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Ayant tué son collègue pour "une banale histoire": Le vigile écope de 20 ans de prison
Publié le vendredi 24 juin 2016  |  Enquête Plus
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© Autre presse
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Un agent de sécurité a été condamné hier à 20 ans de travaux forcés, par la Chambre criminelle de Dakar. Le coupable a tué son collègue gardien d’un coup de couteau, après une petite dispute.

Le substitut Pape Ismaël Diallo, représentant le parquet, avait du mal à croire hier, à l’audience de la Chambre criminelle de Dakar, que c’est une banale dispute qui est le véritable mobile du meurtre de Mbacké Ngom. ‘’La petite querelle est trop peu pour conduire à un meurtre gratuit !’’ s’est exclamé le parquetier. Et pourtant, si l’on se fie aux déclarations de l’accusé, El Hadj Mansour Diao, c’est bien une petite querelle qui a dicté l’acte qui lui vaut aujourd’hui une peine de 20 ans de travaux forcés. Le drame a eu lieu le 25 septembre 2010 aux Almadies. Les deux protagonistes sont employés comme gardiens dans deux maisons distinctes.

Ce jour-là, Mbacké Ngom, qui devait prendre service à 19h, est arrivé sur son lieu de travail à 17h. D’après l’accusé, son collègue, ivre, s’est introduit dans la maison dont il avait la garde sous le prétexte qu’il voulait se laver. Il a tenté de le faire sortir et une bagarre a éclaté entre eux. Lorsqu’ils ont été séparés, El Hadj Mansour Diao est retourné dans la maison pour s’emparer d’un couteau et poignarder la victime. Après son forfait, le meurtrier a pris la fuite pour aller se refugier à Kolda, laissant derrière lui la victime couchée sur un amas de pierres, le couteau planté dans la région du cœur. Ensuite, pris par le remords, il s’est livré à la brigade de gendarmerie de la localité, selon ses dires. Mais les pandores lui ont rétorqué que c’est plutôt grâce à la compétence de leurs collègues des Almadies qu’il a été arrêté. En effet, informés, ces derniers sont allés le cueillir.

Au cours de son audition, le vigile a reconnu les faits, en avouant que lorsqu’il poignardait la victime, celle-ci se débattait contre les autres gardiens qui voulaient le maîtriser. Comme devant le magistrat instructeur, hier à la barre, l’accusé a varié dans ses déclarations. Il a déclaré que Mbacké Ngom l’avait frappé en premier avec une barre de fer. Pour riposter, il est entré dans la cuisine, s’est emparé d’un couteau et lui a asséné un coup, car il était très en colère. Ces propos ont été contredits par les témoins auditionnés, lors de l’enquête. Le gardien Mamadou Seck a confié aux enquêteurs que Diao a jeté une brique à la victime. Avant d’aller lui planter le couteau dans le cœur, au moment où il était en train de faire sortir Mbacké Ngom.

Djibril Badiane a confirmé ce témoignage, en ajoutant qu’il tentait de maîtriser Diao. Mais qu’il a réussi à s’échapper et à poignarder leur collègue. L’accusé a battu en brèche ces témoignages, en laissant entendre que seul Souleymane Diallo était présent. Il a également persisté à dire que la victime était ivre. Or, l’analyse faite à la demande de la patronne du gardien n’a pas révélé de trace d’alcool. Cette dernière a décrit son défunt employé comme une personne sans histoire et travailleur. C’est au regard des constatations du médecin et des circonstances du décès que le maître des poursuites a relevé l’existence d’intention coupable. ‘’Mbacké Ngom était divorcé et sa fille va grandir sans son père’’, a soutenu le parquetier, ajoutant que les faits sont graves et méritent une répression exemplaire, à savoir 20 ans de travaux forcés.

Me Djiby Dieng a rétorqué que son client n’avait pas l’intention de donner la mort, car il n’a administré qu’un seul coup, contrairement aux vrais meurtriers qui en assènent plusieurs. ‘’C’est dommage qu’il y ait mort d’homme, mais il y a excuse de provocation’’, a ajouté le conseil, avant de demander une disqualification des faits de meurtre en coup mortel.

Après délibéré, le président Bara Guèye et ses assesseurs ont maintenu le meurtre. Le coupable a été condamné à 20 ans de prison, conformément à la demande du parquet.
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