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Art et Culture

Cinquantenaire de "La noire de ...": Hommage à Sembène Ousmane
Publié le mardi 28 juin 2016  |  Sud Quotidien
Ousmane
© Autre presse par DR
Ousmane Sembène, le père du cinéma africain, décédé le 9 juin 2007




Cela fait 9 ans que Sembène Ousmane est mort, c‘était le 9 juin 2007 à Dakar. Cette année correspond aussi au cinquantenaire de son film, La Noire de…, premier long métrage africain. Ecrivain, réalisateur, acteur et scénariste, toute l’œuvre de Sembène Ousmane aura été portée par son engagement militant au service d’une Afrique réconciliée avec elle-même, en lutte contre l’assimilation et la soumission.

La pratique a couvert des décennies, les stigmates ont causé des traumatismes et nombre de ses adeptes difficilement revenues de leurs illusions de beauté, peinent encore à soutenir le regard de l’autre. Le Xeesal est passé par là, ce qui a suffi à en faire le thème du panel organisé le 09 juin 2016 à Thiès, pour marquer les 50 ans du film « LA NOIRE DE… », de SEMBENE Ousmane qui a donné son nom à l’Association fondée et dirigée par Dr Hadja Maimouna NIANG, Pédagogue et didacticienne de l’Image.

Devant un partenaire d’universitaires, hommes de Lettres et hommes politiques dont le Pr Abdoulaye Elimane Kane, ancien ministre de la Culture, le Président de l’Association des Ecrivains du Sénégal, Alioune Badara BEYE, les panélistes invités de Daaray SEMBENE initiatrice de la manifestation, ont été modérés par le Pr Alpha Amadou Sy, philosophe et écrivain.
Et l’assistance a été séduite par les présentations de Khadim Ndiaye, grammairien et écrivain en langue wolof, Dr Haby DIONE, dermatologue, Pr Djiby Diakhaté, sociologue.

Si à travers la « NOIRE DE.. », l’auteur du film avait voulu exalter la beauté de la couleur Noire, la réalité qui se découvre quotidiennement depuis des décennies, ne renvoie pas toujours au rêve du romancier auteur de « Le Docker Noir ». Sur ce chapitre, les panélistes qui se sont exprimés aux côtés de la directrice de Daaray SEMBENE ont été unanimes à pointer la responsabilité des médias. Ceux-ci sont reconnus coupables d’apologie de produits éclaircissants qui occupent une place de plus en plus importante aussi bien sur les plateaux, qu’à travers des messages publicitaires qui ont envahi l’espace public. Les Sénégalais seraient insuffisamment informés des méfaits de la dépigmentation artificielle ? Les affres du « XEESAL » ont été au centre de la Communication du Dr Haby DIONE, enrichie par une iconographie qui a donné des sueurs froides à une assistance majoritairement féminine.

L’influence des médias audiovisuels sur un phénomène devenu quasi question de santé publique, a été plusieurs fois dénoncée par le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel, ainsi que rappelé par Me Alioune Sow qui a conduit la délégation représentant M Babacar TOURE. Le Président du CNRA a contribué au Panel de Thiès avec une communication qui a permis de mesurer l’apport de SEMBENE dans l’éveil de conscience et/ou le renforcement de convictions de ses compatriotes au Sénégal et en Afrique (voir par ailleurs).

L’initiatrice de la rencontre autour de l’œuvre cinématographique de l’auteur de « LA NOIRE DE… » a voulu partager un message de l’homme dont le Dr Hadja Maï NIANG se réclame de l’héritage : l’enracinement dans les valeurs nôtres et la confiance en soi. Tout le contraire de ce que semble véhiculer la dépigmentation artificielle comme moyen de renier ce qui devrait faire la fierté des enfants de la Négritude.

Les rencontres-anniversaires autour de l’œuvre de SEMBENE sont organisées depuis neuf ans par Daaray SEMBENE qui s’illustre de plus en plus comme un partenaire avisé du Régulateur institutionnel, très attentif à l’influence des médias sur le jeune public.

Tout comme la « NOIRE De… » a été un message d’exaltation de la dignité et la fierté de l’AFRICAINE, il s’est agi pour l’Association de rendre hommage au cinéaste dont la trajectoire de militant a marqué des générations d’intellectuels et artistes qui se sont abreuvés aux sources du Refus comme posture incarnée dans l’œuvre de SEMBENE, face à l’oppression.

L’auteur de “Ô PAYS, MON BEAU PEUPLE”, “LES BOUTS DE BOIS DE DIEU“, « LE MANDAT » et « BOROM SARET » entre autres, a laissé une filmographie et une production littéraire dont les panélistes ont déploré la quasi absence dans les programmes scolaires au Sénégal. Et parmi l’assistance, une voix s’est élevée : « Si SEMBENE Ousmane était Burkinabé… ». La suite se devine. L’homme aurait été porté au sommet de la pyramide des Monuments de la MEMOIRE au Pays des Hommes Intègres.
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