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Lahcen Daoudi, ministre marocain de l’Enseignement supérieur, sur la tolérance : «L’Islam n’a pas produit Hitler, ni Staline et n’a été le colonisateur d’aucun pays»
Publié le mercredi 11 mai 2016  |  Le Quotidien




C’est une réponse cinglante que Lahcen Daoudi a fait hier lors de la cérémonie de lancement du 3ème salon des services de l’enseignement supérieur des Etats membres de l’Oci. Le ministre marocain de l’Enseignement supérieur, parrain du forum, s’adressant aux jeunes, a déclaré que le l’Islam est une religion tolérante, malgré ce qu’on veut nous faire croire et qu’elle n’a pas à rougir de son histoire. Aux jeunes, il leur demande d’être fiers et de se faire former pour relever les défis futurs.

Il fallait bien requinquer cette jeunesse musulmane en proie aux accusations «fallacieuses» et aux amalgames sur leur religion savamment entretenus no­tam­ment dans un contexte de menace terroriste. Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres du Maroc n’y est pas allé d’une main morte pour redonner de l’espoir aux étudiants venus nombreux assister au 3ème salon des services de l’enseignement supérieur des pays membres de l’Organisation de la conférence islamique (Oci). Lahcen Daoudi a appelé les jeunes et surtout les étudiants des pays membres de l’Oci à ne pas rougir de leur identité. Même si, reconnaît-il, aujourd’hui «on nous taxe de n’importe quoi».
Poursuivant, il demande aux jeunes d’être fiers de leur histoire. Car, note-t-il, la première université au monde a été construite en terre africaine, à Fez au Maroc, par une femme musulmane. Et durant cette période, rappelle-t-il, des juifs, des musulmans et des chrétiens travaillaient en toute convivialité. Pour dire que les musulmans ont la tolérance dans leurs gènes. «On ne va pas nous apprendre ce que c’est la tolérance», peste le ministre marocain, parrain du 3ème salon des services de l’enseignement supérieur des Etats membres de l’Oci. Aux jeunes, il leur dit : «Vous n’avez pas à rougir de votre identité.»
C’est vrai, souligne-t-il, aujour­d’hui le monde islamique est dans une période de déclin. Mais poursuit-il : «Quand on veut juger une culture, on ne la juge pas sur une période de déclin. On la juge sur la période d’essor.»

«La violence est dans le monde entier ; elle n’est pas liée à une religion ni à un Peuple»
Rapportant une anecdote en Autriche, lors d’une conférence où on parlait de la tolérance, le parrain du 3ème salon, très en verve, raconte que des Européens présents à cette rencontre montraient comme quoi, les musulmans étaient intolérants. Evidemment, il fallait répondre. En bon provocateur, le ministre a pris la parole pour leur dire ceci : «Si vous voulez nous juger, eh bien prenez 5 siècles où l’Islam a dominé le monde, c’est-à-dire du 10ème au 15 siècle, et 5 siècles où les autres ont dominé le monde et nous allons voir, car nous n’avons pas produit Hitler, ni Staline, nous n’avons pas colonisé des peuples.» Pour lui, l’Islam n’est pas violent. «La violence est dans le monde entier. Elle n’est pas liée à une religion ni à un Peuple. Les gens sont violents parce qu’il y a les conditions de la violence», rétablit-il. Au contraire, souligne-t-il, «notre religion est pour le rapprochement des civilisations mais on ne peut pas montrer l’autre en exemple et nous désigner comme la peste. Nous ne considérons pas l’autre comme un adversaire. Nous devons discuter avec lui de ce qu’on est et non de ce qu’il est. On ne peut jamais être l’autre», plaide le Marocain.
Aujourd’hui, le monde musulman vit une renaissance à travers sa jeunesse. Il convoque les taux de croissance des jeunes élevés dans les pays membres de l’Oci. Au Maroc par exemple chaque année, il y a 12% d’étudiants. Selon lui, c’est le cas au Sénégal et dans la plupart des pays musulmans. Il souhaite que cette vague soit encadrée. Car la jeunesse c’est l’espoir. «Il faut juste qu’on la forme. En 2050, c’est 2 milliards d’individus en Afrique avec des taux de croissance de 5 à 7%. Tout le monde à les yeux rivés sur l’Afrique, non pas pour les beaux yeux de notre continent, mais pour la potentialité que recèle l’Afrique. La qualité et la personnalité de l’Africain sont les deux fondamentaux pour que l’Afrique reparte sur de nouvelles bases», conclut le ministre marocain.
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