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Macky évoque une grâce possible : Karim à 100 métres de la liberté - Le Président : «Certainement avant la fin de l’année»
Publié le samedi 4 juin 2016  |  Le Quotidien
Karim
© AFP par DR
Karim Wade, fils de l’ancien président de la République Abdoulaye Wade




C’est désormais certain. Karim Wade sera libre d’ici la fin de l’année. Donc, peut-être aussi avant. C’est la révélation du chef de l’Etat qui était l’invité de Rfi Matin hier. Macky Sall parle aussi de son appel téléphonique à Wade-père, du dialogue «national», du référendum, entre autres.

«Vous espérez une solution d’ici la fin de l’année ?» «Certainement.» C’est la réponse de Macky Sall à Christophe Boisbouvier qui lui demandait si Karim Wade pourrait être libéré, après que son codétenu Pape Mamadou Pouye a bénéficié d’une liberté conditionnelle pour avoir purgé la moitié de sa peine et que Bibo Bourgi et Diassé ont été autorisés à sortir du territoire. Invité de Rfi Matin hier, le chef de l’Etat a déclaré : «On n’est pas en train de parler de moitié de peine ou autre. A partir du moment où le débat est posé sereinement, normalement il n’y a pas de raison qu’il n’y ait pas de solution. Mais en sachant que tout cela se fait dans le cadre de la loi ou des prérogatives constitutionnelles du président de la République. Ça, c’est la Constitution qui me donne le pouvoir de grâce.» Il précise que Karim Wade et Cie ne sont pas des détenus ou des prisonniers «politiques». «Ça n’existe pas au Sénégal. Je pense qu’il y a eu mardi une ordonnance du juge de l’application des peines qui a, pour des raisons humanitaires, autorisé la sortie du territoire pour deux des détenus. Et il y a eu quelqu’un qui a bénéficié d’une remise en liberté parce que cette personne a purgé la moitié de sa peine, et donc était en droit d’attendre ce qu’on appelle une remise de peine. Et puis, il y a le cas de monsieur Karim Wade. Effectivement, beaucoup de personnes demandent qu’il soit élargi. Tout ça, c’est possible, mais il faut le mettre dans le contexte réel et je pense que, oui, il ne faut pas désespérer que cela puisse avoir lieu», a-t-il dit.

«Je n’ai pas le droit de suivre des opposants qui m’insultent»
C’est que depuis le lancement du dialogue «national» avec la participation du Parti démocratique sénégalais, tout indiquait cette issue pour Wade-fils, condamné à 6 ans de prison ferme pour enrichissement illicite. Mais qu’est-ce qui a changé dans cette subite réconciliation avec son prédécesseur ? «Rien sinon moi-même, en tant que président de la République, je considère aujourd’hui que je n’ai pas le droit de suivre des opposants qui m’insultent», a-t-il répondu. Il dit avoir seulement fait preuve de «dépassement au niveau individuel», rappelant avoir appelé le Président Abdoulaye Wade le jour de son anniversaire pour lui souhaiter un joyeux anniversaire. Macky Sall souligne ensuite : «C’est le lendemain du dialogue. Il fêtait ses 90 ans. Je crois que je dois l’appeler. A mon âge, vu le parcours que nous avons fait ensemble, malgré tout ce que vous avez dit…»

«Le Pds, c’est quand même la principale force d’opposition»
Depuis Paris où il devait rencontrer le patronat français, Macky Sall est revenu sur le dialogue national lancé samedi dernier. Il a «salué» la «lucidité» et la «responsabilité» dont a fait montre Abdoulaye Wade qui a donné des instructions à son parti pour aller répondre au dialogue et défendre ses positions. «Le Pds, c’est quand même la principale force d’opposition», a-t-il admis. Sous ce rapport, Macky Sall suggère-t-il que le statut de chef de l’opposition va revenir à son prédécesseur ? Dans son discours d’ouverture du dialogue, il avait indiqué que ce point devait faire l’objet de discussion, soutenant qu’il s’agira de voir si c’est sur la base des résultats de la dernière élection ou de la représentation au Parlement que ce statut sera institué. Le coup de fil du 29 juin a sans doute accéléré la cadence des retrouvailles entre le Président et son ancien mentor. Mais Macky Sall, qui avoue que c’était la première fois depuis leur passation de service qu’ils se parlent, s’étonne de voir «des gens s’émouvoir que deux anciens chefs d’Etat, qui étaient en combat, renouent avec le dialogue». Il s’interroge : «Les gens, qu’est-ce qu’ils veulent ? Ils veulent la paix ou ils veulent quoi ? Donc, tout le monde devrait se réjouir de cet apaisement qui nous permettra de nous concentrer autour de l’essentiel».

«L’abstention a toujours été forte au Sénégal»
Sur le référendum et sa décision de faire 7 au lieu de 5 ans comme il l’avait promis, le président de la République trouve que ce débat est «dépassé puisque le Peuple souverain a définitivement tranché» en adoptant «massivement» le projet de réformes portant sur 15 points. Cependant, rappelle-t-il, quand le Conseil constitutionnel sort un arrêt «très précis pour rappeler les principes du droit, le principe universel de la non-rétroactivité de la loi ne peut être remis en cause par la nouvelle loi, le président de la République, chargé et garant du bon fonctionnement des institutions de la République, ne peut passer outre cette décision». Quant à la forte abstention, Macky Sall n’en fait pas un cas. «L’abstention a toujours été forte au Sénégal. Il y a beaucoup d’amalgames là aussi. Depuis au moins 2007, tous les acteurs se sont accordés sur le fait qu’il y un ‘’stock mort’’ dans notre fichier électoral. Ce qu’on avait appelé le ‘’stock mort’’ avec l’Union européenne, c’était une masse d’électeurs qui sont dans le fichier, mais qui ne votent jamais. Plus d’un million 500 mille n’ont participé ni à l’élection présidentielle de 2012 ni aux Législatives de la même année, encore moins aux Locales de 2014, et donc pas au référendum. C’est la raison pour laquelle je dis, avec la classe politique, - c’est l’une des raisons de la convocation de ce dialogue national -, qu’il nous faut ensemble convenir d’un audit du fichier électoral», explique-t-il.

«Ce dialogue va confirmer l’exception sénégalaise»
Certains ont estimé que le dialogue n’est pas nécessaire parce que le pays n’est pas en crise. Le chef de l’Etat l’admet, mais considère que c’est justement au moment où il n’a «aucun problème de légitimité» qu’il faut tendre la main à l’opposition. «Au-delà de l’opposition, il s’agit d’un dialogue national avec l’institutionnalisation, chaque année, le 28 mai, de cette rencontre où tous les acteurs vont se parler avec l’autorité suprême de l’Etat qui est le président de la République. Et sur les questions majeures comme le statut du chef de l’opposition, ainsi que les conditions de participation, le fichier électoral, l’organisation, tout ça, nous allons avoir un consensus national, ce qui va encore confirmer l’exception sénégalaise», explique-t-il.
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