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Départ de la tête de l’Ofnac: Seydou Guèye liste les ‘’péchés’’ de Nafi Ngom Keita
Publié le vendredi 5 aout 2016  |  Enquête Plus
Réunion
© Primature par A. SECK
Réunion de travail entre les délégations chinoise et sénégalaise
Dakar, le 06 mai 2016 - Les délégations chinoise et sénégalaise ont eu une réunion de travail, à La Primature. C`est à l`occasion de la visite du Vice-Premier ministre chinois en charge de la diplomatie dans notre pays. Photo: Seydou Guèye, porte-parole du gouvernement




Le porte-parole du gouvernement, Seydou Guèye, a organisé hier une conférence de presse pour expliquer les raisons du départ de Nafi Ngom Keïta de la tête de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac). Le gouvernement reproche à l’ex-Vérificatrice des manquements à son obligation de réserve. Le ministre confirme l’expiration de son mandat.

‘’Le Gouvernement regrette les tentatives de manipulation de l’opinion, ainsi que les fuites organisées de documents officiels confidentiels sur l’espace public et qui ne datent pas d’aujourd’hui, d’ailleurs’’. Cette phrase prononcée hier par le ministre porte-parole du gouvernement, Seydou Guèye, est le condensé des griefs retenus contre l’ex-présidente de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), Nafi Ngom Keïta. Face à la presse, M. Guèye avait à ses côtés Yakham Mbaye et Abdou Latif Coulibaly, respectivement secrétaire d’Etat à la communication et Secrétaire général du gouvernement.

Selon le porte-parole, ‘’beaucoup de Sénégalais d’aucun bord politique, y compris de hauts fonctionnaires émérites, ont dénoncé, regretté et condamné les manquements notés dans la gestion du courrier et des dossiers instruits par l’OFNAC, qui se retrouvent très souvent à la Une des journaux’’. Toujours, selon Seydou Guèye, ‘’au-delà de l’obligation de réserve qui pèse sur tout fonctionnaire, la loi n°2012-30 du 28 décembre 2012 portant création de l’Ofnac astreint les membres au respect du secret professionnel et des délibérations’’. Malheureusement, se désole-t-il, ‘’ces obligations et prescriptions légales ont été régulièrement violées par l’OFNAC et si on n’a pas ces principes forts, on tombe dans un régime, et on ne sait pas lequel’’. Outre le manque de réserve, il est aussi reproché à Nafi Ngom Keïta d’avoir confondu sa mission, puisque l’Ofnac est juste chargé de contrôle de la corruption et non de la gestion.

Le départ de Nafi Ngom Keïta est aussi assimilé à une volonté du Chef de l’Etat de ne pas lutter contre la prévarication. Mais le ministre porte-parole s’inscrit en faux contre cette allégation. Selon ses dires, le Chef de l’Etat veut ‘’donner un souffle nouveau à l’OFNAC, dans le respect strict de sa lettre de mission, des lois et règlements qui gouvernent la République’’. Toutefois, Seydou Guèye s’est empressé de préciser que ‘’ce n’est pas parce que quelque chose est en panne (Ofnac : Ndlr) qu’on veut un nouveau souffle. Au contraire, on veut aller de l’avant pour arriver à des résultats, tout en respectant l’orthodoxie en matière de structure chargée de la lutte contre la fraude’’. Comme pour décrier toujours la gestion de l’ex-présidente, Seydou Guèye de soutenir que leur conviction est qu’en matière de lutte contre la fraude, l’enrichissement illicite, ‘’le plus spectaculaire n’est pas le plus significatif ’’.

Sur sa lancée, il a tressé des lauriers à la nouvelle présidente de l’OFNAC. ‘’Avec un état de service fort élogieux et une réputation de juge intraitable, la nomination de Madame Seynabou Ndiaye Diakhaté à la tête de l’OFNAC prouve, si besoin en était, que le Président Macky Sall compte maintenir le cap, voire renforcer la lutte contre la fraude, la corruption, la prévarication des ressources publiques, qu’il a engagée depuis mars 2012’’, dit-il.

‘’Nafi Ngom percevait son salaire de présidente avant son serment’’

A propos de la volonté exprimée par Nafi Ngom Keïta de saisir la Cour suprême pour excès de pouvoir, Seydou Guèye affirme que son mandat de trois ans est bel et bien arrivé à terme, le 25 juillet dernier. Dans ce sens, il a expliqué que, même si elle a prêté serment en mars 2014, Mme Keïta a commencé à jouir des avantages liés à sa fonction depuis sa nomination en juillet 2013. ‘’La règle en droit, les actes administratifs à caractère individuel produisent immédiatement leurs effets, dès leur notification aux intéressés’’, indique Seydou Guèye. Qui renseigne que pendant huit mois, la période allant de sa nomination à sa prestation de serment, Mme Nafi Ngom Keita a perçu le traitement salarial réservé au Président de l’Ofnac. Mais, elle a aussi joui pleinement des autres avantages et prérogatives attachés à cette fonction.

Par conséquent, même s’il ne trouve pas d’inconvénient à la saisine que compte faire l’ex-présidente, il estime que cette dernière doit savoir raison garder. Tout en soulignant que ‘’cette saisine confirme avec éclat que le Sénégal est un Etat de droit’’, le porte-parole en appelle néanmoins ‘’à la raison, à la retenue, au sens des responsabilités et au respect de l’éthique, des règles et principes qui gouvernent notre administration’’. ‘’J’estime que Nafi Ngom est une dame raisonnable et elle connaît l’Etat. Ce qu’on attend de son recours, c’est que la justice fonctionne comme elle sait le faire dans notre pays’’, conclut le ministre porte-parole du gouvernement.

SEYDOU GUEYE SUR LA SUSPENSION D’OUSMANE SONKO

‘’Le procédé est bien légal’’

Au cours de son face-à-face avec la presse, le ministre porte-parole Seydou Guèye est revenu sur la suspension d’Ousmane Sonko, leader de Pastef. Alors que cette suspension est jugée illégale, le porte-parole du gouvernement confie que ‘’le procédé est bien légal, puisqu’il s’agit d’une procédure qui doit aboutir à une commission de discipline’’.

Il reproche à l’inspecteur des Impôts et des Domaines d’avoir failli à son obligation de réserve et de profiter surtout de son statut de politique pour s’attaquer au gouvernement en usant du secret professionnel. A son avis, cela est inconcevable. ‘’On ne peut pas continuer dans une sorte de confusion de genres ne pouvant plus distinguer le temps de l’administratif et le temps du politique. À la limite, cela peut être une fragilité que d’avoir un syndicat dont l’essentiel des membres fait partie d’un bureau politique. C’est une disposition d’ordre public que de respecter l’obligation de réserve pour tout fonctionnaire’’, assène M. Guèye.
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