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Mael Thiam, administrateur de l’Apr: ‘’C’est à l’honneur d’Abdoulaye Wade que sa famille se retrouve’’
Publié le mardi 10 mai 2016  |  Enquête Plus
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© Agence de Presse Africaine par EAG
Après le verdict de la CREI, désolation et déception chez les partisans de Karim Wade
Dakar, le 24 mars 2015 - Le verdict est tombé sur le procès Karim Wade. Le fils de l`ex président Abdoulaye Wade a é té condamné à 6 ans de prison. Verdict qui a crée désolation et quelques scènes de violences vite maitrisées.




Agitées ces temps-ci par le président de la République qui en a émis le souhait, les retrouvailles de la famille libérale pourraient bel et bien aboutir. C’est tout du moins l’avis de l’administrateur de l’Alliance pour la République (Apr). Selon Maël Thiam, ce serait même tout à l’honneur d’Abdoulaye Wade que sa famille politique se retrouve. Dans cet entretien avec EnQuête, il fustige Idrissa Seck pour qui l’appel au dialogue émis par Macky Sall n’est pas sincère.

Le président de la République a récemment appelé l’ensemble des fragments du Parti démocratique sénégalais à des retrouvailles de la famille libérale. Quel est votre avis sur la question ?

Le président de la République reste encore constant sur sa ligne de gouvernance qui est inspirée par une approche inclusive et participative. Ce qu’il a prouvé depuis qu’il est venu au pouvoir avec la mise en place de la Commission nationale de réforme institutionnelle (Cnri). Ce qu’il n’était pas obligé de faire parce que ceci ne faisait pas du tout partie des éléments déterminants qui l’ont amené au pouvoir. Mais il était soucieux d’organiser une concertation au niveau national pour enfin aboutir à ce qui a été proposé aux Sénégalais, lors du référendum. Il a fait preuve d’ouverture également dans le processus d’élaboration du Plan Sénégal émergent (Pse) qui était un processus inclusif qui a pris en compte les préoccupations du plus grand nombre de segments de la société sénégalaise, y compris les politiques et les acteurs de la société civile, entre autres. Et quand on appelle tous les Sénégalais, forcément, on appelle le Pds qui est sa maison d’origine.

Pensez-vous que ces retrouvailles puissent aboutir ?

Ecoutez, moi, je suis optimiste. Il ne faut pas vous fier simplement à ceux-là qui ont la possibilité d’aller vers les médias et qui ne sont pas les plus déterminants dans le Parti démocratique sénégalais. Le Pds regorge de gens qui ont un esprit d’ouverture comme le Président Macky Sall, qui ont également de l’expertise politique et de l’expertise en termes de gouvernance dont on a besoin. Il n’y a pas que des mauvais au sein du Pds. Il y a de très hauts cadres qui ne sont mus que par les intérêts supérieurs du pays et qui sont prêts à répondre favorablement à l’appel du président de la République, Macky Sall.

Pour l’ex-ambassadeur Cheikh Sadibou Fall, ces retrouvailles sont bien possibles si le président de la République saisit de manière officielle le Pds. Est-ce que Macky Sall est aujourd’hui dans ces dispositions ?

Déjà, il faut se réjouir que des cadres du Pds soient dans les dispositions à favoriser ces retrouvailles. Je pense que c’est le premier résultat à obtenir. Que tout le monde soit d’accord sur la pertinence de ces retrouvailles. Maintenant, le reste, c’est une question d’approche. Je pense que si nous avons une vision et un objectif communs, l’approche sera très facile.

Ces retrouvailles semblent suspendues à la seule volonté d’Abdoulaye Wade. Espérez-vous qu’il réponde favorablement à l’appel de son successeur, vu leurs relations souvent heurtées ?

Le Pds a son mode de fonctionnement et d’organisation hiérarchique. Je ne vais pas me prononcer là-dessus. Ce que je puis dire, c’est qu’aujourd’hui, on peut espérer que ces retrouvailles aboutissent. Pourquoi devrait-on exclure le président Abdoulaye Wade de toutes velléités de prioriser les intérêts supérieurs de la Nation ? Abdoulaye Wade est un Sénégalais, de surcroît un ancien président de la République qui est soucieux de la bonne marche du pays. Etant le père fondateur du libéralisme au Sénégal, je pense que ce serait tout à son honneur que sa famille politique se retrouve.

Y-a-t-il des préalables à ces retrouvailles de la famille libérale ?

Non ! A mon avis, ce qui est important, c’est que tout le monde soit convaincu de la pertinence de ces retrouvailles et que chacun s’engage de manière résolue à favoriser cette initiative. Maintenant, une fois que ceci est acquis, le reste devient facile. Je ne sais pas de quel préalable on pourrait parler.

La libération de Karim Wade par exemple ?

La libération de Karim Wade n’est pas du ressort du président de la République. Sa libération, ce que je souhaite pour tout Sénégalais qui soit derrière les verrous, relève de la justice sénégalaise. Je pense que le Pds ne se réduit pas à Karim Wade. Il n’y a pas que lui et des responsables du Pds qui sont en prison pour une raison ou pour une autre. Je crois que ce qui nous lie est beaucoup plus important que ces préalables. Je ne pense pas qu’il soit pertinent que des préalables soient posés, dans le cadre de ces retrouvailles.

Si ces retrouvailles aboutissent, le chef de l’Etat ne risque-t-il pas de se retrouver sans une opposition forte ?

Si le président de la République n’était qu’un homme politique, la coalition autour de sa personne suffirait pour gouverner le Sénégal. Mais le président de la République n’est pas qu’un homme politique. Il est plutôt un homme d’Etat. La différence entre les deux, c’est qu’un homme politique est plutôt préoccupé à gagner les élections à venir, tandis que l’homme d’Etat est plutôt soucieux du devenir du peuple qu’il dirige.

Ces retrouvailles ne risquent-elles pas de saper l’unité de Bby ?

La motivation de Bby est beaucoup plus orientée vers des résultats socioéconomiques que vers un positionnement idéologique. Ceci étant, rassurez-vous que ceux qui sont dans Bby sont également soucieux de l’élargissement de l’assiette de la participation autour du Pse. Je ne pense pas qu’il y ait des velléités de jalousie dans le camp présidentiel qui pourraient poser un préjudice à des éventuelles retrouvailles.

Pensez-vous que des partis comme l’Afp, le Ps ou encore le Pit accepte de cohabiter avec le Pds, dans une même coalition ?

Mais pourquoi cela n’est pas possible ? Avant la coalition Bby, certains disaient qu’il n’était pas possible que le Ps coalise avec l’Apr ou que le Pit cohabite avec l’Apr. Certains aussi avaient pensé que jamais Djibo Ka, Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse ne se retrouveraient dans une même dynamique. Aujourd’hui, c’est fait. Les esprits et les mentalités évoluent. Grâce au président de la République, nous avons réussi à implanter dans la carte mentale de tous les grands acteurs politiques que le plus important, ce sont les résultats socioéconomiques que nous sommes à même de pouvoir donner aux Sénégalais. De ce point de vue, je pense que tout le monde devrait être capable de mettre entre parenthèse ses idéologies, certains aspects du passé et puis nous mettre autour de la table pour régler les problèmes des Sénégalais.

Le président de la République n’anticipe-t-il pas sur une éventuelle implosion de Bby, en retrouvant sa famille politique d’origine ?

Non, je ne le pense pas. Le président de la République avait tendu la main, depuis qu’il est venu au pouvoir. Les hostilités avaient été déclenchées par le Pds.

Mais le président Wade, quand il quittait le pouvoir, avait pourtant demandé à tous ses militants de soutenir le Président Macky Sall.

Oui, ce que nous avions d’ailleurs salué à l’époque. Ce qui avait profondément touché le Président Macky Sall. C’est ce qui a fait que lui aussi, a toujours été dans une posture d’ouverture et de tendre la main à tous les responsables du Pds. D’ailleurs, certains l’ont compris très tôt et sont tout de suite venus vers lui. Certains ont compris à l’époque et l’appel du président Abdoulaye Wade et la posture d’ouverture du Président Macky Sall. Maintenant, ce n’est pas la peine de revenir sur le passé. Ce qui est important aujourd’hui, c’est d’arriver à ancrer cet esprit d’ouverture, de retrouvailles, de conciliation et de rassemblement de tous les Sénégalais autour de l’essentiel qui est la réussite du Pse.

Dans une récente sortie médiatique, le président du Rewmi, Idrissa Seck, estime que l’appel au dialogue lancé par le chef de l’Etat est tout sauf sincère. Comment appréciez-vous cette réaction ?

Que Idrissa Seck n’ait pas répondu favorablement est une preuve de la pertinence de l’appel du président de la République. Idrissa Seck a toujours ramé à contresens dans son cursus politique. Il fonctionne de contradiction à contradiction. On l’a vu avec le Président Abdoulaye Wade. Il n’a jamais été constant. Il a toujours été l’homme des coups bas. Avec le Président Macky Sall également, il a été le premier à trahir Benno bokk yaakaar (Bby). Ce n’est pas gênant que Idrissa Seck ne réponde pas favorablement à l’appel du président de la République.

Il propose un Conseil suprême de la République pour assister le président de la République dans certaines prises de décisions. Comment accueillez-vous cette proposition ?

Cette proposition d’Idrissa Seck est l’expression de son traumatisme post-électoral. Il n’arrive pas encore à digérer que le président de la République du Sénégal s’appelle Macky Sall. Il a toujours lié sa réussite à l’échec du président de la République. Je pense qu’il n’est pas important de s’attarder sur les élucubrations d’un homme exilé dans les gouffres de sa jalousie. Il existe une République au Sénégal avec une Constitution selon laquelle le président de la République doit être élu au suffrage universel. Ce qui a été brillamment le cas du Président Macky Sall qui, au bonheur des Sénégalais, a mis en place une ligne de gouvernance qui donne les résultats que nous connaissons.

Je pense qu’Idrissa Seck s’est réduit à une dimension municipale. Il ferait mieux de voir comment rehausser l’assise sociologique de son parti et de lui-même, plutôt que de nous amener vers des errements, j’allais dire, d’une basse plaisanterie. Pour vous démontrer la non-pertinence de ses idées, rappelez-vous que c’est lui, après tant de postes occupés dans le gouvernement et dans le Pds, qui s’est réveillé un jour pour dire qu’il est à l’an zéro de sa vie politique. C’est dire en fait que c’est un homme très instable qui vit son traumatisme. Un homme que les Sénégalais ont fini d’oublier dans l’espace politique du Sénégal.

Où en est votre parti, l’Apr, dans sa structuration, son organisation et sa massification, après quatre ans d’exercice du pouvoir ?

L’Apr est toujours fidèle à sa ligne stratégique, depuis que nous sommes dans l’opposition jusqu’à maintenant. Le format d’une organisation humaine doit dépendre de plusieurs paramètres dont l’objectif, le niveau d’assimilation et également l’expérience et la concurrence. Si vous combinez tous ces paramètres, vous comprendrez la pertinence du choix organisationnel de l’Apr qui est une structuration horizontale. C’est un mode de structuration. Il faudrait que nous arrivions quand même à accepter et même à promouvoir l’idée selon laquelle un parti, dans un petit pays comme le Sénégal, explore un mode d’organisation, un format qui vient enrichir la communauté scientifique en termes de science politique.

Nous avons opté pour une structuration horizontale, parce que nous sommes dans notre cycle de vie à une phase de croissance qui est caractérisée par l’attraction de grandes personnalités et de grandes organisations. Il faut donner à ces dernières la chance de pouvoir instaurer et promouvoir leurs leaderships au sein du parti. Maintenant, quand nous aurons embrayé avec la phase de maturation, on verra, en fonction de la situation politique du pays, si cela est nécessaire d’aller vers une structuration verticale. Mais, nous sommes bel et bien un parti structuré, avec des comités à la base. Quel que soit par ailleurs ce qu’on peut dire du mode de structuration, l’Apr répond à la vocation d’un parti politique qui est exclusivement de gagner des élections. Depuis que l’Apr est créée, l’expérience a montré que nous gagnons toutes les élections.

Depuis le départ de Moustapha Cissé Lô de Touba, il n’y a personne qui coordonne l’Apr là-bas. Le parti a-t-il déjà désigné quelqu’un pour le remplacer?

Ecoutez, il y a beaucoup d’autres localités où le parti n’a pas désigné quelqu’un, tel que cela a été fait à Touba et ça fonctionne très bien.

Mais Touba quand même, c’est une localité où vous avez toujours perdu.

Nous avons pris bonne note de la contreperformance du parti à Touba. Nous sommes en train de mener des travaux d’évaluation pour voir quelles sont les mesures correctives à prendre. Pour nous, ce n’est pas du tout alarmant. Nous pouvons récupérer Touba. Nous y travaillons. Nous savons qu’il y a des problèmes de communication. Il y a souvent des incompréhensions entre des leaders d’opinion, des habitants de cette localité et le régime actuel. Mais, je pense qu’avec une bonne stratégie de communication et les mesures que le président de la République est en train de prendre, nous récupérerons Touba.
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