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Art et Culture

Annulé par le préfet, autorisé par le gouverneur : Au Festival des notes discordantes
Publié le samedi 7 mai 2016  |  Le Quotidien
Le
© Autre presse par DR
Le Festival de Jazz de Saint-Louis interdit par le préfet




Le festival international de jazz de Saint-Louis aura bel et bien lieu. 24 heures après la publication d’un arrêté préfectoral l’interdisant, le préfet du département de Saint-Louis a pris le sens contraire en reportant sa première décision pour finalement autoriser l’évènement. Cette décision aurait été prise après que le ministre de l’Intérieur se soit lui-même saisi de la question.

L’interdiction d’organiser l’édition 2016 du Saint-Louis jazz n’aura duré que le temps d’une rose au grand bonheur des nombreux mélomanes, commerçants,
guides touristiques, hôteliers et autres qui ont eu des sueurs froides depuis que cette décision a été rendue publique. L’émotion, le tôlé et la consternation provoqués par l’arrêté préfectoral ont rapidement eu leur effet, car une réunion a vite été convoquée avec la participation des différents acteurs impliqués pour trouver une solution et sauver l’évènement. Cette réunion, présidée par le gouverneur de la région, lui a permis de remercier tous ceux grâce à qui la situation a été décantée. Il a souligné que la tournure prise par la décision préfectorale a montré qu’il était fondé de clarifier
qu’il ne s’agit pas d’interdire le festival de jazz de Saint-Louis, mais plutôt les manifestations du festival devant avoir lieu sur les lieux publics pour des raisons
évoquées dans l’arrêté d’interdiction.
Alioune Aïdar Niang qui dit avoir regretté le défaut d’engagement des organisateurs du festival a également précisé n’avoir jamais, lui et ses collaborateurs,
évoqué la question du terrorisme pour motiver la décision. «On s’est gardé d’utiliser le mot terrorisme, nous ne l’avons jamais dit. Nous avons convoqué des
questions de vulnérabilité, de sécurité et de défaut d’engagement dans l’effort de sécurité», a en effet souligne M. Niang. Il dit donner des instructions au préfet en toute responsabilité, car son rôle en tant que gouverneur est de veiller à la sécurité des personnes et de leurs biens. Et par conséquent, si le festival devait se tenir, il avait estimé que tous ceux devant faire le déplacement sur Saint-Louis devaient venir et repartir dans des conditions qui garantissent leur intégrité physique. Dans la même foulée, il a révélé avoir reçu des instructions du ministre de l’Intérieur afin de réexaminer la décision d’interdiction si toutefois les efforts de sécurité étaient partagés, étant entendu que le comité de sécurité ne pouvait pas à lui seul supporter les charges liées à la sécurité. Aussi, explique-t-il, c’est dans cette lancée que les hôteliers ont été impliqués dans la recherche de solutions. Ce qui fait que la réunion tenue avec tous les acteurs dans la matinée du mercredi dernier a permis de trouver des solutions lui permettant de demander au préfet de reporter
son arrêté d’interdiction. Mieux, le gouverneur a souligné avec force que le festival de jazz aura bien lieu. Les hôteliers dont les intérêts étaient en jeu ont en effet accepté de débourser chacun 100 mille francs, ce qui au total a permis d’obtenir 2 millions. L‘Association Saint-Louis jazz a de son côté accepté
de participer à hauteur de 2 millions. Le reste devant être compléter par le comité de sécurité. Satisfait de ces évolutions, le gouverneur de Saint-Louis a
dit que la sécurité sera bien garantie pendant toute la durée du festival.
Le président du Saint-Louis jazz, Me Ibrahima Diop, s’est félicité de la lucidité dont ont fait montre les autorités. Lui n’a d’ailleurs jamais douté de la tenue du festival. A l’annonce de la décision d’interdiction, il avait en effet dit tout son optimisme de voir cette décision reportée par l’autorité qui l’a prise ou se faire tout simplement reporter.
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