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Placé sous contrôle judiciaire: Abdoul Mbaye théorise le complot d’Etat
Publié le mercredi 3 aout 2016  |  Enquête Plus
L`ancien
© Autre presse par DR
L`ancien Premier ministre Abdoul Mbaye a lancé son parti politique




Le leader de l’Alliance pour la citoyenneté et la transparence (Act) s’est expliqué sur les tenants et aboutissants de son inculpation par le doyen des juges. L’ancien chef du Gouvernement s’offusque d’une ‘‘affaire privée de divorce qui s’est transformée en ridicule affaire d’Etat’’.

La métaphore du lion de Macky Sall n’en finit pas de faire l’objet de détournements. Dernier en date, la vanne du premier de ses trois Premiers ministres, Abdoul Mbaye, samedi dernier lors d’une conférence de presse organisé au siège de son parti à Yoff. ‘‘Nous serons des lions toutes griffes dehors’’, a ironisé le chef du gouvernement sénégalais entre le 4 avril 2012 et le 1er septembre 2013. Prétexte de cette offensive, le ‘‘complot d’Etat’’ dont il se dit victime, après son inculpation le vendredi 29 juillet pour complicité de faux, usage de faux et tentative d’escroquerie portant sur les biens de son ex-épouse. Le président de l’Alliance pour la citoyenneté et la transparence (Act) s’est lavé à grande eau. La preuve par onze arguments avec lesquels il s’est défendu de ces accusations.

Malgré la gêne d’étaler sa vie privée, l’ancien chef du Gouvernement a bien confirmé le régime de la communauté de biens sous lequel il s’est marié avec Aminata Diack, le 23 janvier 1982. Seulement, soutient-il, le couple a décidé, en 1994, de commuer la communauté en séparation de biens dont ordonnance a été rendue par le Tribunal départemental de Dakar et transmise à l’Etat-civil de l’hôpital Principal de Dakar (n°685 du 26 mai 1994). ‘‘C’est une affaire privée de divorce qui s’est transformée en ridicule affaire d’Etat. Je ne vois pas la forme que ma complicité pourrait revêtir. Je n’arrive pas à identifier le faux dont on parle’’, a-t-il déclaré.

Projection de documents à l’appui, il a battu en brèche tous les délits qui lui sont opposés. Même si sa culpabilité venait à être établie, l’ancien Premier ministre s’est adossé sur l’article 365 du Code pénal qui parle de réparations civiles entre mari et femme, pour dire : ‘‘Une tentative d’escroquerie au préjudice d’une épouse ne peut donner lieu à une procédure pénale sanctionnée par une inculpation et une mise sous contrôle judiciaire’’, clame le leader de l’Act, ajoutant qu’il n’y a pas de plaignant dans ce dossier.

‘‘D’autres Ousmane Sonko...’’

Abdoul Mbaye, qui proclame sa foi en la justice sénégalaise, pense que le problème est tout autre. Le leader de l’Act estime que le combat pour la transparence que son parti et lui ont engagé sur la passation des marchés des nouveaux gisements gaziers et pétroliers n’est pas étranger à ces ‘‘ intimidations’’. ‘‘Ils ne nous feront pas taire. Pourquoi les quinze millions de Sénégalais devraient avoir une part dans ce partage, alors que lui et son entourage en ont deux ?’’ s’est-il demandé, refusant de citer qui que ce soit. Aussi, se réjouit-il de la nouvelle dynamique dans la lutte pour la transparence dans la gestion des deniers publics enclenchée par de hauts fonctionnaires.

‘‘C’est une initiative salutaire. Il faut d’autres Ousmane Sonko, d’autres Nafi Ngom Keita’’, poursuit-il. L’ancien PM dit être conscient que ses comploteurs ne vont pas se priver de lui savonner la planche. Outre les archives authentiques prouvant ‘‘sa bonne foi qui ont disparu’’, les pointages devant le juge toutes les deux semaines, destinés à l’‘‘humilier’’, le président de l’Act s’inquiète de l’article 137 du Code pénal qui est visé dans les poursuites (ainsi que les articles 45 et 46). Une disposition légale qui est, de son avis, une continuité de l’article 34 destiné à contrecarrer ses ambitions politiques. ‘‘On cherche à réfléchir à une disposition de la loi qui pourrait empêcher un Sénégalais ayant renoncé à une nationalité étrangère de se présenter aux élections’’, conclut-il..

..La réplique des cadres républicains

Les cadres républicains, dans une déclaration rendue publique hier, demandent à Abdoul Mbaye de ne s’en prendre qu’à lui-même.

‘’L’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye n’a qu’à se prévaloir de sa propre turpitude au lieu d’évoquer un complot d’Etat qui n’existe que dans son esprit’’, ont déclaré hier les cadres républicains de Dakar. Dans une déclaration parvenue à EnQuête, ils rappellent ainsi qu’‘’Abdoul Mbaye a été inculpé pour faux et usage de faux pour une affaire qui a commencé par une procédure de divorce que lui-même a déclenchée’’. ‘’Abdoul Mbaye s’était certainement cru intouchable quand il fit falsifier à la source le registre d’état-civil pour changer de régime matrimonial à sa convenance’’, ont-ils soutenu. Avant d’ajouter : ‘’lorsque la présidente du Tribunal régional de Dakar en charge de son dossier de divorce a constaté deux certificats de mariage non conformes, elle a saisi le Procureur. Une enquête fut menée et les résultats transmis au juge d’instruction ont permis formellement d’inculper Abdoul Mbaye pour faux et usage de faux’’.

Pour la Coordination des cadres républicains de Dakar, ‘’au lieu de s’en prendre à feu la présidente du Tribunal régional de Dakar pour se défendre, Abdoul Mbaye ferait mieux d’apprécier la grande magnanimité du juge qui l’a laissé rentrer chez lui en le plaçant sous contrôle judiciaire’’. ‘’Le juge a certainement dû tenir compte du statut d’ancien Premier ministre de Abdoul Mbaye pour ne pas le mettre sous mandat de dépôt comme c’est le cas pour des officiers d’état-civil et même des maires inculpés pour des cas similaires de falsification de pièces d’état-civil’’, ont soutenu les cadres républicains.

Selon eux, ‘’l’argument de tentative de liquidation d’un adversaire politique brandi par Abdoul Mbaye ne saurait prospérer dans ce dossier complétement privé’’. Car, ont-ils dit, ‘’les politiciens sont des justiciables comme les autres. Autrement, il suffirait de créer un parti politique pour se soustraire à la loi’’. ‘’Si Abdoul Mbaye a créé son parti pour s’en servir comme parapluie, c’est peine perdue’’, ont-ils averti.

Aussi, à en croire ces partisans du président de la République Macky Sall, l’ancien Premier ministre n’en est pas à sa première procédure judiciaire. Car, ‘’comme banquier, il a eu à faire face à des plaintes pour escroquerie’’. ‘’Pour quelqu’un qui adore discourir sur l’éthique et la probité morale, Abdoul Mbaye devrait d’abord balayer devant sa porte. Pour l’instant, qu’il assume ses actes délictueux et arrête de chercher des boucs-émissaires imaginaires’’, ont-ils fulminé.
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