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Lutte contre le terrorisme : Les médias français censurent les jihadistes
Publié le vendredi 29 juillet 2016  |  Le Quotidien




Nice, Saint-Etienne-du-Rouvray…Les attaques revendiquées par l’Etat islamique s‘enchaînent à une vitesse effroyable sur le sol français. De quoi modifier le comportement des médias et déstabiliser une classe politique qui se déchire quant aux réponses à apporter au danger.

Par Tangi LAFONTAINE

Moins de 15 jours après la tuerie de Nice où le chauffeur d’un camion a fait 84 morts en fonçant dans la foule, la France est à nouveau sous le choc d’une attaque. Deux individus, dont Adel Kermiche, âgé de 19 ans et déjà connu des services anti-terrorisme, ont égorgé un prêtre dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray, dans la région de Rouen. A nouveau revendiquée par l’organisation de Daesh, cette attaque a suscité de nombreuses réactions, et renforce encore le clivage entre les communautés religieuses.

Nouvelle stratégie des médias
Cet enchaînement d’attentats n’a pas manqué de modifier les comportements des médias dans leur traitement des attaques. Large­ment critiqués, ils ont été souvent accusés de céder aux sirènes d’un sensationnalisme qui pourrait fournir une vitrine aux terroristes ou empêcher le travail de la police. Certains ont ainsi décidé de modifier leur approche du sujet : Bfm Tv et Le Monde ont indiqué hier arrêter de diffuser les photos des terroristes. La radio Europe 1 va plus loin, en refusant de citer le nom des terroristes.
Selon le directeur du Monde, cette mesure doit «éviter d’éventuels effets de glorification posthume», de ne pas faire du tueur une superstar. L’autre objectif est d’éviter de propager la terreur, partie intégrante de la stratégie de Daesh. Une nouvelle déontologie donc, qui se veut aussi plus respectueuse des victimes. Reste à savoir si cette mesure aura réellement effet. Des voix se sont déjà élevées pour marquer un acte mineur, qui ne modifiera en rien l’action des djihadistes. Pire, elle pourrait alimenter les théories du complot, selon un journaliste de France 24.

Explosion des divisions politiques
La classe politique, quant à elle, apparaît de plus en plus divisée. François Hollande a immédiatement appelé à «faire bloc», appelant à l’unité des Français face aux actes terroristes. Une allocution à laquelle l’opposition n’a pas manqué de réagir, la qualifiant de «naïve».Elle pointe à nouveau la frilosité du gouvernement face à la menace terroriste et appelle au durcissement des règles vis-à-vis des individus fichés «S», c’est-à-dire susceptibles d’avoir des liens avec l’organisation terroriste. Le fait qu’Adel Kermiche était connu des services anti-terroristes renforce sa position selon laquelle le contrôle est encore trop faible. Parmi les propositions, la détention de tous les individus suspectés de liens avec Daesh, ou encore l’interdiction totale de l’immigration provenant de «zones à risques» comme le Maghreb ou le Moyen Orient.
L’ancien chef d’Etat, Nicolas Sarkozy, avait déjà annoncé après les évènements de Nice ne plus vouloir s’encombrer «d’arguties juridiques» pour lutter contre le terrorisme. Les principes de la Constitution ou l’Etat de droit ne devant plus selon lui être des obstacles pour laisser d’éventuels terroristes dans la nature. Il a également caractérisé le gouvernement de «tétanisé par les attentats» et incapable de répondre de la bonne manière au danger.
Que dire, enfin, de Marion Ma­réchal Le Pen, peite-fille de l’ancien leader du Front National, qui de son côté appelle «les chrétiens à se lever face à l’islamisme» et tous les jeunes à rentrer dans la réserve militaire pour servir la Nation en cas de besoin.
Aujourd’hui, le souhait présidentiel d’éviter la division paraît donc n’être qu’une utopie. Les tensions politiques ne font que s’accroître et le gouvernement est coincé entre une droite devenue ultra-sécuritaire et une gauche très critique envers un état d’urgence qui restreint les libertés sans réussir à éviter les attentats. Les tensions religieuses, quant à elles, se renforcent, sur fond de suspicion toujours plus grande envers la communauté musulmane. Une situation plus que favorable, en somme, pour l’Etat islamique.
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