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Cheikh Oumar Sy, député Bës du ñakk, sur la libération de Karim : «L’Etat doit s’expliquer sur le rôle du Qatar»
Publié le lundi 18 juillet 2016  |  Le Quotidien
Cheikh
© Autre presse par DR
Cheikh Oumar Sy, député à l`Assemblée nationale




Député à l’Assemblée nationale du parti Bës du ñakk, membre de la coalition Benno bokk yakaar, secrétaire exécutif du Réseau des parlementaires pour la protection de l’environnement (Repes), Cheikh Omar Sy explique dans cet entretien les raisons de son engagement pour un environnement sain. Il aborde l’actualité politique et soulève un coin du voile sur ses ambitions politiques et celles de son mouvement Bës du ñakk.

Le Repes organise après-demain (Ndrl, aujourd’hui) la «Nuit de l’environnement» au King Fahd Palace. Vous êtes le secrétaire exécutif de ce réseau et engagé sur plusieurs fronts. L’on vous a vu contre l’érection du «Mur de la honte». Cheikh Omar a même passé une demi-journée en prison pour sauver le littoral sénégalais. Qu’est-ce qui vous passionne tant pour ce littoral ?
L’environnement, ce sont les générations futures. Ma passion c’est de pouvoir léguer à la génération future un environnement sain. Cette passion, je l’ai trouvée avec le président du Repes Mamadou Lamine Thiam. Le constat c’est que si le combat n’est pas mené par des parlementaires, des acteurs passionnés par la protection de l’environnement, nos enfants n’auront pas de littoral demain. Ils feront face au changement climatique et à la déforestation. Le combat que nous menons aujourd’hui sera l’héritage de nos enfants. Nous sommes obligés de jouer notre rôle d’acteurs politiques, de responsables citoyens face à une situation qui peut être dramatique pour les générations à venir.

En tant qu’acteur, que pensez-vous du litige foncier qui oppose Aïdara Sylla et Atepa autour du littoral ?
Je ne maîtrise pas les dossiers, ça s’est passé sous l’ère libérale. Les deux étaient en ce moment acteurs auprès de Me Wade sur les questions de construction d’infrastructures hôtelières. Au­jour­d’hui, ce que je constate en tant qu’acteur du littoral, c’est que le président de la Répu­blique, à travers Diam­niadio et la mise en place du Centre de conférence international Abdou Diouf (Cciad), a l’opportunité de dire à ces hôteliers Aïdara Sylla, Sheraton, Azalai ou Baobab… que nous avons besoin d’infrastructures hôtelières autour du Cciad. C’est plus logique économiquement. Vous n’allez pas investir plus de 42 milliards F Cfa dans une infrastructure et que les gens viennent jusqu’à Dakar, alors que s’ils avaient des hôtels, les conférenciers descendront directement à Diamniadio, feront leur conférence et repartiront à l’aéroport. Cela va créer un flux financier. Construire sur le littoral alors que vous avez une infrastructure de 2 000 personnes où presque personne ne peut être accueilli ! Ce n’est pas les logements qu’ils construisent là-bas qui vont servir à développer le centre international, ce sont des infrastructures hôtelières 5 étoiles près de l’aéroport international Blaise Diagne. Et le projet du président de la République aura toute son utilité.

Vous êtes le petit-fils de Cheikh Oumar Tall. Quelle lecture faites-vous de la décision du chef de l’Etat de retirer les talibés de la rue ?
(Rire)… Il ne faut pas confondre les deux, étant petit-fils de Cheikh Oumar, de El Hadj Malick Sy, de Cheikh Ahmadou Bamba, c’est une chose. Notre responsabilité vis-à-vis de ces enfants, c’est de les protéger. Nous connaissons bien comment les daaras fonctionnent. La plupart n’envoient pas ces enfants aller quémander quotidiennement de l’argent. Quand on était jeune, on nous donnait une fois par semaine (le mercredi) un pot pour aller quémander à manger. On nous donnait du riz, l’argent n’était pas fondamental. Au­jourd’hui, le constat est qu’il y a trop d’enfants dans les rues. Je ne parle pas des talibés qu’il faut identifier, connaître d’où ils viennent, s’ils apprennent normalement ou non. Le président de la République a pris une bonne décision d’enlever ces enfants de la rue. Dans la rue, ils sont face à la prédation, à la violence, à la drogue, la pédophilie… Aujourd’hui en tant que citoyen tout court, mon rôle est de dire stop à ce phénomène. Il doit y avoir des daaras de référence où chaque enfant est identifié, qu’on connaisse ses parents.
Le protocole de Rebeuss refait la «Une» des journaux. Et depuis un moment, l’on fait surtout référence à la libération de Karim. Pensez-vous comme certains que c’est un deal ?
Je n’ai aucune idée du protocole de Rebeuss. Me Ousmane Sèye a dit une chose. Le lendemain, Me Nafissatou Cissé a dit autre chose. Il y a eu des contradictions. Je n’ai jamais été au fait de ce qui s’est passé. Sur la libération de Karim Wade, la question fondamentale que les gens se posent c’est que fait le Qatar dans cette libération ? Pourquoi il est immédiatement aller au Qatar après sa libération ? Le président de la République a le pouvoir de gracier qui il veut, selon la Constitution. Mais nous avons vu des signatures entre le ministre de la Justice sénégalais et le procureur du Qatar. Dans ce cadre, il faut que l’Etat s’explique et lève toutes les équivoques. C’est une question de transparence.

Soupçonnez-vous un deal dans la libération de Karim ?
Beaucoup de gens aiment utiliser le terme «deal». Deal ou pas, je ne sais pas. L’es­sentiel, c’est de connaître le rôle du Qatar.

Dans le même registre, vous revendiquiez la libération des jeunes de Colobane. Pourquoi doivent-ils être libérés ?
Ils sont aussi sénégalais que d’autres acteurs qui ont une procédure en instance. On ne demande pas la grâce, mais la liberté provisoire pour ces jeunes. Nous demandons de l’indulgence. Ils ont été condamnés pour 20 ans, c’est un appel de cœur que nous lançons pour ceux-là qui ont combattu à nos côtés pour la sauvegarde de la démocratie.

Au-delà de la «Nuit de l’environnement», quelle est votre actualité ?
C’est la découverte du gaz et du pétrole. Il faut aussi qu’on puisse savoir comment cela va être géré. La gestion de ces ressources qui peuvent développer le Sénégal doit être partagée avec les Séné­galais. Pour qu’on sache comment cette manne financière va être repartie et comment l’Etat compte gérer cela de la manière la plus transparente. Nous travaillons sur cette question.

Vous êtes du mouvement Bës du ñakk qui est membre de la coalition Benno bokk yaakaar. Pourtant, vous avez battu campagne pour le «Non» lors du dernier référendum et lancé tout le temps des piques au Président ?
Nous ne lançons pas de piques au Président, mais posons des questions sur ce référendum.

N’est-ce pas contradictoire ?
Benno bokk yaakaar n’est pas un parti politique, mais une coalition. Dans celle-ci, il y a des diversités : des gens qui soutiennent, d’autres non. Pour ce qui est de ce référendum d’ailleurs, je vais vous donner l’exemple des députés de la diaspora. Depuis un moment, les gens se demandent si c’est 140 plus 10, ou 150 plus 10. Ce qui porterait leur nombre à 160. A ce moment donc, nous ne disions pas non parce que nous ne voulions pas que le référendum ait lieu, mais pour régler des problèmes techniques. C’était le temps politique qui est toujours rattrapé par le temps technique. Ce dernier, c’est aujourd’hui 10 députés de la diaspora : comment seront-ils repartis ? Quels seront leurs émoluments ? Seront-ils tout le temps à Dakar ? Où retourneront-ils après chaque session parlementaire dans leur terroir ? Bénéficieront-ils de billets d’avion tout le temps ? C’est tout un débat sur la place publique.

L’on s’achemine vers des échéances électorales. Bës du ñakk fera-t-il cavalier seul ou restera dans la coalition Benno ?
Nous sommes venus par nous-mêmes. En tant que mouvement, nous avons eu quatre députés et avons rejoint la coalition par la suite. Nous nous acheminons vers des élections en 2017. La possibilité est là que Bës du ñakk aille sous sa propre bannière. Si les conditions sont réunies, c’est possible. Sauf qu’il y a des réalités avec le vote à l’Assemblée de faire passer de 10 à 15 pour avoir les membres d’un groupe parlementaire. S’il le faut, aller en coalition pour avoir un nombre de députés plus conséquent, l’on sera obligé de faire avec les réalités du terrain. Mais les options sont sur la table. L’agenda politique va tout définir à l’approche des élections.

Donc, Bës du ñakk ira seul aux élections de 2017 ?
C’est possible. Mais il faut une lecture de ce qui se passe politiquement avant de prendre une décision. Comment aller aux élections de 2017, avec qui ? Si les conditions sont réunies, on ira aux élections de 2017 pour présenter une liste.
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