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Un guide religieux prône l’apprentissage de "l’intelligence émotionnelle" dans les écoles
Publié le lundi 9 mai 2016  |  Agence de Presse Sénégalaise




L’imam de la mosquée Ihsane de Saint-Louis (nord), Mohammedou Abdoulaye Cissé, a souligné dimanche la nécessité d’intégrer la notion d’intelligence émotionnelle dans les programmes scolaires afin de permettre aux futurs cadres d’échapper au diktat des pulsions et d’inscrire leurs actions dans la droiture.


’’Nous avons un système scolaire qui forme suivant la répétition. Ce système produit des ressources humaines et des diplômés compétents, mais qui peuvent avoir du mal dans leurs actions à se départir de leurs pulsions (…). Il est donc nécessaire d’intégrer l’intelligence émotionnelle dans les enseignements des futurs cadres’’, a-t-il notamment déclaré.

L’imam Mouhammedou Abdoulaye Cissé intervenait en wolof lors de la cérémonie officielle de la 35ème édition de la ziarra annuelle (pèlerinage) dédiée à son défunt père Serigne El Hadji Madior Cissé, Moukhadam (érudit) de la confrérie tidiane et fondateur du dahira (association) Moutahabina Fi Lahi (communauté de ceux qui s’aiment en Dieu, en arabe).

’’La maîtrise de soi est un facteur important dans la vie d’un homme. Malheureusement c’est une dimension qui n’est pas assez prise en compte dans l’éducation des enfants. Nous avons un système fait de sorte qu’on peut réussir en mémorisant les leçons. Cela laisse la porte ouverte à la tricherie’’, a-t-il déploré.

’’La maîtrise de soi est importante. Elle permet dans la gestion des situations et des structures de mettre en avant l’intérêt général. Il nous faut des hommes et des femmes dans tous les secteurs ayant une conscience de soi et qui font du respect d’autrui un support de leurs actions’’, a-t-il indiqué.

Il a, à cet égard, mis en garde contre une forme d’éducation des enfants reposant sur l’obsession de la réussite, le mépris des autres et le faible estime des valeurs de respect et de solidarité qui fondent une société harmonieuse.

’’La récurrence des grèves au Sénégal est liée à la présence dans différents secteurs et structures d’agents certes chevronnés mais à qui il manque souvent ce respect et cet égard envers les autres. Une manifestation d’une faible maîtrise des pulsions’’, a souligné le khalife de Madior Cissé dans sa communication portant sur la droiture.

’’Du président de la République, aux agents de l’administration en passant par les médecins infirmiers et enseignants, chacun devrait se demander si ses actions de tous les jours reposent sur la droiture’’, a-t-il rappelé.

Il est ainsi revenu tout au long de la cérémonie sur le fondement religieux, social et culturel de la ‘’droiture’’ à travers des versets coraniques et autres anecdotes tirés des actions du prophète Mahomet (PSL) et des grands hommes religieux du pays.

Le gouverneur de la région, Alioune Aidara Niang et diverses autorités locales, religieuses et coutumières ont pris part à la manifestation organisée au quartier Sud de la ville de Saint-Louis. Plusieurs centaines de fidèles musulmans principalement de la confrérie tidiane ont participé à ce rassemblement religieux ouvert samedi.
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