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Le Soleil N° 13133 du 5/3/2014

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Seydou Guèye, porte-parole de l’Apr: « Nous révélons l’envers du décor que Me Wade a laissé en héritage »
Publié le mercredi 5 mars 2014   |  Le Soleil


Seydou
© Autre presse
Seydou Guèye


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Seydou Gueye APRLe porte-parole de l’Alliance pour la République (Apr) rejette les propos de l’ex-président Wade qui a récemment déclaré que le pays fonctionne à l’envers. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, le Secrétaire général du gouvernement souligne que le nouveau régime est en train de révéler « l’envers du décor » que les libéraux ont laissé en héritage. M. Guèye se désole également des violences enregistrées au sein de l’Apr lors des réunions d’information des missions de supervision.

La direction de l’Apr a envoyé des missions de supervision dans les départements. Quelle est la feuille de route des émissaires ?
C’est une orientation stratégique importante en vue de préparer l’Alliance pour la République relativement aux élections locales du 29 juin 2014. Le sens de ces missions est de demander aux superviseurs de réunir l’ensemble des responsables du département pour leur donner la position officielle du parti qui est une volonté clairement exprimée d’aller aux élections locales en coalition, ensuite de se rendre disponible pour appuyer les différents camarades dans la construction des consensus. Nous devons entrer en coalition avec nos alliés. Nous devons avoir des listes consensuelles. C’est le premier gage d’un succès aux élections locales. Le sens de la mission est de réunir la famille de l’Alliance pour la République. Ce dont il s’agit est de rassembler l’ensemble des responsables et militants du département pour les appeler au travail de consensus et d’unité. Cela doit se matérialiser par les discussions à l’interne pour régler tous les points de discorde qui ne peuvent pas manquer dans une famille politique. Même dans une famille traditionnelle, il peut y avoir de la discorde, mais dès lors que nous sommes tous d’accord sur les objectifs du parti qui priment sur les objectifs individuels, je pense que nous pouvons trouver des lignes de convergence pour bâtir des consensus qui nous permettent d’abord de retrouver l’unité, ensuite de travailler au consensus et de dialoguer avec nos alliés dans le même objectif d’unité.

Comment expliquez-vous les remous qui accompagnent ces missions ?
C’est regrettable. Cela ne semble pas être conforme à l’identité de l’Alliance pour la République, encore moins à l’identité de son président. L’Alliance pour la République est un parti qui a donné des gages de sérénité et de stabilité. Cela a été un facteur décisif dans la confiance que les Sénégalais ont donnée au président de la République au-delà de son coefficient personnel en tant que candidat. Cela ne me semble pas respectueux de notre mission, puisque nous ne sommes pas attendus sur ce terrain. Cela ne me semble pas respectueux des Sénégalais. Il faut que toute cette bagarre cesse puisque le pays a besoin de stabilité, de sérénité et nous sommes les premiers à devoir produire ces gages de sérieux et de respect à l’endroit de nos concitoyens.

Que faut-il faire pour arrêter ces querelles ?
Il faut privilégier le dialogue. Il faut aussi favoriser le sens de la responsabilité puisque de telles attitudes sont inacceptables. Ce n’est pas par la bataille interne que nous allons régler les problèmes. C’est par la mobilisation positive de nos énergies pour soutenir les orientations du président de la République et encore pour consolider les acquis. Et aujourd’hui, par le fait du Groupe consultatif, l’image du Sénégal a été rehaussée sur le plan international. L’espoir trouve maintenant les chemins de sa réalisation. Je ne pense pas que de tels comportements contribuent à consolider ces orientations qui sont positives et utiles pour le projet social du président de la République. Il faut aussi privilégier le sens du dépassement.

D’aucuns voient dans ces remous des difficultés pour l’Apr à vivre son statut de parti au pouvoir…
Ça c’est un raccourci dans l’analyse. L’Alliance pour la République est un parti en construction dans lequel les ambitions s’expriment. Ce qui est légitime. Mais face à la pluralité des ambitions, il faut être responsables et avoir une attitude de dépassement. Je pense qu’on peut avoir des ambitions en politique sans user de la violence. Nous ne sommes pas attendus sur ce registre. La violence est inacceptable. Elle est condamnable. On ne peut pas légitimer cette violence, puisqu’il n’y a pas d’intérêts particuliers qui doivent primer sur un intérêt collectif. C’est l’intérêt collectif qui est privilégié dans le parti. Une autre attitude n’est pas conforme à ce qui est attendu de nous.

A ce rythme, est-ce que l’Apr ne risque pas de perdre les prochaines élections ?
Tel que c’est parti, on peut quand même avoir une appréhension, puisque l’élection, quelle soit locale, législative ou présidentielle, suppose au départ une unité des bases qui vont en compétition. La démocratie a des exigences. Ce sont des exigences de respect, d’organisation et de discipline. Il nous faut retrouver la sérénité et la discipline au regard des ambitions que nous avons pour le parti et pour la majorité présidentielle. Nous devons nous ressaisir pour mieux travailler dans un esprit de fraternité afin d’être en bonne condition pour gagner les élections.

Plusieurs milliards ont été annoncés lors de la réunion du groupe de Paris. Quel enseignement tirez-vous de cette rencontre?
A l’image de tous les Sénégalais, je félicite le président de la République qui a, encore une fois, exprimé son engagement, sa détermination à porter le projet qui développera le Sénégal. Au-delà des milliards, je crois que les leçons que nous devons en tirer sont quatre choses fondamentales. La première orientation est un appel à la mobilisation de l’ensemble des forces que compte le pays pour construire une croissance durable qui nous permet d’avoir un niveau de croissance à 7 %. Dans la construction de cette croissance, l’option affirmée par le chef de l’Etat qui est une option juste est d’essayer de construire cette croissance. Le Sénégal émergent est organisé autour de grands projets structurants. Nous avons, au total, 27 grands projets qui partent de l’agriculture qui est un secteur essentiel. Ce sont des projets à haute intensité de main d’œuvre qui, à terme, devront permettre au Sénégal de bâtir son développement en passant par son émergence. Le président de la République a indiqué qu’il veut construire un renouveau productif dans notre pays. Il faut féliciter le président d’avoir voulu s’appuyer sur les vertus du partenariat pour nous passer de l’aide. Je pense que c’est là où l’on construira le développement du Sénégal à partir de la logique du partenariat. L’ensemble des partenaires techniques et financiers a validé le plan Sénégal émergent. C’est ce qui a fait taire toutes les polémiques qui ont accompagné la genèse de ce projet.

Qu’est-ce que l’Etat compte faire pour matérialiser le plan ?
Ce qui doit être fait, c’est ce que le président de la République a indiqué. Au niveau organisationnel, il a proposé une innovation majeure qui est la mise en place d’une Delivery unit au sein de la présidence de la République, mais articulée à la Primature et qui trouve ses répondants dans l’ensemble des ministères pour avoir des capacités humaines et matérielles et toutes les ressources dont on a besoin pour élaborer les projets, mais surtout pour assurer le suivi et l’évaluation de ces projets. Au Sénégal, on a eu énormément de projets, mais la problématique de la mise en œuvre reste toujours entière et n’a jamais été résolue. L’option fondamentale, au-delà de la mobilisation, à laquelle appelle le chef de l’Etat, est la mise en place d’une unité dédiée au suivi, à l’évaluation et au monitoring de ces projets qui vont construire l’avenir du Sénégal. Le président a déjà fédéré tous les dispositifs : la Stratégie nationale de développement économique et sociale (Snds), le «Yonou Yokouté». C’est un projet non pas pour Macky Sall, mais pour le Sénégal. Le président Sall n’est pas allé au Groupe consultatif pour le compte de l’Apr. Il y est allé pour le compte du Sénégal tout entier.

La mise en place d’un comité de suivi ne va-t-elle pas entraîner des conflits entre cette cellule et les ministères ?
Il ne peut pas y avoir de conflits. Il ne peut pas y avoir de redondance. Il s’agit d’avoir un design organisationnel qui permet de renouer avec l’efficacité et la performance en ayant un suivi quotidien.

D’aucuns estiment que le chef de l’Etat a court-circuité son Premier ministre en adressant des directives aux ministres pour le suivi des projets. Vos commentaires ?
Un commentaire simple. Le président n’a pas court-circuité le Premier ministre. Le chef de l’Etat a les prérogatives qui lui permettent d’avoir des informations à partir des différents ministères. C’est une note de rappel. Parce que l’ensemble des instructions ont été données lors des conseils des ministres ou à l’occasion des conseils interministériels de développement ou d’autres réunions. A un certain moment, le président a demandé de faire le point par rapport aux instructions qui ont été données.

Vous saluez les résultats de la rencontre de Paris. Pourtant, l’ancien président estime que le nouveau régime est en train de tout mettre à l’envers…
Non, le pays ne fonctionne pas à l’envers, mais par contre, nous révélons l’envers du décor du Sénégal qu’il a laissé en héritage: l’impunité, l’affairisme d’Etat et la ruine économique. Et aujourd’hui, après cette phase de redressement, nous sortons de la transition pour construire l’émergence du Sénégal. Derrière 12 ans de pouvoir, nous avons tous découvert la profondeur du mal qui a été fait. Aujourd’hui, poursuivre l’enrichissement illicite révèle que sous son magistère la mauvaise gouvernance était quand même une triste réalité. Nous ne faisons rien à l’envers. Nous voulons mettre notre pays à l’endroit. Avec Wade, nous avons été habitués à une gestion un peu affairiste de l’Etat. Lorsqu’il demande qu’on lui laisse la gestion de la statue de la Renaissance africaine, il confirme sa vision patrimoniale du bien public. Ce qui est incompatible avec notre choix de vivre en République. Avec Wade, la gouvernance n’était pas sobre. Elle n’était pas vertueuse. Notre option est de mettre en place une gouvernance vertueuse et sobre. Le président de la République a donné suffisamment de gages et d’indications à ce niveau. Avec Wade, nous étions dans un Sénégal où l’accessoire prenait le pas sur ce qui est utile et nécessaire. Et avec le président Macky Sall, le nouvel ordre de priorité permet d’agencer une bonne orientation des ressources publiques vers ce qui est utile et nécessaire, alors que sous Wade l’utile et le nécessaire étaient sacrifiés au profit de l’embellissement.

Ses souteneurs disent que vous copiez ses projets à travers la relance des chemins de fer…
Un tramway ce n’est pas la propriété du président de la République. C’est un patrimoine commun des nouveaux modes de transport. Le chemin de fer a construit le développement des Etats-Unis et a structuré l’Europe. Une option pour le retour au ferroviaire n’est pas copier Abdoulaye Wade. Le Sénégal a connu le chemin de fer bien avant que beaucoup d’entre-nous soient nés. Réhabiliter le chemin de fer est une option qui correspond effectivement à la nécessité de rendre notre pays compétitif en transport. Mais c’est également contribuer à l’aménagement du territoire. Au-delà de tout, c’est une option fondamentale pour construire un pays. Le développement des territoires commande d’avoir une politique hardie de transport ferroviaire. Ce n’est pas copier Abdoulaye Wade, mais aller vers les bases du véritable développement. Ce qui correspond à une orientation majeure du président de la République dans son programme de campagne.

Pourquoi avez-vous décidé de présenter votre candidature à la mairie de la Médina ?
C’est parce qu’une bonne partie de la population de la Médina le souhaite. Moi aussi, je le souhaite. En tant que citoyen, je pense que mon rôle est de contribuer et de participer à tous les espaces où se décide l’avenir de nos concitoyens. Ayant reçu beaucoup de sollicitations de la part des Médinois, je me sens prêt à répondre à leur appel. En 2014, la Médina aura 100 ans. Avec cette nouvelle ère qui s’ouvre, nous avons notre mot à dire dans le projet de modernité. Et nous avons notre expérience à apporter. Et nous faisons cela dans un très large esprit de rassemblement de toutes les ressources utiles à mettre en œuvre et à engager dans le projet. Et à mobiliser toutes les énergies qui sont positives.

Ne risquez-vous pas d’être freiné par les candidatures nées au sein de l’Apr ?
Les ambitions sont légitimes. Mais on aura un seul et unique candidat. Et la perspective pour laquelle nous travaillons à la Médina est d’avoir un candidat pour la coalition, «Bennoo Bokk Yaakaar».

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