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Malgré la distance avec le district sanitaire de Koumpentoum: Goundiour respecte son calendrier vaccinal
Publié le lundi 8 aout 2016  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par A. Seck
Sommet de la Francophonie: Stéphane Harper à l`hôpital Phillippe Maguilène Senghor
Dakar, le 28 Novembre 2014 - Les Premiers ministres du Sénégal Mouhamed Boun Abdallah Dionne et du Canada Stéphane Harper accompagnés par le ministre de la santé Awa Marie Coll Seck se sont rendus à l`hôpital Phillippe Maguilène Senghor de Dakar.




Le village de Goundiour se trouve à 15 kilomètres de Koumpentoum. Dans cette contrée éloignée de la région de Tambacounda, il n’y a qu’une seule Case de santé sans le matériel qu’il faut. Malgré le manque de moyens et l’analphabétisme, les femmes ne badinent pas avec leur bien-être. Elles se soucient de leur santé et de celle des enfants. Reportage.

Pour se rendre à Goundiour, il faut rouler plus de 30 minutes, en quittant le chef-lieu de département Koumpentoum. Une petite case se trouve juste à l’entrée au bord de la route qui mène à Koussanar. Dans une hutte, les habitants de ce village exposent leurs produits aux passagers. La verdure et les arbustes offrent un joli décor au village. Les cases faites à l’aide de paille sont installées par concession et servent de dortoirs. L’espace est propre. Pas d’eaux usées, encore moins de mauvaises canalisations ni de tas d’ordures. L’environnement est sain. Tout est sableux. Dès qu’on entre dans le village, on voit des bâtisses d’une école primaire, ensuite une case de santé. Ce sont les seules constructions en dur.

Pour se faire soigner, les habitants vont jusqu’à Koumpentoum situé à 15 kilomètres. La Case de santé sert aussi de maternité. Toutes les femmes des trois villages environnants (Touba Sam Sam, Sinthiou Mbaldé, Sinthiou Goundiour) y font leur accouchement, en plus des séances de vaccination. Habité par des Peuls, des Bambaras, des Bassaris et des Soninkés, ce village sert de relais pour la vaccination des enfants, bien qu’il soit dépourvu de tout.

Déjà à 11h 55 mn, les femmes des quatre villages ont pris d’assaut la Case de santé. Deux lits d’hôpital poussiéreux y sont installés. Une chambre pour l’accouchement se trouve à droite. Des affiches renseignent sur les maladies diarrhéiques, le paludisme et la rougeole. Un table-banc et une chaise se trouvent à l’intérieur. Les femmes ont presque toutes un bébé sur le dos. Elles attendent les infirmiers qui viennent du district de Koumpentoum pour faire vacciner les enfants. D’autres enceintes doivent recevoir, elles aussi, des vaccins pour le suivi de la grossesse. Elles ne se lassent pas de la longue attente. ‘’On nous a donné rendez-vous à 10 heures. Nous attendons. Même si les infirmiers viennent dans l’après-midi, nous allons les attendre. La santé de nos enfants en vaut le coup. Je me suis levée très tôt le matin pour venir. On ne sent même pas la longue attente’’, raconte Adji Camara, une femme qui vient de Sinthiou Mbaldé.

Les femmes ne ratent jamais les rendez-vous

Ces femmes ne parlent pas wolof. La matrone, Awa Traoré, nous sert d’interprète. Elle explique qu’elles ne ratent jamais de rendez-vous, même si elles sont analphabètes. Les langues les plus parlées sont le Bambara et le Pulaar. Taille élancée, teint noir, les coudes ornés de bracelets, Fanta Sané une ‘’bajenu gox’’ récupère les carnets. La dame est appelée ‘’Ambulance’’, à cause de sa disponibilité à accompagner ses camarades à l’hôpital ou à la maternité. ‘’Je sais que les femmes ne parlent pas Wolof encore moins le Français. C’est pourquoi, quand quelqu’un est malade ou qu’elle est sur le point d’accoucher, je me charge de l’amener au district de Koumpentoum. Parfois même, c’est moi qui amène les enfants. Je le fais pour aider ma communauté. La santé, comme on le dit, n’a pas de prix. Donc, il faut aider ceux qui n’ont pas les moyens ou les capacités de le faire’’, explique Mme Sané en pulaar.

Awa Traoré de renchérir que la situation des enfants dans ces zones a connu de grandes améliorations. ‘’Toutes les femmes sont sensibilisées sur les maladies qui touchent les enfants. C’est pourquoi, elles ne ratent jamais les rendez-vous vaccinaux. Parfois quand elles ont des rendez-vous et que les infirmiers ne viennent pas, elles se déplacent sur Koumpentoum pour se faire vacciner. Nous faisons des causeries, des sensibilisations. Les maris sont aussi sensibilisés’’, narre-t-elle. Khoudia Bâ ne rate jamais l’occasion de faire vacciner son enfant. Pour elle, c’est un devoir, une obligation. ‘’Quand un enfant est vacciné, il est épargné par certaines maladies. Il est bien portant et te cause moins de problèmes. Aujourd’hui, c’est mon mari qui m’a réveillée. Tout ça parce qu’il a été sensibilisé. Surtout en cette période d’hivernage, il faut respecter les rendez-vous’’, dit-elle.

Le seul problème, selon la ‘’bajenu gox’’, c’est le transport. ‘’Nous sommes à 15 km de Koumpentoum. Il arrive que les bénéficiaires n’aient pas l’argent pour payer le transport. C’est nous qui le leur donnons avec l’argent de la maternité. Elles remboursent après. C’est comme ça que ça se passe. C’est un peu difficile, mais au moins, le but est atteint.’’
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