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Serigne Mboup (Pdt de l’Unccias): ‘’Le problème du secteur privé, c’est Mansour Kama’’
Publié le jeudi 11 aout 2016  |  Enquête Plus
Serigne
© Autre presse par DR
Serigne Mboup




La sortie de Mansour Kama à l’occasion de la disparition de Mamadou Lamine Niang indispose Serigne Mboup. Selon le patron de l’Union nationale des chambres de commerce d’industrie et d’agriculture du Sénégal (UNCCIAS), M. Kama a manqué de retenue en attribuant au défunt Lamine Niang, des propos qu’il n’aurait jamais tenus. Aussi pour le candidat déclaré à la chambre de commerce de Dakar, le dirigeant de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal CNES constitue le problème principal du secteur privé. Entretien.

Le président de la République, Macky Sall a demandé au Premier ministre de finaliser les réformes sur les chambres de commerce. Quelle est votre position sur ces changements annoncés ?

Mon opinion sur cette question, est celle de l’Union nationale des chambres de commerce et d’industrie du Sénégal. Nous sommes en phase avec le président de la République sur la nécessité de redynamiser les chambres pour leur donner leur vraie vocation. Surtout dans ce contexte de Plan Sénégal Emergent (Pse). Nous sommes d’accord pour l’existence de 2 chambres : une chambre d’agriculture et une chambre de commerce et d’industrie.

Mais ces réformes doivent aboutir à la création d’une chambre unique nationale et de la suppression des chambres régionales. Etes-vous d’accord avec ce principe de suppression des chambres régionales ?

L’Union que j’ai l’honneur de diriger rejette toute idée de suppression des chambres régionales. Cette position a été réaffirmée lors de notre dernière assemblée générale. Il ne faut pas perdre de vue que ces structures jouent un rôle très important dans la vie économique du pays. Pour rappel, les chambres de Saint-Louis, de Kaolack et de Ziguinchor existent depuis plus de 100 ans. Elles ont été créées avant les 4 communes. On dispose déjà d’une chambre nationale qui est l’union qui existe par décret datant de 2002. Donc je ne vois pas l’utilité de créer une chambre unique. En outre, jusqu’ au moment où je vous parle (hier), aucune des chambres de commerce n’est informée ni saisie officiellement sur ces réformes. Mais, je m’étonne que l’on finalise sans concertations avec les vrais acteurs qui sont sur toute l’étendue du territoire national.

Lors de la dernière rencontre de l’UNCCIAS, Moustapha Cissé Lo a accusé un petit groupe de personnes d’être derrière ces réformes. Avez-vous cette perception des choses ?

Moustapha Cissé Lo a tout à fait raison. Seulement, moi je ne dirai pas que, c’est pas un petit groupe. En réalité, c’est une personne qui manœuvre et cherche à manipuler tout le monde.

Vous faites allusion à qui ?

Je veux parler de Monsieur Mansour Kama. C’est lui qui essaye de manipuler tout le monde. D’ailleurs pour moi, le véritable problème du secteur privé, c’est lui. Il est temps que Mansour Kama arrête ses manœuvres et accompagne la dynamique de l’Union nationale des chambres de commerce. Nous sommes en train de fédérer toutes les organisations professionnelles sur le Plan national et aussi les acteurs indépendants. Le nombre des inscrits pour l’élection des Chambres de commerce qui est passé de 15 000 à plus de 100 mille prouve que les opérateurs font confiance aux chambres de commerce. Il faut que certains travaillent pour l’intérêt général au lieu de continuer à s’accaparer pour le compte du secteur privé, des postes au sein des conseils d’administration des fonds d’appui, des projets et des commissions. Nous devons tous œuvrer pour que les élections des chambres consulaires prévues avant la fin de l’année 2016 puissent se tenir à date échue ?

Pour ces élections, vous avez déjà déclaré votre candidature à Dakar. Mais il y a aussi celle de la plateforme du secteur privé qui regroupe 5 organisations patronales. Quelles sont les chances de Serigne Mboup doivent cette grande coalition ?

Le moment venu, vous verrez que Serigne Mboup a des soutiens de taille sur lesquels il peut compter.

Parlant de ces élections, le président de la Chambre de commerce de Dakar, Mamadou Lamine Niang est décédé. Quel témoignage pouvez-vous faire sur l’homme ?

Je commencerais d’abord par dire Ina li lahi ……. (C‘est de Dieu que nous venons, c’est vers lui que nous retournons).Je présente mes condoléances à toute sa famille biologique. Mais je ne saurais oublier sa famille professionnelle qui a toujours été les chambres de commerce dont il était même un emblème car, comme vous le savez, on ne peut pas parler des chambres sans parler de Lamine Niang. Il fait partie des pionniers en la matière. Au nom de tous les présidents et des élus nous présentons nos sincères condoléances au peuple Sénégalais en général et à la chambre de commerce de Dakar en particulier. J’ai été très honoré qu’il ait pensé à moi pour le remplacer à la tête de l’Union Nationale des Chambres de Commerce.

Ceci dit, je regrette que le décès de Mamadou Lamine Niang soit instrumentalisé par une frange du patronat qui a voulu lui porter le chapeau des réformes consulaires à venir. Je déplore et condamne vraiment cette façon de faire. Nous avons perdu un des nôtres et ce n’était ni le lieu, ni le moment de lui faire endosser des réformes qui malheureusement ne le concernent plus. Il aurait été plus sage de prier pour lui, de faire des témoignages élogieux à son endroit sur sa générosité, son sens de l’humour et sa dimension spirituelle qui avait fait de lui un fervent talibé de Serigne Saliou Mbacke. Et je pense que M. Kama essaye encore de faire une pression sur le gouvernement comme il a l’habitude de faire. Ce n’était pas le lieu, ni le moment. C’est un manque de respect à l’endroit du secteur privé et aussi du gouvernement notamment.

Beaucoup de personnes accusaient le défunt président de la chambre de commerce de s’accrocher à la présidence de ladite chambre mais lors de la cérémonie de levée de son corps, le président Mansour Kama a révélé qu’il a lui-même demandé à Lamine de garder son poste et de faire un dernier mandat. Que pensez-vous de cette révélation d’une des figures du Patronat ?

Je pense que M. Kama a perdu la crédibilité même au sein de sa propre organisation qu’il dirige depuis plus de 30 sans partage. En soutenant que c’est lui-même qui a maintenu Lamine Niang à la chambre de commerce de Dakar, il oublie tous ces vaillants opérateurs économiques comme feu Dame Ndiaye, je prie pour le repos de son âme, Abdoulaye Sow et Moustapha Cissé Lo et tant d’autres qui se sont battus pour mobiliser leurs collègues. Je pense que s’il s’agissait uniquement de la personne de Mansour Kama, le président Lamine Niang n’aurait gagné une seule élection. Le défunt président de la chambre de commerce de Dakar souhaitait préparer son départ. En disant que Lamine Niang lui a déclaré sur son lit d’hôpital que si les réformes passent, il peut dormir tranquille, Mansour Kama raconte des histoires. Connaissant Lamine Niang et la fonction qu’il occupait et son parcours HEC, je suis sûr et certain qu’il n’a tenu de tels propos.

Dès lors l’attitude de Kama, constitue un manque de respect à l’endroit du secteur privé et aussi du gouvernement notamment les ministres du Commerce, de l’Industrie, de l’Économie, des Finances et du transport. Mais aussi des parlementaires qui ont le dernier mot, parce que pour abroger une loi et voter une autre, il faut forcément passer par l’Assemblée nationale. Il faut donc que Mansour Kama arrête ses manœuvres. La personne que j’ai vu parler devant la dépouille du défunt Lamine Niang est prête à tout. Mais qu’il sache que nous ne nous laisserons pas faire. J’ai discuté avec certains membres du Patronat et je suis convaincu qu’ils ne vont pas le suivre. Nous devons être en mesure d’organiser des élections libres dans le calme et la transparence. C’est tout ce que nous souhaitons.

Avez-vous un problème particulier avec Mansour Kama

Je n’ai aucun problème particulier avec lui. Mais quand il s’agit de dire la vérité, il faut la dire. Et je réaffirme que le vrai problème du secteur privé, c’est lui. Tout le monde se rappelle qu’en 2012, il avait convoqué la presse pour annoncer son départ. Mais en réalité, il s’agissait de manœuvres pour pouvoir s’accrocher à son poste en arguant le manque de personnes pouvant le remplacer. C’est un manque de respect voire de considération pour les membres de son staff. Moi-même, j’étais un membre de la CNES. Mais j’ai préféré quitter pour être actif dans les chambres.
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