Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aDakar.com NEWS
Comment

Accueil
News
Santé
Article
Santé

Andrea Wojner Diagne, représentante résidente du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA): ‘’Toutes les 6 heures, une femme meurt au Sénégal de la fistule’’
Publié le mercredi 25 mai 2016  |  Enquête Plus
Présentation
© aDakar.com par DF
Présentation rapport annuel sur les mutilations génitales féminines
Dakar, le 16 décembre 2015 - La présentation du rapport annuel 2014 du programme conjoint UNFPA-UNICEF sur les mutilations génitales féminines a eu lieu ce matin, à Dakar.




La fistule obstétricale n’est pas une maladie, aux yeux de la représentante résidente du Fonds des Nations unies pour le développement (UNFPA), Andréa Diagne. Pour elle, c’est le reflet d’une injustice sociale dont sont victimes des filles qui n’ont pas accès aux services sanitaires. D’où le choix du thème de la journée internationale dédiée à la pathologie : ‘’Eliminer les fistules dans l’espace d’une génération’’. ‘’Les principales victimes sont les femmes et les filles qui n’ont toujours pas accès à des services de santé sexuelle de qualité, notamment aux soins obstétricaux d’urgence. Chaque jour, dans le monde, près de 800 femmes meurent de complications liées à la grossesse. Pour chacune des femmes qui meurent, plus de 20 femmes sont victimes de complications dont la plus grave, la plus handicapante, est la fistule obstétricale’’, regrette-t-elle.

A propos du Sénégal, Mme Diagne révèle que ‘’toutes les 6 heures, une femme meurt à cause de la fistule obstétricale. Chaque jour, 4 femmes meurent en donnant la vie’’. Cette situation était pourtant annoncée. En 2009, rappelle-t-elle, le Document de la stratégie nationale de lutte contre les fistules obstétricales révélait qu’il était attendu au Sénégal 400 nouveaux cas, par an. On en est là, aujourd’hui. L’accent, dit-elle, doit être mis sur la lutte contre les mutilations génitales et l’accouchement à domicile. Il faut aussi un suivi normal des grossesses. ‘’C’est-à-dire que les femmes doivent suivre les consultations prénatales et se rendre dans les structures de santé pour l’accouchement. D’où l’importance de la campagne d’élimination de la fistule que nous avons lancée en 2003.’’

Selon elle, la fistule touche plus de 2 millions de femmes et de filles dans le monde et la plupart dans les pays en développement. Pendant ce temps, la maladie est quasi-absente dans les pays développés. De plus, les zones de prévalence sont celles où le taux de mariages des filles et des grossesses précoces est le plus élevé, de même que les niveaux de pauvreté.

CREATION DE MICRO-ENTREPRISES

Une subvention de 500 mille octroyée aux guéries de fistule

Les femmes porteuses de fistule ne sont pas laissées à elles-mêmes, après guérison. Elles sont prises en charge au centre ‘‘’Diwanu Tawfex’’ dirigé par le ministère de la Femme et de la Famille. Selon la coordonnatrice dudit centre, Ndèye Astou Sylla, la prise en charge se fait à plusieurs niveaux. ‘’Il y a d’abord la prévention. Nous sommes en collaboration avec les organisations de la société civile, qui nous appuient dans les régions sur l’identification et les séances de sensibilisation. Sur cette base, nous identifions des femmes que nous mettons en relation avec les médecins. Si celui-ci atteste que c’est la fistule, on fait venir la femme pour les besoins de l’opération à l’Hôpital général de Grand Yoff (HOGGY). C’est après l’opération qu’elle est prise en charge au niveau du centre’’, explique Mme Sylla.

A cet effet, une subvention de 500 mille francs est octroyée à ces guéries de la fistule pour la création de micro entreprises. ‘’La réinsertion sociale est le plus difficile dans ce que nous faisons. C’est pourquoi, après la formation que nous leur offrons, nous leur octroyons une subvention de 500 mille pour les aider à avoir des activités génératrices de revenus. Cela leur permet de retrouver leur vie d’avant.’’ Le centre a un partenariat avec le centre de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour le développement du genre qui lui octroie une subvention qui lui permet de s’occuper de la réinsertion socioéconomique et psychosociale de ces dames. ‘’Actuellement, nous sommes à 30 femmes. Nous allons les suivre pour voir la réussite et s’il y a des choses à améliorer’’, souligne-t-elle.
Commentaires