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Maurice Soudiek Dionne, Dr en Science politique sur la crise au Ps: "C’est le camp de Tanor qui gagne"
Publié le mardi 12 juillet 2016  |  Sud Quotidien
Scènes
© aDakar.com par DF
Scènes de violences à la Maison du Parti socialiste
Dakar, le 10 mars 2016 - Des scènes de violences ont été observées à la Maison du Parti socialiste. Plusieurs responsables venus prendre part, samedi 5 mars, à la réunion du bureau politique, ont été attaqués.




Les luttes d’intérêts et de pouvoirs au sein du Parti socialiste (Ps), provenant en effet des divergences d’options stratégiques et de décisions prises par le Bureau politique, semblent être à la faveur du Sg du parti, Ousmane Tanor Dieng. C’est du moins la conviction du docteur en Science politique, Maurice Soudek Dione. Invité de l’émission politique de la Radio Sud Fm, Objection du dimanche 10 juillet, l’enseignant chercheur à l’Ugb de Saint-Louis, a, par ailleurs, fait une analyse du contexte politique actuel.

Les convocations à la Division des investigations criminelles (Dic) de militants de parti, aboutissant à la démission du maire de Médina, Bamba Fall, du Bureau politique (Bp), sont entre autres la résultante des divergences d’options stratégiques et de décisions prises par le Bp du Parti socialiste (Ps). De l’avis du docteur en Science politique, Maurice Soudek Dione, «il faut voir autour de cette crise des dynamiques de reconfiguration, les luttes d’intérêts et de pouvoir au sein du Ps». Invité à l’émission politique de la radio Sud Fm hier, dimanche 10 juillet, l’enseignant chercheur à l’Université Gaston Berger (Ugb) de St Louis, estime que cette crise semble être à la faveur du Sg du Ps. En effet, M. Dione pense que «si on s’en tient à l’analyse des rapports de force, c’est le camp de Tanor qui gagne».

Et pour cause, il explique qu’en réalité qu’Ousmane Tanor Dieng a été requinqué par une légitimité intra-partisane acquise par le congrès de 2014, d’une part, et par la victoire au référendum avec le triomphe du Oui, de l’autre. Ce qui fait que, selon lui, au vue de l’évolution du Ps depuis 1996, l’on s’achemine vers «cet effet pernicieux de faire en sorte qu’on s’inscrive dans des logiques permanentes de purge du parti, de chasse contre tous les adversaires de Tanor». Cela, avec cette constance de positionnement des affidés de Ousmane Tanor Dieng dans les instances du parti. Le résultat, selon lui, est que «Tanor devient indéboulonnable». Mieux, présage-t-il, «ceux qui sont contre Tanor et ses affidés qui contrôlent le parti, devraient trouver un autre cadre pour porter leurs ambitions». Dans la mesure où, «Ousmane Tanor Dieng ne cède jamais», selon lui.

Les limites de la stratégie de Idrissa Seck

Invité par le journaliste Baye Oumar Gueye à se prononcer en outre sur les sorties virulentes du patron du parti Rewmi, l’enseignant chercheur est d’avis que non seulement, il y a des contradictions dans les propos d’Idrissa Seck, mais aussi que sa stratégie a des limites. Tout d’abord, il fait remarquer, notamment lorsque le leader du parti Rewmi dit être convaincu de la culpabilité de Karim Wade, tout en remettant en cause les moyens utilisés pour étayer cette responsabilité, que «c’est la procédure qui doit mener à l’établissement de la culpabilité». Pour lui, on ne peut pas dire qu’on est contre la procédure et dire qu’il y a culpabilité.

Poursuivant, le Dr en science politique estime que la stratégie d’Idy, consistant à porter des attaques virulentes contre le reste de l’opposition, vise à briser la bipolarisation personnelle et organisationnelle qui existe, notamment Pds-Apr, Macky-Karim, pour entrer dans le jeu politique en perspective de 2019. Toutefois, il note des limites dans la mesure où «en jetant le discrédit sur ce que certains appellent un deal ou “protocole de Doha“, on lui renvoie les mêmes attaques sanglantes en disant qu’il y a eu le “protocole de Rebeuss“ qui contribue à écorner son image», pense-t-il.

Dans un tout autre registre, à savoir la gestion de l’actuel régime, Maurice Soudiek Dione semble dire qu’on est dans un éternel recommencement. A l’en croire, «on a l’impression que ce sont les mêmes pratiques qui reviennent parce qu’il y a une sorte d’obsession de second mandat». Il pense en effet qu’il y a un problème de fond dans le système politique sénégalais, dans la mesure où on est dans une logique clientéliste. Par conséquent, il a décrié l’aspect néo-patrimonial, «c’est-à-dire l’usage des biens publics selon le bon vouloir de ceux qui dirigent à des fins de redistribution fondamentalistes». Prévenant, l’analyste politique trouve que «lorsqu’on est dans une logique clientéliste, le président est l’otage des lobbys et des appareils partisans, et donc de la fonctionnalité clientéliste du système».
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