il faut mettre l’accent. Les combinaisons que nous n’avons pas eu l’occasion de faire. Vous avez certainement dû constater qu’à chaque match, nous changeons de combinaisons : les cinq partants, le sixième sera telle joueuse, etc.

Vous n’avez un petit regret de n’avoir pas cru que c’était possible. D’ailleurs votre parcours prouve qu’il était possible d’avoir une victoire ?

La victoire découle souvent d’un processus. Aujourd’hui (dimanche, Ndlr), on pouvait gagner, si Mame Marie (Sy) ne s’était pas blessée. Le match que je regrette le plus, c’est celui que nous avons fait contre l’Espagne avec la blessure de Astou (Traoré). Elle avait reçu un méchant coup contre le Canada. Nous avons essayé de la faire jouer mais ça ne répondait pas. Or, Astou (Traoré), c’est l’énergie de l’équipe. Quand Astou Traoré n’est pas là, elle laisse un vide et à côté, tout son entourage subit. Même si je respecte beaucoup les autres filles, nous avons perdu ce match à cause de la blessure d’Astou Traoré. Face à l’Espagne, c’était le pire match que nous avons livré. Nous n’avons pas été mal contre le Canada. On a été bien contre la Serbie. La deuxième mi-temps contre à la Chine a été pitoyable. Mais c’est comme ça. Ce sont des constats que nous faisons pour pouvoir améliorer. Il faut bien retenir mes mots : nous allons vers un championnat d’Afrique extrêmement relevé.

Vous avez cité certaines joueuses qui vous ont marqué, notamment Aya Traoré, Mame Diodio Diouf, Astou Traoré, Fatou Dieng, Aïda Fall. De notre côté, nous avons pu remarquer que Binetou Diémé était exceptionnelle. Pourtant, vous ne l’avez pas aligné face à la Serbie. Comment expliquez vous ce choix ?

C’est justement ça le problème. Quand on va dans un tournoi, le coach fait des combinaisons. Sur un match, vous voyez une joueuse jouer trois voire quatre quarts temps. Ce sont des choix que je fais. Elle (Binetou Diémé) a été bonne contre le Canada. Mais face à la Serbie, il fallait voir Astou (Traoré) et Mame Diodio (Diouf). En cours de jeu, je n’hésite pas de changer. Je les aime bien, mais je ne suis pas là pour les beaux yeux d’une ou d’autre. S’il y a un cinq majeur qui carbure, je le prends. La malchance de Binetou (Diémé) aujourd’hui, c’est que Astou (Traoré) et Diodio (Diouf) étaient dans le match. Elle est restée sur le banc. Elle a été très positive. Elle a supporté et elle a encouragé.

L’Afrobasket c’est en 2017, qu’est ce qu’il faut pour maintenir le cap après les JO ?

Il faut d’abord procéder à l’évaluation de ses JO et mettre en place un plan de travail. Je n’attendrais jamais le mois de juin ou juillet. Je vais proposer à la Fédération un planning de supervision, parce qu’il faut aller chercher la perle rare quelque part. Il faut aller revoir les Yacine Diop, Ndèye Khady Dieng aux Etats-Unis. Ensuite, il y a des tournois comme celui que nous avions fait avec la Roumanie. Il faut que l’équipe fasse beaucoup de tournois avant la coupe d’Afrique. Nous sommes encore loin d’être prêts. J’ai gagné l’Afrobasket à deux reprises. Je prendrai mes responsabilités sans état d’âme.

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AYA TRAORE, CAPITAINE DES LIONNES : «Le haut niveau is not a joke*»
«Le haut niveau is not a joke. Nous avions cinq matches à jouer. C’était dur mais l’essentiel c’est que nous n’avons pas été démotivés. Nous avons su aborder les matches l’un après autre. Face à la Serbie, qui est championne d’Europe en titre, il fallait terminer en beauté. Ce n’était pas évident, mais je rends grâce à Dieu. Il y a une grande différence entre la coupe du monde que nous avions joué à Sao Paolo et les JO de Rio. Mais l’essentiel pour moi, c’est de se donner toujours à fond pour l’équipe. Et pour qu’elle gagne, chacune doit être performante individuellement. Par ailleurs, je ne pense pas qu’on ait trop respecté nos adversaires. On ne peut pas comparer le Sénégal à ses sélections qui ont fait quatre olympiades. Quelle que soit d’ailleurs mon expérience, représenter le Sénégal me motive davantage. Ce qui reste à faire, c’est de tirer les enseignements pour les échéances à venir».
* Le haut niveau, ce n’est pas de la plaisanterie

MAME MARIE SY : «Il faut se remettre en cause»
«C’est bien de réaliser des performances personnelles. Mais, il ne faut pas oublier que nous étions un groupe. Nous avons tout fait pour réussir nos JO. Même s’il y a eu des matches où on aurait pu s’accrocher comme nous l’avons fait aujourd’hui. Il faut tirer tous les enseignements et essayer d’avancer pour les autres compétitions internationales. Maintenant, il faut aussi reconnaître qu’en un moment donné, nous avons aussi trop respecté nos adversaires, surtout les Etats-Unis. Nous les avons même regardés jouer.
Face à la Chine, il n’y a pas un trop grand respect. Mais, nous nous sommes relâchées. Nous avions fait le même match que nous venons de livrer contre la Serbie face aux autres équipes, je suis sûre que nous n’en serons pas là aujourd’hui (éliminées après cinq défaites d’affilée, Ndlr). Maintenant, il ne faut pas avoir de regret. On savait que c’est le haut niveau. Il faut savoir tirer les enseignements par rapport à la préparation. Et surtout, que nous, joueuses aussi, qu’on se remette en question. Ici, ce n’est pas la Coupe d’Afrique. Il faut que chacune de nous relève son jeu pour accompagner l’équipe».

ASTOU TRAORE : «Arrêtons d’être événementiel»
«Je dois avouer qu’il y a beaucoup de travail à faire pour qu’on arrive au niveau des autres équipes, au niveau international. D’ailleurs, la différence est énorme. Il faut qu’on arrête d’être «événementiel». Il faut travailler dans la durée. Quand on est joueuse, à la fin de la saison, on ne doit pas rester les bras croisés. Personnellement, je me demande souvent mon niveau par rapport à mon expérience. Pourtant, l’âge n’a rien à voir avec tout ça. Je ne me repose jamais. A chaque fin de ma saison, je vais au Sud des Etats-Unis pour continuer à jouer le basket. Là aussi, je vais partir après les JO». «Je rends grâce à Dieu pour m’avoir permis de marquer 30 points. Mais à quoi sert d’inscrire des paniers si ton équipe perd. Même je marque, c’est parce qu’il y a des partenaires qui m’ont permis de le faire. Il faut avoir l’esprit d’équipe».

«L’équipe du Sénégal n’appartient à personne»
«Par ailleurs, je demanderais aussi aux nouvelles filles qui viennent d’arriver de faire preuve de patience. Nous sommes tous passées par là avec nos ainées. Seul le travail fera qu’une joueuse intègre les cinq majeurs ou joue les matches. Qu’on vient de la France ou d’ailleurs. Personnellement, quand on me laisse sur le banc, je montre toujours, quand mon tour arrive, que je fais partie des meilleurs. Je ne vais jamais bouder pour ça. Si en tant que remplaçante, tu n’arrives pas à faire mieux que les titulaires, le coach aura raison sur toi. L’équipe du Sénégal n’appartient à personne».
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