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Papa Saer Guèye (membre du comité directeur du Pds): ‘’Ceux qui nous ont quittés ont démontré leurs limites objectives’’
Publié le vendredi 13 mai 2016  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par MC
Des militants et sympathisants du PDS pour accueillir Abdoulaye Wade
Dakar, le 23 Avril 2014- Les sympathisants et militants du Parti Démocratique Sénégalais ont sonné la grande mobilisation pour accueillir leur leader politique Abdoulaye Wade. L`ancien chef de l`Etat était attendu cet après midi. Mais son arrivée a été différée de 24 heures. Son avion a été bloqué à Casablanca (Maroc), selon ses proches.




Les nombreux départs enregistrés au Parti démocratique sénégalais ne semblent pas ébranler la formation politique de Me Abdoulaye Wade. Dans cet entretien, Papa Saer Guèye, membre du comité directeur du Pds, revient sur la situation de la famille libérale.

Au moment où l’on agite la question des retrouvailles de la famille libérale, Modou Diagne Fada a décidé de faire cavalier seul en créant son propre parti politique. Que vous inspire cette démarche ?

On n’est jamais heureux de se séparer d’un militant, d’un responsable. Pour ceux qui ont suivi notre parti et qui ont suivi nos relations avec ce frère auquel vous faites allusion (Modou Diagne Fada), on ne peut pas nous reprocher de l’avoir exclu du parti parce que sa vision se limite à une promotion personnelle politique. Il était dans l’opposition et voulait s’accaparer de tous les manteaux de responsabilité. Il est habitué à ce jeu d’artifices et de combines, ce que personne n’acceptera dans ce parti. Quand il a été retiré du gouvernement, il est allé créer son lopin, le ‘’Waar wi’’, pour avoir un mandat, c’est son droit. Et enfin quand on a perdu le pouvoir, quel coup ne nous a-t-il pas fait au niveau des investitures du Pds ? Il a manipulé la liste en tant que responsable de la commission d’investiture du parti. Personnellement, je m’attendais à ce départ car il a une culture d’accaparement de poste. Diagne Fada a le groupe parlementaire libéral et le Conseil départemental de Kébémer entre ses mains. Et au lieu de se battre pour le parti, il a décidé de nous tourner le dos. Nous lui souhaitons bon vent.

Modou Diagne Fada n’est pas le premier sur la liste des nombreux départs. À ce rythme, le parti ne risque-t-il pas de s’affaiblir?

L’histoire politique du Sénégal marche ainsi. Qui était au Parti socialiste depuis le Pra Sénégal et Bds (Bloc démocratique sénégalais) ? Allez voir qui était au Pai (Parti africain de l’indépendance) et à l’Ups (Union progressiste sénégalais), vous aurez des difficultés à les retrouver. Que cela soit le Professeur Serigne Diop, Me Ousmane Ngom, Fara Ndiaye, Marcel Bassène… ils sont légion ces hauts cadres ou responsables qui ont quitté le Pds. Aujourd’hui, certains ne viennent plus à nos réunions. Et ce, depuis deux ans. J’ai beaucoup de respect pour Ousmane Ngom, on a cheminé ensemble mais la manière dont il a procédé en allant rejoindre l’autre camp, je ne l’aurais pas fait à sa place.

Qu’est-ce qui reste du Pds ?

Allez dans les instances du Pds, vous verrez des personnes compétentes capables de créer de la valeur. Ceux qui nous ont quittés ont démontré leurs limites objectives. J’attendais qu’ils fassent des offres alternatives de vision dans les domaines où ils étaient ministres. Qu’on lise d’eux des contributions scientifiques venant des prérequis et la maîtrise des compétences des départements qu’ils ont gérés. C’est là où j’aurais eu mal mais depuis qu’on a quitté le pouvoir, je compte du bout des doigts les hauts cadres ou responsables qui se sont distingués dans leurs compétences et une capacité de prouver qu’ils étaient là parce qu’ils étaient compétents. De ce point de vue, je ne pense pas que l’on puisse regretter leur départ.

Le chef de l’Etat a récemment appelé à des retrouvailles de la famille libérale, quelle est la position du Pds sur la question ?

La position du parti devait être soumise à une saisine officielle. Nous sommes la première force politique d’opposition parlementaire, notre candidat Abdoulaye Wade a été le second à la présidentielle de 2012. Nous sommes dans le Front pour la défense de la République et siégeons dans le Cadre de concertation de l’opposition. Ces responsabilités politiques, cette légitimité nous exigent de savoir quel est le fondement légal de cet appel.

De 2000 à 2012, nous avons dirigé le pays avec des alliés mais aussi avec des adversaires ou des citoyens tout court. Le Pds sur le principe s’engage sur cette voie du dialogue. On était dans l’opposition de 1974 à 2000 ; à deux reprises, nous avons participé à des discussions et à l’époque, des conditions avaient permis d’arriver jusqu’à une participation à un gouvernement. Dans le contexte où nous nous situons, nous nous inscrivons dans une dynamique d’un dialogue qui ne sera pas exclusif. Nous renforcerons toujours l’opposition, nous renforcerons notre ambition, notre droit d’exister qui est la conquête démocratique du pouvoir. Il ne faut pas que ces retrouvailles de la famille libérale qui sont agitées puissent permettre à certains de penser qu’on peut renvoyer les élections législatives de 2017.

Et si toutes les conditions sont réunies pour réussir ce dialogue, peut-on s’attendre à une coalition entre le Pds et la coalition Benno Bokk Yaakaar ?

De mon point de vue, les concertations se limiteront au renforcement de l’Etat de droit, de la démocratie, de la bonne gouvernance et de la transparence, et aux questions majeures qui pourraient demander qu’il y ait une convergence pour un climat apaisé. La gestion du pays, ce n’est pas simplement rejoindre un gouvernement, c’est plutôt créer les conditions majeures d’un épanouissement démocratique. On ne peut pas passer quatre ans à agresser une famille politique alors que ceux qui passent de l’autre côté sont exempts de toute démarche allant dans le sens d’être présentés devant un juge ou un procureur… S’il y avait parmi nous des gens qui avaient des choses à se reprocher, ils se seraient précipités de rejoindre le camp présidentiel.
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