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Recours aux greffiers ad hoc: Le Sytjust dénonce une ‘’mascarade et une insécurité judiciaire’’
Publié le vendredi 12 aout 2016  |  Enquête Plus
Saint-Louis
© aDakar.com par DF
Saint-Louis : le SYTJUST menace de paralyser le système judiciaire
Dakar, le 31 Décembre 2014 - Le Syndicat des travailleurs de la justice (SYTJUST) menace de paralyser le système judiciaire, si d`ici le 31 janvier prochain ses doléances ne sont pas satisfaites, a déclaré, mercredi à Saint-Louis, Me Ibrahima Diop, son secrétaire exécutif à Saint-Louis.




En conférence de presse hier, le Sytjust a dénoncé le recours aux greffiers ad hoc par les autorités judiciaires, lors des grèves. Selon Me Ameth Touré, chargé de communication du Sytjust, au-delà d’être de la mascarade, cette situation crée une insécurité judiciaire.

A chaque fois que le Syndicat des travailleurs de la justice est en grève, des magistrats s’arrangent pour ne pas renvoyer les audiences. A la place des greffiers professionnels, souvent des gardes pénitentiaires, des policiers ou gardes sont requis et sont chargés de tenir le plumitif (registre d’audience où sont notées les déclarations des différentes parties au procès et le déroulement). Mais, selon Me Ameth Touré, chargé de communication du Sytjust, c’est purement de la mascarade. ‘’A chaque fois que nous partons en grève, certaines autorités essayent de donner l’impression d’un service public qui marche, parce que simplement des audiences se tiennent dans les Palais de justice avec des greffiers ad hoc. Je voudrais dire à l’attention de l’autorité, des justiciables, que voilà une mascarade’’, a asséné Me Touré.

Selon le greffier, ‘’les autorités veulent donner l’impression d’un service public qui marche or, la réalité est qu’on crée une insécurité judiciaire’’. D’après son argumentaire, ces greffiers ad hoc n’ont reçu aucune formation et n’ont aucune expertise pour faire le travail dévolu aux greffiers professionnels, formés pour la tenue du plumitif. Pis, cette situation a des conséquences énormes pour les justiciables qui risquent de ne jamais obtenir de décision. ‘’Le greffier est un témoin du procès. Si des décisions de justice sont rendues, elles ne seront jamais disponibles pour être exécutées au profit de ceux à qui elles profitent’’, renseigne la robe noire d’une part. D’autre part, il renseigne que ‘’des décisions de condamnations peuvent être prononcées contre des personnes déclarées coupables, qui dans une procédure d’appel, auraient pu recouvrer la liberté, mais cette liberté ne leur sera jamais accordée parce que tout simplement leur dossier ne sera jamais transmis à la Cour d’appel’’.

L’administration, ‘’ce géant aux pieds d’argile’’

D’ailleurs, face à ces conséquences, certains avocats préfèrent renvoyer leurs dossiers pour ne pas que leurs clients subissent les préjudices des grèves. Certains magistrats préfèrent eux renvoyer les délibérés pour les rendre, lors d’une audience spéciale. A ce propos, le syndicaliste invite ses collègues greffiers à refuser d’aller à ces audiences spéciales et à ‘’s’en tenir au calendrier fixé par les assemblées des juridictions’’. Car, dit-il, ‘’notre combat, c’est le combat de la défense de l’administration qui souffre de maux terribles qui l’empêchent d’atteindre les objectifs de performance qui lui sont assignés’’. Parmi ces maux, il cite ‘’une mauvaise gestion des ressources humaines’’ qui fait que ‘’l’administration sénégalaise est un géant aux pieds d’argile’’. ‘’Ceux qui sont au sommet sont correctement traités. Ceux qui sont au milieu et en bas sont des laissés-pour-compte’’, fulmine Me Touré. Pour lui, cette situation doit cesser et c’est pourquoi il met en garde : ‘’Nous sommes prêts à nous battre jusqu’à la satisfaction totale de notre revendication.’’
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