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Exploitation de la mangue sénégalaise: Les voies sinueuses de l’exportation
Publié le mardi 31 mai 2016  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par Mc
La promotion du consommer local au coeur du "Louma agricole"
Dakar, le 3 Mai 2014- L`agence nationale d`insertion et de développement agricole (ANIDA) a ouvert, ce samedi matin, ses loumas agricoles. La grande innovation de cette année est la décentralisation. D`autres loumas (marché) ont été ouverts, outre à Dakar, à Kaolack et à Thiès.




Le chemin qui va du verger à la bouche du consommateur reste long et difficile pour la mangue sénégalaise. Bien que dotée d’un fort potentiel d’exportation, la filière a des défis à relever, notamment celui de la qualité au premier rang de laquelle la mouche des fruits et les techniques de production. Une semaine régionale est prévue dans ce sens.

Avec une forte production d’environ 100 000 tonnes par an et un faible taux d’exportation, la mangue sénégalaise veut se lancer à la conquête du marché mondial. Pour l’heure, le Sénégal n’exporte que 16 700 tonnes, soit 14% du marché de la production nationale et 1% de celle internationale évaluée à 43 millions de tonnes. La sous-région n’est guère mieux lotie, puisqu’elle ne représente que 4% du marché mondial, soit 1,6 million de tonnes. Pour toutes ces raisons et compte tenu du potentiel non encore exploité, un programme d’amélioration de la compétitivité de la mangue sénégalaise sera mis en œuvre. Financé à hauteur de 1,6 milliard F Cfa par l’Usaid pour trois années, elle se fixe un objectif de 36 000 tonnes par an.

Pour élargir la perspective aux autres pays, une semaine régionale de la mangue est organisée à Dakar du 31 mai au 3 juin 2016. Les objectifs sont entre autres de créer un espace de dialogue, dégager les bases d’une alliance régionale et renforcer les capacités des acteurs. La synergie d’action devrait être d’autant plus facile que, si l’on en croit le secrétaire général de l’Agence sénégalaise de promotion de l’exportation, Dr Jean Marie Diouf, les pays ne sont pas en concurrence dans cette filière. Un pays propose son produit à un moment où l’autre sort du marché. Il s’y ajoute que les contraintes restent les mêmes dans tous les pays et ne peuvent pas être résolues par un seul d’entre eux.

Le Sénégal en ce qui le concerne insiste beaucoup sur la filière mangue. Selon le secrétaire général de l’Agence sénégalaise de promotion de l’exportation, Dr Jean Marie Diouf, le produit occupe 19% des produits horticoles exportés. ‘’La mangue est le produit le plus en vue de la filière horticole’’, soutient-il. Mais elle est loin de ses capacités réelles. Son potentiel est donc énorme, grâce à sa coloration, sa qualité gustative et la diversité de ses calibres. Pourtant, 20% de la production est perdue après la récolte. 30 000 à 40 000 tonnes sont destinées à la consommation locale. Afin de se faire une place à l’international, le Sénégal doit relever avant tout le défi de la qualité. Car l’exportation est essentiellement européenne, puisque cette destination concentre à elle seule les 76%. La proximité y est pour quelque chose, la flexibilité de la politique de l’UE aussi.

Les défis de la qualité

Les Etats-Unis par contre restent pour le moment totalement fermés du fait des normes que la mangue sénégalaise ne remplit pas. Le marché asiatique et maghrébin est aussi peu exploité. Pour y arriver, la première contrainte reste la mouche des fruits. Cet insecte est à ce jour la principale menace qui pèse sur la filière. Les initiatives de luttes se multiplient. Des traitements biologiques sont faits. Il y a aussi ce que les acteurs appellent des lâchées, qui consistent à envoyer des bestioles aux trousses de la mouche, afin de l’anéantir. Les résultats sont encourageants mais il reste beaucoup à faire.

Parmi toute la variété de mangues, seul le Kent s’exporte bien parce qu’elle n’a pas de fibre. Il y a donc là un souci à faire dans la promotion des autres variétés. Il s’y ajoute que le problème de la qualité se pose depuis la plantation. Pour avoir un produit adopté par les consommateurs des pays étrangers, les techniques traditionnelles ne sont pas opérantes. ‘’On ne peut plus avoir un manguier qui fait 15 m de hauteur. Les mangues, on doit les cueillir debout’’, prévient M. Diouf. Ceci, pour éviter les chocs, ajoute Gilles Abraham Mbaye, chef du projet. Car, il suffit qu’une mangue présente un défaut pour que toute la cargaison soit retournée.
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