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Ibrahima Thioub : "Il y a besoin de révolution culturelle en profondeur de notre rapport au pouvoir"
Publié le lundi 3 mars 2014   |  Agence de Presse Sénégalaise




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L’historien sénégalais Ibrahima Thioub, professeur à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), a soutenu l’idée d’une profonde "révolution culturelle" susceptible d’amener ses compatriotes à changer la nature de leur rapport avec le pouvoir.

‘’Il y a assurément besoin de révolution culturelle en profondeur de notre rapport au pouvoir’’, a-t-il déclaré dans un entretien avec Sud Quotidien, prônant la lutte contre la culture de prédation qui sévit depuis longtemps dans la société sénégalaise.

Selon l’universitaire, le besoin de changement ‘’ne s’agit pas de reproduire un quelconque modèle hérité du passé, mais de nous inscrire dans le temps du monde qui est le nôtre en prenant en compte de manière critique les expériences historiques de nos sociétés’’.

‘’La lutte contre les pratiques +ceddo+, les cultures de prédation, passe par les luttes populaires informées par une critique intellectuelle capable de mobiliser les citoyens’’, a noté ce spécialiste en histoire moderne et contemporaine.

Les révolutions politiques et culturelles survenues en Sénégambie comme les critiques intellectuelles majeures contre le système de prédation ont souvent été dévoyées, notamment par un système de prédation, a relevé cet enseignant du département d’histoire de l’UCAD.

‘’Les +Ceddo+ vaincus ont été rapidement recyclés dans la chefferie indigène de l’administration coloniale en tant que chefs de canton. Ils ont ainsi continué comme par le passé à ravager les communautés paysannes’’, a rappelé l’historien.

Il a expliqué que les vaincus ‘’se sont par la suite infiltrés dans les confréries religieuses en expansion, pour y poursuivre les mêmes pratiques, tout à l’opposé du jihad de l’âme promu par Cheikh Ahmadou Bamba, El Hadji Malick Sy, Limamou Lahi, Cheikh Bouh Kunta, fondé sur le renoncement et le refus de la jouissance des biens matériels’’.

‘’Les écrits et pratiques de ces lettrés musulmans soufis constituent, à mon sens, la critique intellectuelle et religieuse la plus radicale de la culture de prédation au Sénégal’’, a commenté Pr Thioub qui émet toutefois des réserves sur la préservation de cet acquis.

‘’Je doute que cet héritage inspire aujourd’hui la pensée intellectuelle sénégalaise qui a tendance à lui tourner le dos par complexe de laïcité.’’

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