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Bilan de la campagne et perspective: L’agriculture en tonnes et en milliards
Publié le jeudi 19 mai 2016  |  Enquête Plus
Conseil
© Primature par A. SECK
Conseil interministériel sur l`agriculture
Dakar, le 17 mai 2016 - Le chef du gouvernement a président un conseil interministériel sur l`agriculture. La rencontre a réuni des ministres et autres acteurs du secteur.




La production agricole du Sénégal se chiffre à des milliers de tonnes, parfois même à plus d’un million, si l’on se fie aux statistiques du gouvernement. Hier à l’issue du Conseil interministériel, le ministre Seydou Guèye et Aliou Dia ont fait le bilan de l’année passée tout en annonçant les mesures prises pour la prochaine campagne. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que le gouvernement et ses alliés ne supportent pas qu’on conteste leurs chiffres.


Un Conseil interministériel sur la campagne agricole et de commercialisation 2015-2016 s’est tenu hier à la Primature. Ce conclave entre acteurs du secteur a été l’occasion de faire le bilan de l’année passée et de s’entendre sur les objectifs pour l’édition suivante et les mesures à prendre pour bien la préparer. En termes de bilan de la campagne précédente, le ministre auprès du Premier ministre porte-parole du gouvernement à révélé les chiffres qui suit : le total de la production d’arachide pour cette année s’élève à 1 067 500 tonnes. Dans le détail, cela donne 350 000 tonnes destinés à l’autoconsommation, 50 000 tonnes pour les réserves personnelles, 125 000 tonnes pour les subventions. Les pertes post-récoltes sont estimées à 150 000 tonnes, tandis que la collecte des huiliers s’élève à 40 000 tonnes et les exportations à 345 000 tonnes.

Et puisque les chiffres sur l’agriculture sont comme ceux de la croissance - ils sont toujours sujet à polémique -, le ministre a tenu à prouver que ces statistiques du ministère de l’agriculture ne souffrent d’aucune contestation. Ainsi, Seydou Guèye révèle que de tous les acteurs présents, personne n’a émis la moindre réserve. Il s’y ajoute que la Fao représentée à la rencontre a tout confirmé. ‘’Le débat sur les chiffres est un débat artificiel. Beaucoup d’entre nous qui en parlons, ne savent pas comment se mettent en place l’équilibre et l’équation de cette spéculation.’’ ‘’Nous confirmons les propos du ministre. Un vrai faux débat est installé par les spéculateurs qui ne sont pas sur le terrain’’, renchérit Aliou Dia, porte-parole des acteurs.

En conclusion, les 1 067 500 tonnes de production et la collecte de 495 507,77 tonnes ne font l’objet d’aucun doute, selon les participants à la rencontre. Aliou Dia va même plus loin. Pour lui, le ministre a minoré les chiffres par prudence et réserve. A l’en croire, le circuit officiel a acheté 465 000 tonnes. Le marché parallèle aussi en a fait autant. Il suffit, d’après lui, de se rendre à Kaolack, Touba et Louga où des centaines de magasins sont remplis d’arachide. Sans compter les réserves et la consommation. ‘’Le million 200 mille tonnes a été dépassé’’, exclame-t-il.

Afin de se montrer plus convaincant, le gouvernement se laisse aller à des comparaisons. Seydou Guèye indique que pour l’année 2009-2010, le ‘’niveau de production assez équivalent’’ à celui de l’année dernière a été de 1 032 650 tonnes. Pendant ce temps, la collecte se chiffrait à 264 000 tonnes. En 2010-2011, pour une production de 1 286 855 tonnes, 257 346 tonnes ont été collectées. ‘’Ce qui veut dire que les 450 000 tonnes collectées cette année sont une réalité et une performance. Et pour qui connaît le circuit et les pratiques, cela veut dire qu’on a atteint un niveau de production d’un million de tonnes’’, argumente-t-il.

Semence : 140 F le kilo

Concernant le riz, il a atteint, ‘’pour la première fois’’, un niveau de production de 900 000 tonnes de paddy. Soit une augmentation annuelle de 62% cette année. S’agissant de la production céréalière, elle a connu une hausse de 72% cette année, contre 4% en moyenne dans le Sahel, avec les mêmes conditions écologiques. Des résultats obtenus, d’après lui, ‘’grâce aux bonnes politiques menées’’ par l’Etat du Sénégal. Il y a tout de même un bémol, puisque le gouvernement reconnaît qu’il y a eu quelques difficultés pour les huiliers en matière d’approvisionnement en graines.

À propos de la campagne agricole à venir, l’autorité assure que toutes les dispositions ont été prises. 75 000 tonnes de semences sont prévues dont 50 000 tonnes certifiées et 25 000 tonnes écrémées pour un total de 14 milliards. Cette année encore, si l’on en croit Aliou Dia, les paysans vont acheter les semences à 140 F le kilo, comme ce fut le cas l’année dernière (l’Etat qui les avait achetées l’année passée à 300 F le kg doit débourser cette année 350 F). Pour les engrais, le montant budgétaire alloué est de 14 milliards pour 94 000 tonnes dans les différentes variétés. Ça fait un financement total de 32 milliards pour cette année, plus les 8 milliards pour la sécurisation. A cela s’ajoutent 20 000 unités de matériels attelés et 2 000 tracteurs pour un coût global de 80 milliards. De plus, toutes les factures impayées ont été épongées pour un coût de 32,466 milliards. Les comités ont été mis en place le 15 mai dernier et le début de la commercialisation des semences est prévu le 25 de ce mois.

’’Une autre agriculture est en train de se construire’’

Face à toutes ces mesures annoncées ou effectives, le gouvernement se veut encore plus ambitieux en termes de réalisation. ainsi, les objectifs sont fixés à 1 140 000 tonnes pour l’arachide, un million de tonnes pour le mil avec 887 000 tonnes de riz irrigué sur une superficie de 137 000 ha, contre du riz fluvial de 560 000 tonnes sur une superficie de 200 ha. La production de l’oignon est prévue à 395 000 tonnes. Là où le maïs fera 400 000 tonnes. Pour cette dernière spéculation, Seydou Guèye affirme que l’autosuffisance théorique est déjà atteinte. Il reste juste quelques mesures d’accompagnement pour qu’elle soit effective.

D’où son enthousiasme : ‘’Une autre agriculture est en train de se construire. Il s’appuie sur trois axes pour amplifier nos performances et garantir la sécurité alimentaire, avec l’autosuffisance en riz, en oignon et dans les autres spéculations’’. Ces politiques en question sont d’abord la reconstitution du capital semencier, avec un passage de 6 000 tonnes en 2012 à plus de 75 000 tonnes en 2016. Ensuite, ‘’concilier les intérêts de tous les acteurs de la filière et de les maintenir dans le dispositif ; de doper la productivité en augmentant la consommation d’engrais à l’hectare et en renforçant la fertilité des sols pour dépasser la moyenne mondiale qui est de 1 675 kg à l’ha pour se rapprocher des 4 tonnes à l’ha comme en Chine.

Et enfin, favoriser la contractualisation dans la filière pour sécuriser les ressources et permettre aux huiliers de triturer des graines. ‘’Nous avons gagné le pari de la production, et l’autosuffisance est en voie d’être gagnée’’, se veut-il affirmatif. D’après le porte-parole du gouvernement, il ne reste qu’à relever le défi de la commercialisation et de la transformation pour consolider le rôle de l’agriculture comme premier moteur de la croissance et première source de création d’emplois.
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