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© Autre presse par DR
Professeur Abdoulaye Bathily représentant spécial adjoint du Secrétaire Général des Nations Unies de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au mali (MINUSMA). |
Le Président Macky Sall va présenter la candidature du Pr Abdoulaye Bathily à la présidence de la Commission de l’Union africaine (Ua) lors du prochain Sommet de janvier 2017 en Ethiopie. La Cedeao et 13 autres Etats membres de l’Ua ont réussi par leur abstention hier à Kigali à bloquer les trois candidatures qui étaient présentées. Aucune de celles-ci n’a obtenu les 2/3 des voix comme le stipulent les dispositions du règlement intérieur de l’Ua. Cette situation entraîne comme conséquence la réouverture des candidatures.
Il faudra compter avec le Sénégal pour la candidature du Pr Abdoulaye Bathily, actuel représentant du secrétaire général de l’Onu en Afrique Centrale, au poste de président de la Commission de l’Union africaine (Ua). C’est la conclusion qu’il faut tirer du report de l’élection du successeur de Mme Nkosazana Dlamini-Zuma. Dans un entretien accordé au site jeuneafrique.com hier, le Président Macky Sall confirme le choix du Pr Bathily par son pays : «Oui. Il est aujourd’hui le candidat du Sénégal. Et nous allons demander à l’Afrique de l’Ouest de le soutenir, comme à tout le continent. M. Bathily a le profil de la fonction.» Le Sénégal et les autres pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont en effet réussi hier à bloquer «sans trop de bruit» (voir par ailleurs) les trois candidatures présentées - l’Equato-guinéen Agapito Mba Mokuy, la Botswanaise Pelonomi Venson-Moitoi et l’Ougandaise Speciosa Wandira-Kazibwe - pour le poste de président de la Commission de l’Ua. Aucune de celles-ci, considérées comme n’ayant pas l’étoffe nécessaire pour présider la Commission de l’Ua, n’a obtenu les deux tiers des voix nécessaires à l’issue de trois tours de vote, desquels deux des trois candidats ont été éliminés après les trois premiers tours du scrutin (l’Equato-guinéen Agapito Mba Mokuy) et au deuxième round (l’Ougandaise Speciosa Wandira-Kazibwe) en application des dispositions statutaires du règlement intérieur de l’Ua.
28 abstentions contre 23 voix pour la candidate botswanaise
Avec cette nouvelle donne, «la candidature de Abdoulaye Bathily devient légale», renseignent des sources proches du ministère des Affaires étrangères. Qui informent, par ailleurs, que «la dernière candidate qui a failli remporter le scrutin, c’est la Botswanaise Pelonomi Venson-Moitoi qui a obtenu 23 voix favorables. Elle s’est heurtée (au dernier round) à l’abstention de la Cedeao (et d’autres Etats membres de l’Ua)» qui est symbolisée par leurs 28 voix. Cette candidate, n’ayant pas obtenu les 2/3 des voix à l’issue d’un seul tour de scrutin comme le stipule le règlement intérieur de l’Ua, le président en exercice de l’Organisation continentale, le Tchadien Idriss Deby, a demandé au conseiller juridique de l’Ua d’appliquer ledit texte.
A ce propos, nos sources qui étaient présentes à Kigali soulignent que l’absence de la Présidente du Botswana, qui ne prend pas souvent part aux messes continentales, a beaucoup pesé sur l’échec de sa compatriote.
Avec la réouverture des candidatures, les trois candidats qui n’ont pas pu passer à Kigali, le Pr Abdoulaye Bathily et l’ancien Président de la Tanzanie Jakaya Kikwete, qui souhaite se présenter aussi, «vont revenir en fin janvier (29-30 janvier 2017) au prochain Sommet qui se tiendra à Addis Abeba».
«C’est une question de profil par rapport à une fonction éminemment politique»
Interpellé sur l’absence d’envergure des candidats qui étaient en course, le Président Macky Sall dédramatise : «Je ne peux pas dire ça. Ce serait une injustice. Ils sont des intellectuels accomplis, ils ont fait les plus grandes universités. Ce n’est pas une question de diplômes, mais de profil par rapport à une fonction éminemment politique.»
Analysant le report de cette élection du président de la Commission de l’Ua, nos sources proches du ministère des Affaires étrangères ne sont pas loin de considérer «ce résultat comme un succès du Sénégal : faire passer la candidature de Bathily qui était forclose». Comme pour répondre aux éventuelles critiques pouvant reprocher à Dakar de n’avoir pas présenté à temps la candidature de son ancien ministre, ces mêmes sources précisent que Bathily a exprimé aux autorités sénégalaises sa volonté d’être candidat après la clôture de la liste intervenue le 31 mars dernier. Et le Sénégal s’était engagé à faire passer son dossier.
Le report de l’élection du président de la Commission acté hier à Kigali, Mme Nkosazana Dlamini-Zuma voit ainsi son mandat prolongé de 6 mois.
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