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AIBD - Près de 23 milliards de dettes dues aux entreprises : Les créances blessent Diagne
Publié le lundi 25 juillet 2016  |  Le Quotidien
Les
© Autre presse par DR
Les travaux de l`Aéroport International Blaise Diagne (Aibd) vont bientôt prendre fin




Le départ des Saoudiens du chantier de l’aéroport de Diass n’a pas fait que des heureux. Ces derniers ont laissé de nombreux créanciers qui peinent à rentrer dans leurs fonds. Certaines entreprises estiment que le montant total ne devrait pas être loin de 23 milliards. Or, l’Etat et ses démembrements déclarent n’avoir rien à voir dans l’affaire et Summa-Limak ne reprend pas le passif des Saoudiens.

La gestion par la société saoudienne Saudi Bin Ladin Group (Sbg) de la construction de l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd) n’a pas été éprouvante que pour les pouvoirs publics, lassés de devoir avancer des dates de livraison qui étaient toujours repoussées, alors que s’accumulaient les avenants à la construction du chantier. Le Quotidien a pu apprendre que les entreprises sous-traitantes, ainsi que les concessionnaires des Saoudiens, n’ont pas encore cessé de broyer du noir.
Il ressort en effet des enquêtes menées par Le Quotidien que l’entreprise saoudienne des Btp serait redevable à près d’une cinquantaine d’entreprises sénégalaises, d’un montant qui ne serait pas éloigné de 23 milliards de francs Cfa. Cette somme est l’accumulation de prestations diverses, dans plusieurs domaines, et liées à la construction de l’aéroport de Diass. Si certaines entreprises déplorent des retards pour le recouvrement de quelques dizaines de millions, d’autres chiffrent les montants dus à plusieurs milliards. Ainsi, les sociétés pétrolières qui livraient le carburant nécessaire aux véhicules ainsi qu’aux groupes électrogènes et autres machineries estiment que le montant cumulé de leurs créances devrait à l’heure actuelle dépasser les 4 milliards de francs Cfa.
D’autres, chargés de fournir des terres spéciales entrant dans la composition des pistes ou des ciments, parlent de montants avoisinant les 500 millions qui seraient dus à l’une d’entre elles. C’est dire que les entreprises qui ont travaillé avec la Saudi Bin Ladin Group se sentent particulièrement intéressées par le versement par le pool des bailleurs de fonds de l’avance sur contrat promis au consortium turc Summa-Limak qui a repris les travaux laissés à l’abandon par les Saoudiens.
Or, de leur côté, aussi bien le consortium que le maître d’œuvre ne semblent pas préoccupés par le sort de ces anciens partenaires de la Sbg. M. Selim Erkal, le directeur du chantier de Diass, avait bien indiqué que tous les contrats, aussi bien ceux du personnel local que des prestataires des services, avaient été remis à plat. «Nous travaillons sur des nouvelles bases ; nous ne sommes liés en rien avec les contrats passés en son temps par la Saudi Bin Ladin Group», avait-il affirmé au journal Le Quotidien. Une manière d’indiquer que le consortium ne s’engageait pas sur les créances laissées par l’ancien contractant.
Ce qui avait d’ailleurs été confirmé par le directeur de l’Aibd Sa, M. Abdoulaye Mbodj, qui disait au téléphone que les Turcs ont repris les travaux, mais pas le passif de l’ancien opérateur. Or, les fournisseurs ne cessent de crier. Ceux qui ont parlé avec Le Quotidien l’ont pour la plupart fait de manière anonyme, ayant peur, selon l’un de leurs représentants, que «si nous crions notre détresse à visage découvert, les gens retiennent encore plus longtemps ce qu’ils nous doivent, en représailles. Or, en ce moment, en vérité, certains parmi nous vivent un véritable calvaire». Selon celui-là, c’est à peine si sa compagnie parvient à maintenir la tête hors de l’eau, «alors que nous avons quasiment consommé tous nos fonds de roulement dans cette affaire». Et donc, ont de problèmes à passer de nouveaux contrats.
Et rien ne peut en ce moment leur rendre vraiment espoir, si l’on tourne les regards vers Diass, car le Dg de l’Aibd continue par ailleurs d’affirmer que sa structure n’a aucune relation avec les prestataires de Sbg, et donc, n’est même pas intéressée à prendre en charge la question de leur paiement, au moment où elle cherche à convaincre le pool des bailleurs de fonds de libérer les 33 millions d’euros qui devraient permettre à Summa-Limak de démarrer officiellement les travaux.
La seule chose qui pourrait tant soit peu rassurer les créanciers de Sbg, c’est de savoir que les Saoudiens, même en retrait, ont laissé une toute petite équipe sur le chantier pour justement expédier les affaires courantes et chercher à résoudre tous les litiges liés à leur gestion. Mais cela ne garantit pas pour autant un paiement rapide.
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