Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aDakar.com NEWS
Comment

Art et Culture

Modou Lô revient sur sa victoire : «Gris avait un problème d’équilibre»
Publié le mercredi 3 aout 2016  |  Le Quotidien
Lutte
© Autre presse par DR
Lutte sénégalaise: Face à Face Modou Lô Vs Gris Bordeaux
Dakar, le 19 Février 2016 - Gris Bordeaux et Modou Lô vont se croiser à nouveau, au mois de juillet 2016 pour un combat revanche. Ils ont effectué leur premier Face à Face, ce vendredi.




C’est après une longue attente que nous avons pu mettre la main sur Modou Lô. Trouvé hier à son domicile à Yoff aux côtés de son ami, le basketteur international sénégalais, Gorgui Sy Dieng, le Roc des Parcelles est revenu sur sa victoire face à Gris Bor­deaux, dimanche dernier. Avant de dévoiler la stratégie avec laquelle, il s’est défait de son adversaire.

Comment vous sentez-vous au lendemain de votre combat victorieux contre Gris Bordeaux ?
Je suis un peu fatigué car je me suis couché un peu tard. Je ne peux que remercier le Bon Dieu de m’avoir donné la victoire sur Gris Bordeaux. Je me réjouis de cette 18e victoire. J’ai beaucoup travaillé. D’ailleurs, mon staff technique a été renforcé par Alioune Dionne (ancien entraîneur de l’Equipe nationale de lutte du Sénégal). Il fait partie des meilleurs coaches en Afrique. Il m’a beaucoup apporté. Il est venu allier son expertise à celle de mon entraîneur, Pape Mbaye.

Quelle a été la stratégie pour battre votre adversaire ?
Mon staff technique me donne des consignes tout en me laissant l’initiative d’adopter la meilleure stratégie. J’use de mon intelligence tactique et technique. Il y avait beaucoup de bruit autour de ce combat. Mon adversaire avait promis de me rendre la vie difficile, une fois que le coup d’envoi sera donné. Gris Bordeaux s’est montré offensif mais je l’ai finalement piégé.

Beaucoup de gens n’ont pas compris votre position assez basse…
C’était volontaire. Un combat rapproché voulu. Je voulais réduire l’angle de frappe de Gris Bordeaux en me rapprochant de lui. A tel point que même ses coups n’auraient pas l’effet escompté. Mon adversaire s’est mis à envoyer une rafale de coups de poing, mais aucun ne m’a atteint. C’est plutôt moi qui l’ai blessé à l’arcade sourcilière, après un crochet du gauche.

Apparemment, vous avez pris le soin d’étudier la manière de lutter de votre adversaire…
Je n’ai pas l’habitude de visionner les vidéos de mes adversaires. Je ne me focalise pas sur leurs forces et faiblesses. Je me base sur mes qualités pour remporter un duel. Je viens faire ce qui m’arrange. J’ai pensé adopter la meilleure stratégie et cela m’a réussi.

Pourquoi n’avez-vous pas contesté la décision de l’arbitre après la première chute de votre adversaire ?
Je me suis plié à la décision de l’arbitre qui est le maître du terrain. Avant de donner le coup d’envoi, il nous a dit que c’est à lui que revient le dernier mot par rapport à toute décision dans ce combat. Honnêtement, je ne pouvais pas dire que Gris Bordeaux était sur ses quatre appuis lors de la première chute, dans la mesure je n’ai pu revoir l’action. Les choses se sont passées très vite.

Les deux chutes sont similaires. Comment expliquez-vous cela ?
J’ai toujours cherché à tirer vers le bas Gris Bordeaux parce qu’il avait un problème d’équilibre. Gris avait du mal à trouver l’équilibre. Ce fut une stratégie payante. Car réussissant à le déséquilibrer. Avec ma stratégie, je suis parvenu à le perturber, en lui balançant des coups et en évitant un ramassage des jambes.

Quel lutteur souhaiterez-vous croiser prochainement ?
Ce n’est plus les promoteurs mais l’arène qui met aux prises les lutteurs. Mes adversaires se comptent à la pelle. Ceux avec qui je devrais m’expliquer font foison. Chaque lutteur peut croiser n’importe qui. La lutte est ouverte. Je ne vais pas citer des noms.

L’ambition d’être «Roi des arènes» ne va-t-elle pas vous pousser à réclamer un combat revanche contre Bombardier ?
Mon rêve est d’être «Roi des arènes». C’est l’ambition de tout lutteur de s’adjuger le trône. Tout un chacun rêve de se retrouver au summum de son art dans quelque domaine où il puisse intervenir. Nous sommes en train d’y travailler.

Pourquoi pas un combat contre Ama Baldé ?
Ama Baldé fait partie de la cour des grands. Pour dire vrai, je suis prêt à m’expliquer avec tout le monde.

Quel conseil vous a donné votre ami, Yékini, dans ce combat ?
Les conseils que Yékini m’a donnés, je les garde pour moi. C’est privé. Ça reste entre nous. Nous avons bien discuté et j’ai bénéficié de son expertise. Je le remercie vivement. Yékini fait partie de ceux qui sont les premiers à m’envoyer un message de félicitations après ma victoire. Je prie pour lui et l’encourage. C’est mon idole, je ne m’en cache pas. Il sera très difficile pour un lutteur de réaliser le parcours de Yékini. Il est resté «Roi des arènes» pendant quinze ans. C’est un grand frère.

Est-ce possible que les lutteurs des Parcelles Assainies puissent se retrouver dans une seule écurie ?
Je pense possible qu’on fusionne toutes les écuries des Parcelles Assainies. Il ne faut jamais dire jamais. Je remercie tous les lutteurs des Parcelles Assainies qui m’ont apporté leur appui pour préparer ce combat. J’ai senti leur investissement pour me valoir cette victoire.

Quel commentaire faites-vous sur l’attitude des supporters de Fass qui ont brûlé les tee-shirts et autres effigies de Gris Bordeaux pour protester contre sa défaite ?
Ça ne peut dépasser un combat de lutte. La lutte ce n’est que du sport. Il ne faut pas que les supporters de Fass occultent les performances que Gris Bordeaux avaient réussies auparavant pour les rendre heureux. Je vais appeler au téléphone Gris Bordeaux pour l’encourager. Personne ne peut garantir qu’il ne connaîtra de défaite. Dieu n’a accordé ce privilège à aucun sportif. Que les supporters de Fass reviennent à la raison.

On imagine que vous allez rejoindre votre femme aux Etats-Unis pour un repos bien mérité ?
Je profite de l’occasion pour présenter mes excuses à mon épouse. Il m’arrive que je ne puisse répondre à ses messages. Du fait d’un manque de temps dû à la préparation de ce combat. Mon épouse sait ce que j’endure dans l’optique d’un duel. Cette semaine, nous allons faire l’évaluation de notre saison de lutte avec le staff. Pour voir l’orientation à donner à la nouvelle saison. Le plus dur reste à venir. Je vais ensuite aller passer les vacances aux Etats-Unis aux côtés de mon épouse. Je ne peux pas m’en passer (rire).

Parlez-nous de votre marque X LÔ ?
C’est une marque que nous voulons lancer prochainement partout dans le monde. Il y avait la marque Xaragne Lô qu’on a cédée à un producteur. Malheureusement ce dernier n’a pu réaliser beaucoup de produits. Je sollicite la bénédiction de tout un chacun. Je compte avec cette nouvelle marque «X Lô», qui est ma propriété, lancer une ligne vestimentaire, des chaussures et des blousons. Le tee-shirt que j’ai arboré sur laquelle figure «X Lô» fait partie d’un échantillon. Il faut penser toujours à sa reconversion. J’ai commencé à lutter à l’âge de 19 ans. Je remercie toutes les personnalités politiques qui m’ont apporté leur soutien dans ce combat dont le maire de Fadène (son village d’origine), le ministre des Forces Armées, Augustin Tine, et bien sûr Amadou Bâ, ministre des Finances. Ces remerciements s’adressent aussi aux sportifs comme l’international, Mame Biram Diouf, les basketteurs, Gorgui Sy Dieng, Désagana Diop qui m’ont apporté aussi leur appui lors de ce combat.
Commentaires