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Sénégal: Saint-Louis sous haute surveillance pour son festival de jazz
Publié le jeudi 12 mai 2016  |  AFP
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© Autre presse par DR
Le Festival de Jazz de Saint-Louis interdit par le préfet




Saint Louis (Sénégal), 11 mai 2016 (AFP) - Points de contrôle aux entrées de la ville, policiers sur les axes stratégiques et devant les hôtels: pour son grand festival annuel de jazz, qui s’ouvre mercredi soir, Saint-Louis, dans le nord du Sénégal, est sous haute surveillance après des attaques jihadistes en Afrique de l’ouest.
La sécurisation de cet évènement, qui se tiendra jusqu’au 16 mai, a été à l’origine de la brève interdiction du festival par le préfet, qui reprochait aux organisateurs un manque d’engagement "dans l’effort de sécurité".
Des attaques jihadistes ont frappé ces derniers mois plusieurs pays de la région, dont la Côte d’Ivoire (19 morts à Grand-Bassam, près d’Abidjan en mars). Le Sénégal, jusqu’à présent épargné, a cependant renforcé la sécurité dans de nombreux lieux publics, comme les hôtels et les administrations.
Saint-Louis, ville classée en 2000 au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, est visitée par de nombreux touristes.
"La sécurité sera au rendez-vous", avait promis le gouverneur de la région, Alioune Aïdara Niang le 4 mai, au second jour de discussions entre organisateurs, autorités et acteurs économiques ayant permis de lever l’interdiction.
"Toutes les dispositions sont prises pour un bon festival avec un impressionnant dispositif de sécurité", impliquant gendarmes et policiers, a déclaré à l’AFP M. Niang, à quelques heures de l’ouverture officielle du festival prévue à partir de 21H00 (locales et GMT).
Selon un responsable policier, en plus des "entrées routières sécurisées", "des forces de sécurité sillonnent discrètement les frontières fluviales et maritimes" avec la Mauritanie.
Les véhicules entrant dans la ville sont ainsi soumis à des fouilles systématiques, a constaté un journaliste de l’AFP. D’après une source de sécurité, près de 600 hommes doivent être déployés pour garantir la sécurité de l’évènement.
Le programme du festival - dont la scène a dans le passé vu défiler de grands noms comme Liz Mac Comb, Gilberto Gil, Manu Dibango, Ali Farka Touré et Randy Weston - comprend des concerts "in" qui se tiendront Place Faidherbe, au coeur de Saint-Louis, île bâtie sur l’estuaire du fleuve Sénégal.

- Jazz et poisson braisé -

A l’affiche figurent de jeunes talents du pays comme Sarro, leurs aînés à la riche carrière internationale comme Cheikh Lô (jeudi), mais aussi des groupes et artistes originaires de près de dix pays, dont le Cubain Omar Sosa (samedi) et l’Américain Marcus Miller (dimanche).
Il est aussi prévu des spectacles "off", des concerts de gospel à la cathédrale de la ville, une foire d’artisans et de commerçants entre autres manifestations, d’après l’Association Saint-Louis Jazz, qui organise le festival.
En dépit du doute jeté par la brève interdiction, "tous les artistes ont confirmé leur participation", a dit à l’AFP Mame Biram Seck, de la commission Programmation artistique.
De nombreux touristes étrangers et des résidents du pays, attirés par l’appel du jazz, sillonnaient les rues de la ville même si leur affluence semble en baisse par rapport aux précédentes éditions, selon le correspondant de l’AFP.
Du côté des hôteliers, restaurateurs, commerçants et divers opérateurs économiques, l’espoir de faire de bonnes affaires durant le festival est en revanche intact.
Baye Diallo, coordonnateur du comité local de la pêche artisanale, explique à l’AFP que durant le festival, "les hôteliers et restaurateurs multiplient leurs demandes en poissons et fruits de mer".
"Certains festivaliers aiment bien manger du poisson braisé dans les cabarets et bistrots", de même que "les hôtes logeant dans les familles", ce qui génère "des revenus pour l’économie locale", précise-t-il, sourire aux lèvres.
D’après Alboury Ndiaye, hôtelier et président de la Fédération des offices de tourisme du Sénégal, le festival rapporte à la ville de Saint-Louis environ "4 milliards de FCFA (plus de 6 millions d’euros) au moins", somme incluant "2 à 3 milliards de FCFA (3,05 à près de 4,6 millions d’euros) pour les hôtels et sites d’hébergement" et de restauration.
ns-cs/sst/cyj


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