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Examens - CFEE et entrée en sixième 2016: Les élèves, à l’épreuve du CEB
Publié le mardi 21 juin 2016  |  Sud Quotidien
élève
© Autre presse par DR
élève dans une école primaire de la ville de Dahra




Demain, mardi 21 juin 2016, les élèves de l’élémentaire se rendront dans les écoles pour subir les examens du Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) et de l’entrée en 6ème. L’édition 2016 sera marquée sous le signe de l’acte 4 de l’entrée en vigueur du Curriculum de l’éducation de base (Ceb). Sud Quotidien s’intéresse à cette réforme «innovante» certes. Mais, qui présente une batterie de défaillances et d’insuffisances, loin de corriger la tendance baissière des résultats du Cfee et de l’entrée en 6ème constatée depuis une décennie. Et ce, malgré un bond de 3, 67 en 2015.

Mis à l’essai avant de passer à l’échelle nationale, le Curriculum de l’Education de Base (CEB) sera soumis à l’é- preuve, à nouveau, demain, mardi 21 juin, à l’aune des décisions pré- sidentielles des Assises nationales de l’Education et de la Formation (Anef). Que vaut cette nouvelle approche pédagogique après 4 ans de mise à l’échelle nationale ? Les résultats des évaluations nationales (Cfee) ont fini par montrer qu’il reste beaucoup à faire pour booster la qualité des enseignements apprentissages du système éducatif. En effet, l’approche par les compétences (Apc) susceptibles de booster, de manière durable, le développement de son éducation, sont en permanence remis en question par les acteurs.

Cette approche par laquelle l’élève mobilise ses acquis pour résoudre une situation complexe à l’image de ce qui se fait dans la vie courante, semble mal être maîtrisée par les inspecteurs, les directeurs, les enseignants dans les classes et en formation. Comme en atteste les résultats des trois dernières évaluations certificatives. Les taux de réussite du Cfee et du Bfem ont connu une chute qui a fini par installer les parents d’élèves dans une psychose, même si un léger bond a été constaté en 2015.

Malgré l’introduction des modules de formation à la Faculté des sciences et technologie de l’éducation et de la formation (Fastef) et aux Centres régionaux de formation du personnel enseignant (Crfpe), il n’en demeure pas moins que des facteurs bloquants, la mise en œuvre de l’approche sont multiples. Il s’agit de l’inexistence des manuels, le quantum horaire très affecté avec la grève et les perturbations, la ré forme mal maitrisée par les enseignants. En revenant sur le premier point susmentionné, il faut souligner que les manuels pédagogiques, élément indispensable à la mise en œuvre du CEB, se font rares dans les écoles, notamment pour la deuxième et la troisième étapes du cycle élémentaire. L’autre maillon faible de cette approche est l’encadrement de proximité, faute du nombre insuffisant d’inspecteurs et de directeurs sur le terrain pour l’encadrement des enseignants

Le rapport introductif du Conseil interministériel sur l’éducation en octobre 2015 fait état des difficultés de la nouveauté du format des épreuves : troisième évaluation selon l’Approche par les Compétences après les six ans qu’a duré la réforme. Le rapport a relevé aussi «l’insuffisance dans la préparation des candidats liée entre autres, au déficit en manuels et en matériel didactique».

LE DEFI DE LA MAITRISE DES PRATIQUES EVALUATIVES

L’appropriation du Curriculum de l’éducation de Base pose un autre défi d’une importance particulière pour une bonne mise en œuvre de l’approche par les compétences. Il s’agit de la maitrise des pratiques évaluatives. Avec une faible appropriation de l’APC par les enseignants et un faible niveau d’encadrement par les inspecteurs du fait de leur nombre insuffisant, le résultat dans la pratique devient inquiétant. Il a été relevé par la direction des examens et concours des écarts allant jusqu’à 40 points sur une même copie. En effet, c’est le résultat d’une double correction, de deux professeurs, sur une même copie, adoptée depuis le passage à l’échelle nationale, l’approche. Ce qui a amené les autorités indubitablement à s’interroger sur la pertinence de l’évaluation. Dès lors, l’urgence d’une harmonisation des pratiques évaluatives avec trois documents de référence s’imposait. C’est d’abord le cadre de référence qui prend en compte les orientations majeures du point de vue philosophique et pédagogique. Ensuite, la définition du domaine d’évaluation (Dee) qui s’articule autour de la question du comment évalué. Enfin, le Guide qui permet de mettre en œuvre les deux premiers axes.

Des avancées dans les pratiques évaluatives ont été constatées, sur tout en Langue et Communication et ont été réduites du point de vue de l’évaluation cette année. Le bond de 4 points au Cfee (34,40% à 37, 97%) de 2014 et 2015 ne traduirait-il pas un début de maitrise des outils d’évaluation et le format des épreuves ? Toujours est-il que les enseignants sont invités à redoubler les efforts pour la maitrise des outils référentiels, afin d’articuler les enseignements-apprentissages et les évaluations de fin d’année.

En tout état de cause, la pédagogie de l’ajustement dans les formations est en train de connaitre un début de résultats. Les élèves-maitres dans les Crfpe reçoivent quatre compétences de base principales auxquelles ils sont outillés. Il s’agit de la planification des apprentissages, l’élaboration et la mise en œuvre de la fiche et l’évaluation, avec une stratégie d’accompagnement en permanence pour les accompagner.

PERSPECTIVES 2015/2016

Le rapport introduction du Conseil interministériel avait dégagé un certain nombre de perspectives pour la présente année académique. Il a été proposé le renforcement de la formation continuée des chefs d’établissement et des enseignants, une dotation en quantité suffisante de manuels adaptés surtout en mathématiques et en sciences. Les autorités avaient préconisé aussi la redynamisation et la réorientation des activités des cellules d’animation pédagogique vers une meilleure appropriation du CEB. La poursuite de la mise en œuvre du CEB (formation des enseignants et évaluation de la mise en œuvre) a été souhaitée.

AMADOU NDIAYE, DIRECTEUR DES EXAMENS ET DES CONCOURS : «Les enseignants maîtrisent de mieux en mieux les outils d’évaluation»

« Nous sommes en train de construire. La réforme est encore dynamique. Chaque année, nous avons le feedback du Curriculum pour pouvoir ajuster. On peut retenir qu’il y a une meilleure maîtrise du Ceb par les enseignants, en plus du matériel didactique injecté dans le système. Les enseignants maîtrisent de mieux en mieux les outils d’évaluation. Nous travaillons à les accompagner à travers un encadrement. La planification des apprentissages et les activités d’intégration qui constituaient les principales difficultés, sont maîtrisées par les enseignants. Ce qu’il faut saluer aussi, est l’intégration de cette approche dans la formation initiale et continue des enseignants au niveau des Crfpe et à la Fastef».

OUMAR WALY ZOUMAROU, SECRÉTAIRE GENERAL DU SELS/O : «Les moyens n’ont pas suivi»

«Cette réforme a été mise à l’essai depuis une décennie. L’objectif était de se mettre à niveau des certains pays dans le but de booster la qualité des enseignements et apprentissages. Mais, on se rend compte que les moyens n’ont pas suivi pour la mise en œuvre de cette approche par les compétences. Le manque de formation des enseignants, le déficit du personnel de contrôle, le matériel didactique pour une certaine pratique des élèves constituent les principaux problèmes de cette approche. Ce sont des conditions sine qua non pour l’application effective de cette approche. La grande majorité des enseignants ayant intégré le système bien avant l’introduction de la nouvelle réforme, n’a pas reçu suffisamment de formation pour la mise à niveau à l’entrée par les compétences. C’est pourquoi, nous craignons cette année encore de mauvais résultats».
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