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Benoît Sambou sur la double nationalité : «C’est la proposition d’un allié» - «Le point n’est pas rejeté»
Publié le mercredi 3 aout 2016  |  Le Quotidien
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© aDakar.com par DF
Le ministre de la jeunesse signe une convention avec l’IPAR
Le ministère de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Promotion des valeurs civiques, Benoît Sambou, et le président de l’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR), Ahmed Bachir Diop, ont procédé, mardi à Dakar, à la signature d’une convention destinée à donner de nouvelles opportunités d’emplois aux jeunes. Photo: Benoît Sambou, ministre de la jeunesse, de l`emploi et de la promotion des valeurs civiques




La proposition consistant à faire renoncer à tout candidat à la Présidentielle sa ou ses nationalités 5 ans avant le jour du scrutin émane d’un allié de l’Apr. C’est la précision de Benoît Sambou qui dit n’avoir fait que la déposer à la table des discussions sur la revue du Code électoral. Joint par téléphone hier, il dénonce les «cagoulards», nie cibler Karim Wade et Abdoul Mbaye et promet que la proposition sera discutée au deuxième round des débats.

Vous avez proposé aux travaux de la revue du Code électoral la disposition suivante : «Tout candidat détenteur d’autres nationalités doit renoncer à celles-ci au moins 5 ans avant le jour du scrutin et en fournir la preuve.» Qu’est-ce qui motive cette proposition ?
Avant tout, je voudrais préciser que cette proposition n’est pas celle de Benoît Sambou mais du pôle de la majorité. Nous en avons discuté au sein du pôle et, ensemble, nous avons décidé, en tant que mandataires des différentes sous-coalitions qui portaient cette question au niveau de la commission, de porter ce débat qu’on a eu sur l’article LO 114. L’article 28 de la Constitution dit que tout candidat à l’élection présidentielle doit être exclusivement de nationalité sénégalaise. L’article LO 114 du Code électoral vient pour organiser et préciser les conditions dans lesquelles la déclaration de candidature doit être faite notamment les pièces qui l’accompagnent. Nous avons voulu susciter un débat qui s’est posé sous le règne du Président Wade qui avait laissé planer le doute sur le fait qu’il avait gardé sa double nationalité pendant tout le temps qu’il est resté président de la République. Nous rappelons aussi que le Président Senghor avait la double nationalité pendant tout le temps qu’il était chef de l’Etat. On s’est demandé s’il n’était pas temps qu’on encadre cette disposition qui dit qu’il faut être exclusivement de nationalité sénégalaise. Il faut dire qu’à ce niveau, il y a un vide de la Constitution et du Code électoral. Maintenant, sur la durée, d’aucuns ont proposé 5 ans. Donc, ce n’était pas ma proposition et d’ailleurs elle vient d’un autre membre du pôle de la majorité.

De l’Apr ou d’un allié ?
Cette proposition émane d’un allié (de l’Apr) parce qu’il considérait qu’il fallait une symbolique forte pour caler cette période sur la durée d’un mandat. Il a dit que si quelqu’un voulait être Président du Sénégal, il doit éventuellement renoncer à d’autres nationalités au moins sur la durée du mandat qui est de 5 ans.

Qui est ce membre de la majorité ?
Ce n’est pas important. Je ne suis pas comme ceux qui font de la délation et qui se cachent. Nous avions discuté entre plénipotentiaires, même si, pour nous, ce n’est pas la durée qui est importante. Ce serait important qu’il n’y ait pas de cagoulards. Il y en a même d’autres qui ont proposé qu’on mette des dispositions transitoires pour éviter qu’on pense que c’est fait contre des personnes.

Pourtant, un membre du pôle de la majorité soutient que cette proposition n’a pas fait l’objet de discussions…
Permettez-moi de poursuivre avant de répondre à cette question. Il y avait un débat. Quelqu’un a proposé 5 ans. Certains étaient d’accord et d’autres prônaient sa réduction à 2 ans. A la fin, nous avons retenu de proposer 5 ans, étant entendu que c’était sur une base de discussions qui étaient ouvertes. Ce qui est important, c’est moins la durée que de faire en sorte que les Sénégalais puissent dépasser cette question. Il nous semble extrêmement important parce que nous considérons que dans notre pays, il ne suffit pas tout simplement d’être naturalisé mais il faut y être né pour prétendre être président de la République. C’est juste un débat qui ne date pas de maintenant. Je rappelle que Serigne Mbaye Thiam (Ndlr, chargé des Elections au Ps) lui-même avait soulevé cette question en 2012 lors de la révision du Code électoral. Donc, ce n’est pas un débat nouveau. Beaucoup d’acteurs se sont prononcés sur la question. Nous considérions que puisque nous étions dans le cadre d’une révision du Code électoral où tous les partis sont présents, les coalitions, la Société civile, on pouvait susciter ce débat et faire en sorte que nous puissions encadrer cette disposition.

Et il se dit que cette question n’a pas fait l’objet de discussions au sein du pôle de la majorité…
Non, on a organisé un débat au sein de la majorité. Sinon, on n’aurait jamais porté cette proposition.

Avez-vous été soutenu par la majorité ?
Vous savez, je n’aime pas les gens qui parlent sous le sceau de l’anonymat. Ceux qui le font ne sont pas clairs ni courageux. Autrement dit, ils cachent des choses. Si, on n’est pas d’accord, rien ne nous empêche de le dire. C’est un débat qui interpelle tous les Sénégalais et non uniquement Benoît Sambou. Tout le monde est intéressé.

Avez-vous rencontré une certaine opposition au sein du pôle de la majorité ?
Il n’y a pas eu d’opposition. Chacun a donné son avis et, au finish, nous sommes tombés d’accord pour porter cette proposition.

Et pourquoi cette question n’a-t-elle pas été retenue ?
Non, elle a été retenue. On va en discuter.

Mais c’est aujourd’hui (hier) que le rapport devrait être présenté…
Ce qui est arrivé, c’est que vendredi, les pôles de l’opposition et des non-alignés ont dit que cette question ne faisait pas partie des 12 points à l’ordre du jour. On avait choisi sur cette période, d’évacuer les 12 points qui concernaient plus les élections législatives. Donc, il reste 14 autres points à discussions.

Ce sont les 6 points de l’opposition et les 8 des non-alignés ?
Oui.

Des points qui n’avaient pas été retenus ?
Si, ces points ont été retenus. C’est que dans cette commission, la Cena qui anime le débat a été clair dès le départ. Toutes les questions sont les bienvenues lorsqu’elles font avancer la démocratie et améliorent notre Code électoral.

Mais là, c’est un démenti que vous faites…
Ce n’est pas un démenti. On vous a mal informé. Nous étions d’accord que nous n’en débattions pas mais nous avions demandé à la Cena de l’inscrire dans les prochains points de discussion parce qu’il y aura une deuxième phase.

Donc, les débats ne seront pas clôturés cette semaine…
Disons, il y aura un break et, après, on reviendra sûrement après l’élection des hauts conseillers des collectivités territoriales pour terminer les autres points de discussion.

Et vous tenez vraiment à cette proposition ?
Le débat ne se pose pas à ce niveau. Nous souhaitons encadrer cette disposition et voir dans quelle mesure quelqu’un devrait être un binational et être candidat à la Présidentielle.

Certains voient derrière cette proposition une façon de cibler des adversaires du Président Macky Sall comme Karim Wade et Abdoul Mbaye…
Ah oui, ils ont la double nationalité ?

Oui, c’est le cas.
En tout cas, je ne peux pas imaginer que Abdoul Mbaye, qui a eu à occuper des fonctions aussi importantes que celles de Premier ministre du Sénégal, qui veut être président de la République, puisse avoir une double nationalité. Quant à Karim Wade, je n’ai jamais été préoccupé par sa candidature. D’ailleurs, je parle rarement de lui. Ce qui m’intéresse, c’est ce qui peut faire avancer note démocratie.
On ne légifère pas pour quelqu’un ou contre quelqu’un. Considérez que cette question n’est pas nouvelle. N’oubliez pas que c’est Wade qui a introduit cette disposition sur la nationalité exclusive dans le Code électoral. Rappelez-vous que les gens avaient posé le débat si Wade continuait à avoir oui ou non la double nationalité pendant qu’il était président de la République. Puisqu’on est dans une révision du code, pourquoi ne pas régler cette question définitivement.

Permettez-moi d’insister puisque le contexte…
Le contexte, c’est qu’on est dans une révision du Code électoral. Les gens peuvent proposer 5 ans, 2 ans, et même un an. Le débat est ouvert. Quand on acquiert la nationalité par décret, on doit rester au moins dix ans pour pouvoir bénéficier d’un poste dans l’Administration. Et vous considérez que pour être président de la République, on peut attendre la veille du dépôt des listes pour renoncer à l’autre nationalité ! Vous pensez que c’est sérieux ?

Et justement, vous demandez des preuves ?
Oui. Après avoir renoncé à sa nationalité, il faut fournir la documentation qui le prouve, c’est la moindre des choses. Ce sont des questions dont les Sénégalais ne doivent pas avoir peur.

Sauf que les opposants eux peuvent en avoir peur parce certains pourraient ne pas être candidats si c’est 5 ans, partant de votre proposition.
Encore une fois, ce n’est pas ma proposition. Ne vous focalisez pas sur les 5 ans.

Un autre point de cette proposition, ce sont les conditions de participation des candidatures indépendantes. Expliquez-nous ?
Je ne souhaiterais pas m’étendre sur cette question puisque nous avons un code de conduite qui nous interdit, pendant la durée des travaux, de communiquer sur les questions au menu des discussions. Si j’ai parlé de notre proposition, c’est parce que c’est déjà dans la presse. Il s’agit simplement de discuter sur le nombre de signatures pour être candidat. Rappelez-vous que Youssou Ndour lui-même en avait fait les frais à la Présidentielle de 2012 parce que sa candidature a été invalidée du fait qu’il n’aurait pas réuni un certain nombre de signatures. Donc c’était seulement un réajustement.
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