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Art et Culture

Saint-Louis obtient le maintien de son festival annuel de jazz, son évènement moteur
Publié le mercredi 4 mai 2016  |  AFP
Le
© Autre presse par DR
Le Festival de Jazz de Saint-Louis 2016




Saint Louis (Sénégal) - Le grand festival annuel de jazz de Saint-Louis, dans le nord du Sénégal, dont l'interdiction officielle a suscité un concert de critiques, se tiendra la semaine prochaine comme
initialement prévu, avec une sécurité renforcée après de récentes attaques jihadistes en Afrique de l'Ouest.
Les appels au maintien du festival - dont la 24e édition doit s'ouvrir le 11 mai, pour cinq jours avec notamment pour tête d'affiche l'Américain Marcus Miller - s'étaient multipliés depuis la révélation, mardi, d'un arrêté du préfet du département de Saint-Louis stipulant l'interdiction de la manifestation en raisons de menace pour la sécurité.
La levée de l'interdiction a été réclamée par l'Association Saint-Louis Jazz, qui organise le festival, des opérateurs économiques, de simples résidents de la ville classée en 2000 au Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco, visitée par de nombreux touristes.
Et mercredi, la star sénégalaise de la musique Youssou Ndour a mis son poids dans la balance en faveur du maintien: les organisateurs, "les services de sécurité et les partenaires doivent discuter pour sauver le festival", a-t-il dit.
Comme motifs de l'interdiction, l'arrêté du préfet évoquait le contexte sécuritaire ambiant, la vulnérabilité de la commune de Saint-Louis et le refus des organisateurs de s'engager dans l'effort de sécurité".
Des attentats jihadistes ont frappé ces derniers mois plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, dont la Côte d'Ivoire (19 morts à Grand-Bassam, près d'Abidjan en mars). Le Sénégal, jusqu'à présent épargné, a cependant renforcé la sécurité dans de nombreux lieux publics, comme les hôtels et les
administrations.
"S'il est annulé, ce serait une victoire pour" les jihadistes, "la vie doit continuer", a estimé Youssou Ndour à Dakar, alors qu'à Saint-Louis se déroulaient des pourparlers entre autorités, organisateurs et acteurs économiques sur la question.
Quelques heures plus tard, mercredi soir, le gouverneur de la région de Saint-Louis, Alioune Aïdara Niang et le président de l'Association Saint-Louis Jazz, Ibrahima Diop, ont annoncé devant la presse la nouvelle: l'interdiction est levée, le festival pourra se tenir.
"Le festival de jazz de Saint-Louis aura bel et bien lieu", a dit M. Diop.
"Le volume d'hommes à engager pour la sécurité de l'évènement dépasse de très loin les possibilités de l'Association Saint-Louis Jazz et ça, nous l'avons compris", a déclaré M. Niang.
"J'ai instruit Mme le préfet de lever la mesure", elle a pris "un autre arrêté pour rapporter" le précédent, a ajouté le gouverneur, assurant: "La sécurité sera au rendez-vous".

- "Un soulagement" -

Selon une source de sécurité interrogée par l'AFP, il est envisagé le déploiement de quelque 600 hommes pour assurer la sécurité du festival.
D'après un des organisateurs, la préfecture avait demandé à l'association de consacrer dans le budget du festival 15 millions de FCFA (près de 22.900 euros) aux charges liées à la sécurité. Le budget global prévisionnel de 214 millions de FCFA (un peu plus de 326.000 euros) n'étant alors bouclé qu'à 25%,
l'association a indiqué qu'elle ne pouvait débloquer que 1 million de FCFA (un peu plus de 1.500 euros) pour ces charges.
Mercredi, il a été retenu que le festival débloque 2 millions de FCFA (3.000 euros), tandis que des hôteliers ont promis des contributions d'environ 1,8 million de FCFA (plus de 2.700 euros).
Sans fournir de chiffres, le gouverneur a affirmé: "Il y a un gap important entre les engagements" financiers pris par organisateurs et les hôteliers et "les besoins du comité régional de sécurité. (...) Le reste sera supporté par l'Etat".
Ibrahima Diop, de l'association, a invité "ceux qui étaient en voie d'annuler leur réservation" à effectuer le déplacement à Saint-Louis, dont la scène jazz a dans le passé vu défiler de grands noms comme Liz Mac Comb, Gilberto Gil, Manu Dibango, Ali Farka Touré et Randy Weston
"C'est un soulagement pour le secteur de l'hôtellerie", a dit Alboury Ndiaye, hôtelier et président de la Fédération des offices de tourisme du Sénégal.
Selon lui, le festival "c'est une économie de 4 milliards de FCFA (plus de 6 millions d'euros) au moins pour la ville, dont 2 à 3 milliards (3,05 à près de 4,6 millions d'euros) pour les hôtels et sites d'hébergement" et de
restauration.
ns-cs/mr
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