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Attrait du riz de l’Anambé : Ruée vers l’or blanc
Publié le mardi 9 aout 2016  |  Le Quotidien
Macky
© aDakar.com par DF
Macky Sall visite le barrage de Niandouba, dans l`Anambé
Niandouba (Vélingara), le 22 Février 2015 - Le président de la République, Macky Sall, a visité dimanche matin les installations du barrage de Niandouba, dans la région de Vélingara (sud), dans le cadre de la tournée économique dans la région de Casamance.




Le bassin rizicole de Anambé attire de plus en plus de candidats à l’agriculture. Cette saison, sur 4 000 ha de terres aménagées dis­po­nibles 3 610 sont déjà emblavées à la date du 3 août dernier. Une attirance qui s’explique par la prévalence de conditions de travail favorables, selon producteurs et techniciens.

Agents de la Fonction publique, commerçants, artisans et paysans se bousculent sur les terres aménagées du bassin de l’Anambé. «Nous ne parvenons plus à satisfaire toutes les demandes d’emblavure dans le bassin. L’engouement des populations pour la riziculture est flatteur pour la Société de développement agricole et industriel du Sénégal (Sodagri)», a dit Mahmoud Ndiaye, responsable du suivi-évaluation et chargé des périmètres aménagés. Cet agent de cette société nationale chargée de la mission d’appui-conseil dans ce bassin, à cheval entre les départements de Vélingara et de Kolda, est déjà très satisfait du niveau d’emblavure constaté dans les vallées. Il a renseigné : «Malgré une installation difficile de l’hivernage, la détermination des producteurs a permis de battre un record d’exploitation jamais atteint dans le bassin : 3 610 ha déjà semés à la date du 3 août 2016.» Les semis se poursuivent et sont autorisés par les techniciens jusqu’au 10 août courant. Ce qui ne laisse pas de doute que toutes les terres disponibles auront bientôt des épis de riz, soit au total 4 000 ha. Les candidatures à la riziculture enregistrées sont loin d’avoir été satisfaites, selon Mahmoud Ndiaye. Et les candidats se comptent dans tous les ordres professionnels : des fonctionnaires aux opérateurs économiques en passant par les artisans, hommes politiques et anciens militaires. Cette attirance exercée par l’Anambé est notée depuis 2 à 3 ans. «Déjà la saison dernière, nous parlions de record avec 3 000 ha réellement semés avec un rendement à l’ha de 5,5 tonnes. Ce qui a autorisé une production de plus de 15 mille tonnes de riz.» Mieux, la Sodagri a encadré des riziculteurs en dehors du bassin pour plus 10 mille ha, pour une production qui dépasse les 40 mille tonnes de riz. Une belle contribution pour l’atteinte de l’objectif d’autosuffisance en riz que l’Etat du Sénégal s’est fixé à l’horizon 2017.

Les causes de l’engouement
Qu’est-ce qui explique cette fréquentation subite et massive de l’Anambé ? El hadji Aly Gano, président de la Fédération des producteurs du bassin (Feproba), a donné sa part de réponse : «C’est qu’un climat social de confiance entre la direction technique de la Sodagri et les producteurs s’est installé, contrairement aux années passées. On ne s’épie plus, on ne se regarde plus en ennemis. Tout le monde travaille à la réussite de la campagne. Il y a la présence dans le bassin de plusieurs programmes et projets de l’Etat pour soutenir la culture du riz ou l’agriculture sous pluie. Mais il y a surtout la présence d’engins de préparation des sols et de récolte : plus de 30 tracteurs et 7 moissonneuses-batteuses mis en place par l’Etat et par des privés. L’absence de tous ces équipements constituait une entrave à l’optimisation de l’exploitation du bassin les saisons dernières.»
Last but not least. Mahmoud Ndiaye, agent de la Sodagri, a ajouté : «Il y a le retour du financement avec la Caisse nationale de crédit agricole (Cncas) et la réhabilitation des périmètres.»

La Feproba, leader en production de semences de riz
La Fédération des producteurs du bassin de l’Anambé (Feproba) veut se positionner en leader dans la production de semences de riz. En tout cas, elle ambitionne de fournir toute la commande en semences pour les régions centre et sud du Sénégal. D’ailleurs pour la présente campagne, elle a pu «satisfaire une demande de l’Etat pour 1148 tonnes de semences certifiées, toutes produites dans l’Anambé», s’est vanté El hadji Aly Gano, président de la Feproba. En effet, indique M. Gano, «des programmes tels que le Programme national d’autosuffisance en riz (Pnar) ont opté pour une responsabilisation accrue des organisations paysannes et les a encouragées à produire leurs propres semences». Une initiative qui a fait beaucoup de bien aux terres de la vallée. «Les années dernières, nous commandions nos semences de la vallée du fleuve Sénégal. Nous avons remarqué l’intrusion dans nos terres, de variétés de mauvaises herbes, alors inconnues dans la zone. Maintenant, nous sommes sûrs de la qualité des semences que nous mettons dans nos terres, puisque nous mettons tous les soins nécessaires pour l’atteinte de la qualité», précise-t-il. C’est dans ce contexte que la Feproba a bénéficié d’une commande de la Sahélienne d’entreprise d’agro-business (Sedab), en semences pour la culture de contre-saison qui vient de s’achever. Une collaboration qui a connu une issue pas très heureuse.

Différend Sedab/Feproba
Pour la culture de contre-saison qui vient de s’achever, 800 ha ont été semés dans le bassin. Tous destinés à la production de semences, commandées auprès de a Fédération des producteurs du bassin de l’Anambé (Feproba) par la Sahélienne d’entreprise d’agro-business, une organisation spécialisée dans la fourniture d’intrants agricoles. En effet, selon le président de la Feproba, El Hadji Aly Gano, «la Sedab a fourni les semences et s’était engagée à acheter la totalité de la production pour satisfaire une commande publique». Ma­lheu­reusement, la semence fournie était de mauvaise qualité. Mansour Bassoum, technicien à la Feproba, renseigne : «Les semences de la Sedab sont arrivées tardivement, précisément au mois de février. Il nous était impossible de tester le niveau de germination, par crainte d’accuser davantage de retard dans les semis. Mais après les premières levées, nous nous sommes rendu compte de leur mauvaise qualité. Nous avons informé la Sedab qui a pris acte et a reconnu sa responsabilité. Malgré tout, une production de 2 300 tonnes est réalisée, stockée dans les magasins.»
Le différend est survenu quand la Sedab, ayant amené 7 camions de graines de riz au niveau du centre de traitement des semences de Kolda, les techniciens de l’agriculture ont «déclassé 3 camions dont le contenu est jugé de mauvaise qualité, soit plus de 90 tonnes inutilisables comme semences». Et la Feproba dit n’être pas prête à reprendre ce riz.
Que faire alors des 3 camions ? Un agent de la Sedab informe : «Il est possible de trouver un consensus sur la question. Nous sommes un fidèle collaborateur de la Feproba. Le kg de la semence nous est cédé à 350 francs. Pour les 4 camions, c’est ce prix qui est retenu. Maintenant, il est prévu que nous discutions pour arriver à un accord sur le prix de cession des 3 autres camions. Un prix du kg qui pourrait être revu à la baisse.»
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