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Rupture de consensus autour du code électoral: Le Fpdr met en garde le président de la République
Publié le samedi 6 aout 2016  |  Sud Quotidien
Référendum:
© aDakar.com par DR
Référendum: Le Front du Non "Gorr sa wakh dja" à Thiès
Thiès, le 14 mars 2016 - Le Front du Non "Gorr sa wakh dja" a tenu un rassemblement à Thiès. Plusieurs leaders de l`opposition ont fait le déplacement dans le fief de Idrissa Seck, président de Rewmi.




En conférence de presse hier, jeudi 4 août, le Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr) a indiqué qu’il s’opposera à toute décision unilatérale du président de la République, Macky Sall, sur les points qui n’ont pas fait l’objet d’un consensus à la commission de revue du Code électoral. À ce titre, Mamadou Diop Decroix, coordonnateur du Fpdr et compagnie mettent en garde le président de la République contre toute violation du «consensus» qui a prévalu depuis 1992 sur la matière électorale au Sénégal.

Que le président de la République, Macky Sall, se le tient pour dit, le Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr) n’acceptera aucun forcing dans le cadre du processus actuel des concertations pour la revue du Code électoral. En conférence de presse hier, jeudi 4 août, à la permanence nationale du Pds, Mamadou Diop decroix, coordonnateur du Fpdr et compagnie ont ainsi tenu à mettre en garde le président de la République contre toute «violation du consensus» qui a prévalu depuis 1992 sur la matière électorale au Sénégal. En effet, selon Mamadou Diop Decroix, lors de cette rencontre, «depuis le référendum de mars dernier, de graves préoccupations ont surgi suite à des pratiques que l’on croyait définitivement révolues» et les «positions adoptées par les tenants du pouvoir à la commission de révision du code font peser de graves risques sur la paix civile et la stabilité du pays».

Estimant ainsi que «les présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade ont joué un rôle déterminant dans l’avènement et la consolidation de ce consensus que beaucoup d’observateurs magnifient». Le coordonnateur du Fprd dit appeler «solennellement le Président Sall à écouter son opposition sur les objections qu’elle soulève sur le processus électoral et à rechercher des solutions avec elle». «La stratégie du forcing atteindra tôt ou tard ses limites et les conséquences n’épargneront personne. Pour l’amour de ce pays et de son peuple, il urge d’écouter ceux qui savent ce que signifient la paix civile et la stabilité pour un pays», a-t-il prévenu.

Revenant, par ailleurs, sur les différents points de désaccords autours desquels, il dit soupçonner le pouvoir de vouloir faire un forcing, le leader du parti And-Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Aj/Pads) de citer, entre autres, la refonte partielle du fichier électoral, l’adoption du bulletin unique, le nombre de 10 députés (affectés à la Diaspora) et le mode de scrutin aux législatives. «Le bulletin unique était une revendication de ceux qui sont aujourd’hui aux affaires dans le cadre des Assises nationales. Mais, dans le cadre de ces concertations, ils ont rejeté le bulletin unique, de même que l’instauration d’un scrutin majoritaire à deux tours pour les élections législatives. Nous estimons qu’on devait finir avec le système «raw gàddu» actuel qui conduit à une majorité artificielle écrasante au parlement dont les conséquences sur l’efficience de la démocratie représentative sont mortelles», a déploré le coordonnateur du Fpdr lors de cette rencontre à laquelle a pris part le secrétaire général national adjoint du Pds, Oumar Sarr.

Poursuivant ses explications, Mamadou Diop, entouré d’autres responsables de partis membres de ce front, a indiqué, par ailleurs, que l’opposition n’est pas pour une augmentation du nombre de députés. «Nous nous démarquons nettement de toute idée d’augmenter le nombre de députés surtout dans un contexte de morosité économique et d’un parlement qui peine à trouver ses marques. Une augmentation des députés dans le contexte actuel est tout à fait contre-productive. Si le pouvoir veut augmenter les députés, qu’il en assume la responsabilité», a-t-il fait savoir avant d’informer, concernant le débat sur la refonte du fichier électoral, que le projet de loi est déjà envoyé à l’Assemblée nationale.

«Pour notre part, nous les (ceux qui sont aux affaires) soupçonnons clairement de vouloir calibrer le fichier électoral. Nous estimons que l’argument d’un audit physique de tous les électeurs par leur passage à des commissions administratives instituées pour recueillir la confirmation de leur inscription en lieu et place d’un audit classique du fichier électoral pour élimer le stock mort, ne tient pas la route. Il revient à l’administration de mettre à jour le fichier électoral à partir des registres de décès des collectivités locales, des hôpitaux et autres structures habilitées. Nous récusons totalement ce principe de confirmation et de radiation automatique. Pour nous, il est clair, cette double opération de radiation d’électeurs de l’opposition et d’inscription frauduleuse des bénéficiaires de bourses familiales et des micro crédits», martèle Diop decroix. Par ailleurs, le leader d’Aj a également fait état, lors de ce face à face, avec la presse, d’autres propositions de l’opposition qui n’ont pas encore fait l’objet de discussions.

ACCÈS ÉQUITABLE AUX MÉDIAS PUBLICS : Le Fpdr prêt pour le combat

Lors de cette conférence de presse consacrée à la révision du code électoral, le coordonnateur du Front patriotique pour la défense de la République est également revenu sur un certain nombre de propositions posées sur la table de ces concertations par l’opposition. Dans sa liste, Mamadou Diop Decroix a notamment cité le problème d’accès aux médias du service public et la propagande électorale. Précisant que «cette affaire est, pour nous, de la plus haute importance», le coordonnateur du Fpdr déclarera : «nous ne pouvons ni comprendre ni accepter un tel déséquilibre ; qu’il soit fondé sur l’argent ou sur le parti pris en faveur du pouvoir en place». «Concernant la RTS et les autres médias du service public qui continuent leur politique d’exclusion en dépit de l’indignation générale, il reste entendu que notre décision d’organiser des manifestations de rue jusqu’à la satisfaction de cette revendication, est maintenue», prévient Diop decroix.

Le Fpdr réaffirme sa demande pour l‘organisation des élections par une Autorité consensuelle.
Évoquant, entre autres, les affaires des commissions d’instruction de la carte nationale d’identité de l’année dernière, des 563 bureaux de vote fictifs, de l’absence des listes électorales dans les bureaux de vote ou encore les dysfonctionnements dans la propagande électorale, le coordonnateur du Fpdr a réaffirmé leur position par rapport au ministre El hadj Douadou Diallo. En effet, selon Mamadou Diop Decroix, ces cas cités précédemment «montrent clairement que l’actuel ministre de l’Intérieur ne peut pas bénéficier de notre confiance pour organiser les prochaines consultations».
«Nous le disons et le répétons depuis bientôt deux ans et le Président de la République persiste dans son entêtement à rester sourd à notre appel. Il est évident que, tout comme la question des médias, cette question aussi est inscrite dans notre plan d’actions. L’actuel ministre de l’Intérieur ne peut pas bénéficier de notre confiance pour organiser les prochaines consultations», réaffirme-t-il. Poursuivant son propos, le coordonnateur du Fpdr a également informé que l’opposition rejette la proposition de la majorité sur la double nationalité, mais également demande l’élargissement de la perte de mandat en cas de démission, à tous les autres mandats électifs (conseils municipaux et départementaux) et aux coalitions.
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