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Le Quotidien N° 3328 du 3/3/2014

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Rapport - Tortures, mort de détenus en prison, impunité,… : Les Etats-Unis accablent le Sénégal
Publié le lundi 3 mars 2014   |  Le Quotidien


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Dans son rapport 2013, le Département d’Etat américain est revenu sur plusieurs cas de violation des droits de l’Homme qui ont alimenté la chronique sénégalaise. Même si des efforts ont été consentis par les nouvelles autorités, il reste encore beaucoup à faire pour améliorer la situation.
Chaque année, le gouvernement américain publie des rapports sur la situation des droits de l’Homme dans le monde pour examiner leur respect et leur évolution. La publication du rapport de 2013 incluant l’année 2012 sur le Sénégal contient bien sûr des passages assez accablants et met en lumière quelques violations des droits humains. Même si avec l’élection de Macky Sall à la tête du pays, la conduite politique a changé de cours. Il reste néanmoins à confirmer la tendance actuelle lourde d’espoirs.
Cette élection du Président Sall a néanmoins été précédée par une vague de violences. Cette année, au moins 25 personnes sont mortes ou blessées à la suite d’une répression de la police pendant la campagne électorale. D’après le rapport, la police a ouvert des enquêtes pour élucider ces cas. Mais, il n’y a jamais eu de suites judicaires. Ce constat laisse prévoir que la police a fait usage de l’arbitraire pour faire régner l’ordre. Il est mentionné dans ce document du Département d’Etat américain que les Forces de l’ordre ont fait usage notamment de maltraitance physique et des méthodes d’interrogations assez musclées. Il n’a pas omis de citer l’affaire Ibrahima Samb qui est décédé entre les mains des policiers de Mbacké. Il y a le cas de Cheikh Mawlany Sané qui est mort en détention. Ces deux décès suspects avaient provoqué les arrestations des gardes pénitentiaires de Rebeuss et aussi des policiers mis en cause dans ces actes de tortures.
Par ailleurs, le rapport est longuement revenu sur les mauvaises conditions de détention dans les prisons, la qualité des repas servis, et des sanitaires. Pour les Américains, il s’agit des faits de violations des droits de l’Homme. Par exemple, la Maison d’arrêt et de correction de Dakar Rebeuss atteste ces conditions inhumaines. Car, elle héberge plus de 1 500 détenus alors qu’elle est conçue pour 900 personnes. Le rapport souligne la misère qui sévit de manière générale dans les maisons de détention. Et les mauvaises conditions de vie sont reflétées par les 50 prisonniers qui sont morts pendant leur détention dans les prisons sénégalaises en 2012. Le rapport salue, par contre, les efforts du nouveau gouvernement qui a décidé d’augmenter le budget quotidien d’un prisonnier de 20 % en pensant à 580 F Cfa et l’affectation de travailleurs sociaux dans toutes les prisons.
Il faut souligner que le Départe­ment d’Etat américain a mis en exergue les impressions des défenseurs des droits de l’Homme qui se montrent satisfaits de certains progrès accomplis comme l’accès des visiteurs et des avocats aux détenus.
Malgré ces améliorations, il subsiste une impression désagréable que l’arbitraire des instances officielles, l’allongement des procédures et l’impunité de la police restent monnaie courante au Sénégal. Cette mauvaise gestion va de pair avec le combat contre la corruption qui a poussé le gouvernement de Macky Sall à adopter plusieurs mesures : la réouverture des procédures judiciaires dans certains dossiers, la création des instances judiciaires officielles supplémentaires (NDLR : Crei) et l’obligation pour les membres du gouvernement à déclarer leur patrimoine. Même si au niveau de la pratique, il reste encore quelques efforts à consentir pour matérialiser ces mesures.

Des efforts consentis
Dans un autre sens, le Département d’Etat a fait écho des cris de cœur du Comité de lutte contre les violences faites aux femmes (Clvf). Il critique l’absence des verdicts et des lois au profit des femmes discriminées, maltraitées ou violées et annonce l’augmentation de la violence contre elles ces dernières années. Concernant la discrimination faite aux personnes vivant avec le handicap ou le droit à l’éducation pour tous les enfants, les objectifs n’ont pas totalement été atteints. Surtout dans les zones rurales, les traditions et coutumes participent quelques fois à la violation des droits de l’Homme. Selon le rapport, la polygamie, le mariage forcé notamment chez les mineures ou l’excision des filles sont largement répandus dans la population rurale et mal combattus par le gouvernement. Pour cette raison, il pense qu’il s’agit d’une obligation pour les décideurs et les médias de lancer un dialogue sur les droits de l’Homme.
Selon le rapport, la liberté de la presse s’est beaucoup améliorée dans ce pays même s’il y a encore une certaine influence du gouvernement notamment sur la Rts. Ce développement positif mis ensem­ble avec l’élection précédente jugée libre et juste par des organisations de défense des droits humains laisse entrevoir l’avenir avec beaucoup d’espoir. Pour le rapprocher davantage des attentes, il est nécessaire que les citoyens puissent compter sur le gouvernement qui a «l’obligation» d’améliorer les lois et règlements et leur application.

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