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Rapprochement avec les libéraux: Macky Sall indispose ses alliés de Benno bokk yaakaar
Publié le jeudi 9 juin 2016  |  Enquête Plus
Référendum:
© Présidence par DR
Référendum: La campagne au pas de charge du président de la République
Dakar, le 19 mars 2016 - Le président de la République Macky Sall a battu campagne, pour le référendum du 20 mars 2016, au pas de charge. Le chef de l`Apr et de la majorité présidentielle a multiplié les déplacements et les meetings dans plusieurs régions du Sénégal. Photo: Macky Sall avec Benno Bokk Yakaar




Le rapprochement entre l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade et son successeur, Macky Sall n’est pas sans conséquence sur l’unité et la cohésion de la coalition de la mouvance présidentielle. Même si jusqu’ici les alliés du Président Sall se gardent d’épiloguer sur la question, en attendant de voir l’issue des tractations, force est de constater que le discours n’est plus le même. Un certain agacement gagne les rangs.

Le jeu de poker auquel se livrent l’actuel président de la République, Macky Sall et son prédécesseur, Abdoulaye Wade, s’il n’est pas partie pour faire les affaires d’Idrissa Seck, n’arrange pas non plus les alliés de Benno bokk yaakaar (BBY). Il met en suspens l’unité, la cohésion et même la dynamique de la coalition de la mouvance présidentielle. Dans certaines franges de BBY, l’on commence déjà à se radicaliser dans le discours. C’est le cas au sein du Parti socialiste (PS). Jusqu’ici fidèle allié de Macky Sall dans la coalition Bby, Ousmane Tanor Dieng se démarque totalement des retrouvailles annoncées de la famille libérale. ‘’Les retrouvailles des libéraux et la libération de Karim Wade ne me concernent pas’’, a-t-il sèchement répondu lorsqu’il a été interrogé sur la question, à l’occasion du concours de meilleurs mémoires de l'histoire du Ps et de ses réalisations.

Au sein de la Ligue démocratique, on adopte la même posture. ‘’Si on entre dans un gouvernement, c’est pour voir si on peut aider à aller de l’avant. Si on constate que cela n’est pas possible; que nos préoccupations pour faire avancer les choses ne sont pas prises en compte ; qu’on ne peut pas peser pour faire avancer les choses, alors notre place n’est pas dans le gouvernement, mais dans l’opposition’’, a lâché le secrétaire général de la LD, Mamadou Ndoye ‘’Mendoza’’.

Vers une recomposition de l’espace politique

Ces déclarations traduisent-elles un sentiment de déception des partis de gauche qui ont contribué à porter le président de la République au pouvoir en 2012 et qui cheminent jusqu’ici avec lui au sein de Bby ? En tout cas, des partis comme l’Afp, la Ld, le Pit et le Ps n’ont aucun intérêt à ce que la famille libérale se retrouve. Car un tel scénario va imposer une nouvelle configuration de l’espace politique sénégalais. Tous ces partis précités risquent de se retrouver dans l’opposition et de faire face au régime, lors des prochaines joutes électorales de 2017 et de 2019. A un an des législatives et à trois ans de la prochaine présidentielle, le temps risque d’être très court pour développer un discours politique à même de conquérir un électorat conséquent et de remobiliser les troupes.

Par contre, des retrouvailles entre l’Alliance pour la République (Apr) et le Parti démocratique sénégalais peuvent prendre l’allure d’un partenariat gagnant-gagnant pour les deux formations politiques. Le Président Macky Sall en sortirait politiquement renforcé et le Pds légitimé après quatre ans de diabolisation. La formation libérale, même si elle a été affaiblie lors des quatre premières années de règne du président de la République, reste toujours un appareil politique bien ancré à travers le pays et sur lequel le leader de l’Apr peut s’appuyer pour espérer un second mandat en 2019. Et le fait que ce rapprochement survienne au lendemain du scrutin référendaire du 20 mars 2016 n’est pas anodin. Il traduit en réalité une certaine lecture des résultats issus des urnes par le Président Macky Sall.

Prudence

Dans ce second cas, il faudrait que le président s’assure que cette alliance avec le PDS peut lui garantir une majorité absolue. Car, le dernier référendum, qui a été par excellence un vote de militants, ne suffit pas à augurer de ce qui va se passer en 2017 et surtout en 2019. Il faut prendre en compte cette masse silencieuse d’électeurs qui ne se sont pas rendus dans les urnes. Et surtout, il ne faut pas sous-estimer l’électorat socialiste, de l’Afp et des autres partis de gauche qui s’est rangé du côté de Macky Sall, en appelant à voter OUI. Un ballottage est vite arrivé souvent fatal au président en exercice.
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