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Insécurité alimentaire : Urgence pour 500 mille personnes
Publié le mercredi 20 juillet 2016  |  Le Quotidien
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© Autre presse par DR
Une enquête sur la sécurité alimentaire au Sénégal sera bientôt lancée




Les propres services de la Primature ont ciblé un certain nombre de personnes dont la situation alimentaire est inquiétante. Des Ong souhaiteraient que le pays fasse appel à la solidarité internationale. Mais à la Primature, on trouve qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat, et que les personnes pourraient être prises en charge sans problème.

Le gouvernement du Sénégal va-t-il laisser un demi-million de sa population dans une situation d’insécurité alimentaire aggravée ? En tout cas, le Premier ministre n’a toujours pas ap­prouvé un budget d’intervention destiné à soulager des personnes en situation de crise, et dont le pourcentage fait environ 3,3% de la population.
Or, le Secrétariat exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire (Secnsa), un organe qui dépend directement du Cabinet du Premier ministre, a bien demandé dans le plan national de riposte 2016 à l’insécurité alimentaire, et qui se trouve sur la table de l’autorité hiérarchique depuis bientôt trois mois, que des fonds soient mobilisés pour «assister les ménages et le bétail qui seront victimes de l’insécurité alimentaire sévère au moment de la période de soudure (juin à août 2016)». Le Secnsa a bien souligné dans le même document que «si rien n’est fait d’ici cette période, ces personnes risquent de se retrouver dans une situation telle que, même avec une assistance humanitaire, elles connaîtraient des déficits alimentaires considérables et une malnutrition aiguë importante».
Il s’agit pour cet organe, et selon les termes des présentateurs du rapport, «de cibler les 484 mille 480 personnes qui seront les plus touchées par l’insécurité alimentaire entre juin et août 2016, fournir gratuitement de l’assistance alimentaire à 484 mille 480 personnes ciblées et également de fournir gratuitement de l’aliment de bétail à des ménages éleveurs».
Si au niveau de la Primature on estime que la situation de ce demi-million d’individus n’est pas dramatique ni inquiétante, «surtout on compara avec l’année dernière où on avait plus de 900 mille personnes en état d’insécurité alimentaire», et que donc le pays dispose d’assez de filets de sécurité pour pouvoir gérer la situation, cela ne manque pas de soulever d’autres inquiétudes.
En effet, selon le document de riposte, «la priorité sera accordée aux quatre départements en crise alimentaire et nutritionnelle : Matam, Ranérou, Gou­diry et Koumpentoum», avant de passer à d’autres zones qui se retrouveraient sous pression. Or, il s’agit là de zones rurales agricoles, dont la population, quand elle ne pratique pas du pastoralisme, vit de l’agriculture. Et c’est cette population qui est censée faire partie de ceux qui ont connu des excédents de récolte qui se retrouve en situation de vivre une soudure difficile jusqu’aux premières récoltes de septembre. Mais il ne faudrait néanmoins pas poser de questions parce que les chiffres de l’agriculture sénégalaise ont été validés par toutes les instances internationales sérieuses…
Est-ce sans doute pour cela que les services de la Primature n’ont pas voulu accorder au Secnsa les moyens qu’il a demandés pour porter assistance à ces personnes. Pourtant, il ne s’agissait pas de grand-chose, puisque le secrétariat évalue son intervention globale à 2 milliard 42 millions 202 mille 432 francs Cfa.
Quoi qu’il en soit, M. Fallou Dièye, le conseil du Premier ministre en charge de ces questions agricoles et alimentaires, a estimé que la situation alimentaire des populations dans le monde rural est maîtrisable. Il a tenu à souligner que le pays dispose de filets sociaux de sécurité permanents qui, avec le travail abattu par des structures comme la Délégation à la protection sociale et à la solidarité nationale (Dpsn) ou la Com­mission de lutte contre la malnutrition, permettent d’assister ces populations sans avoir à déclarer le pays en situation de crise alimentaire.
On sait que des organisations internationales d’assistance hu­manitaire ont demandé au gouvernement de déclarer le pays en situation de crise alimentaire. Si l’Etat a pu résister l’année dernière, avec un niveau de pluviométrie catastrophique et une faible production, il n’est pas concevable qu’il l’accepte cette année.
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