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3 questions à Mamadou Lamine Dianté du Grand cadre: ‘’Jusque-là, ils n’ont pas franchi le Rubicon’’
Publié le samedi 4 juin 2016  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
Le Grand Cadre annonce le dépôt d`un préavis de grève
Dakar, le 11 Janvier 2016 - Le Cadre cadre des syndicats d`enseignants (GCSE) a annoncé le dépôt d`un préavis de grève couvrant la période du 8 janvier au 31 décembre 2016. Le dépôt de ce préavis de grève est la conséquence du non-respect du protocole d`accord signé avec le gouvernement. Photo: Mamadou Lamine Dianté, coordonnateur du Cadre cadre des syndicats d`enseignants (GCSE)




Les enseignants des lycées Limamoulaye, des Parcelles Assainies, des régions de Matam, Dagana et ailleurs ont refusé de prendre des réquisitions envoyées par le gouvernement. Quel est votre commentaire ?

D’abord, il faut préciser que c’est un démenti cinglant par rapport à un certain type de discours tenu au niveau du ministère de l’Education nationale. Comme quoi, dès qu’on a brandi la menace de réquisition, les enseignants, comme des abeilles, ont accouru vers l’Administration pour rendre les notes. Aujourd’hui, quand on voit ces réquisitions distribuées à tour de bras, ces convocations tous azimuts au niveau des brigades de gendarmerie et des commissariats de police, ça montre en réalité que les enseignants sont plus que jamais déterminés. Nos conseillers juridiques nous ont expliqué très clairement que, dans ce contexte bien déterminé, la réquisition est totalement illégale. Que les enseignants sont libres de ne pas toucher à ces réquisitions.

Ne pas prendre la réquisition signifie qu’elle ne vous lie pas. C’est illégal, parce qu’on n’est pas dans une situation d’abandon de poste. Les fonctions occupées par les enseignants, craies en main, ne sont pas indispensables à la continuité des services publics, en matière d’éducation. Nous avons demandé aux enseignants de ne pas toucher aux réquisitions. Ce que l’agent assermenté a à faire, c’est de notifier que vous avez refusé de prendre la réquisition et d’en rendre compte à qui de droit. Si cette autorité n’est pas contente, elle va demander au commissaire de police ou au commandant de brigade de gendarmerie de vous convoquer par écrit.

La convocation par écrit va vous soumettre à un interrogatoire. A ce niveau, nous avons une stratégie : si un enseignant est convoqué, tout le corps professoral de la localité se mobilise pour l’accompagner, lors de son audition. Nous sommes dans nos droits consacrés par la Constitution. Nous les connaissons et nous les exerçons. Le même droit qui donne la possibilité au président Macky Sall, après avoir dépensé tout cet argent et mobiliser toute la République, pendant plus d’un an autour de biens mal acquis ; d’enfermer une personne et dire que : la loi me donne la possibilité de la gracier. La même Constitution nous donne le droit de grève.

Comment appréhendez-vous la suite ?

Jusque-là, ils n’ont pas franchi le Rubicon. Ils soumettent les enseignants à un interrogatoire, à tour de rôle, et après ils rentrent. Nous avons demandé à ces derniers de ne rien signer à la gendarmerie ou à la police. Même le procès-verbal d’audition, il ne faut pas le signer. Au moment où le ministère dit que les enseignants sont en train de rendre les notes, de façon massive ; que les conseils de classes se tiennent ; au même moment, ils reçoivent des convocations à la brigade. Cela veut dire que les notes ne sont pas rendues. Qu’il (le ministère) se rende compte qu’il est en train de dire des contre-vérités. La loi 61-33 garantit le droit de grève. Le code du travail, en son article L276 de la loi 97 17, consacre cela. Une convention signée et ratifiée par le Sénégal est en train d’être violée.

Et qu’en est-il des probables sanctions ?

Nous sommes des enseignants. Nous avons choisi ce métier par vocation. Nous sommes en train d’exercer un droit syndical. S’ils pensent qu’ils peuvent exercer un excès de pouvoir sur nous, nous rappelons que nous sommes des citoyens de ce pays et que nous avons les mêmes droits que tout le monde. Peut-être que nous n’avons pas les mêmes prérogatives, mais nous avons les mêmes droits que tout un chacun. Quel que soit ce qui adviendra, nous allons rester dans ce pays. Ce qui est regrettable, c’est qu’il y a un individu ou un groupe de personnes dont la seule volonté est d’installer le chaos dans ce pays. Nous allons continuer la lutte. C’est cela le mot d’ordre que les enseignants nous ont donné.
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