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Dépôt de cahiers de doléances au palais: Macky Sall appelle les travailleurs à mettre en avant "la fibre patriotique"
Publié le mardi 3 mai 2016  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
1er mai - Les cahiers de doléances remis au chef de l`État
Dakar, le 1er mai 2016 - Les centrales syndicales du Sénégal ont remis, ce dimanche 1er mai, leurs cahiers de doléances au président de la République, à l`occasion de la fête du travail.




Au cœur des revendications syndicales figurent en bonne place la baisse du coût de l’électricité, du pain, du transport mais également, la revalorisation du smic. Au palais de la République hier, dimanche 1er mai pour la traditionnelle cérémonie de remise des cahiers de doléances au chef de l’Etat, les différents secrétaires généraux des centrales syndicales l’ont fait savoir, tout en reconnaissant les progrès du gouvernement dans l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie. Occasion saisie par le président de la République, Macky Sall pour lancer un appel aux travailleurs pour qu’ils mettent en avant la «fibre patriotique» pour un climat social stable afin de lui permettre de mieux travailler à revaloriser leur statut.

«Vous avez reconnu que le gouvernement a fait beaucoup d’efforts pour améliorer les conditions des travailleurs. Cependant, il faut que vous ayez en vue que, nous ne pouvons pas tout faire et en même temps». Ces propos sont du Président de la République, Macky Sall qui recevait hier, dimanche 1er mai, les cahiers de doléances des travailleurs. Selon le chef de l’Etat, si on prend le secteur de l’éducation qui est en ébullition ces dernières années, l’Etat a fait des sacrifices pour régler l’essentiel des revendications qui ont connues des lenteurs depuis 20 ans.

«Nous avons mis plus de ressources dans ce secteur qui continue d’être instable. On ne peut pas compromettre l’éducation des élèves. Tout a été respecté à notre niveau concernant les engagements, il ne reste que la mise en œuvre pour certaines gages et tout ne peut pas être réglé du jour au lendemain », avance le successeur de Abdoulaye Wade. Et d’appeler les enseignants à mettre en avant leur «fibre patriotique» pour un meilleur avenir de l’école sénégalaise. « Il faut être patriotiques. On constate que malgré les nombreux efforts du gouvernement dans ce secteur, le niveau des élèves, la qualité des enseignements font que baisser et les parents préfèrent amener leurs enfants dans les écoles privées » se désole le Président de la République. Et d’avancer : «j’ai dit à mes ministres, de ne pas prendre des engagements qu’ils ne pourront pas respecter. Si ce n’est pas possible, faites le leur savoir dans la grande transparence afin qu’il n’y est plus de malentendu ou quelques divergences. Car, il faut dire, que si vous nous poussez et qu’on se retrouve dos au mur, on est obligé de s’arrêter et de faire face». Le président Sall pour s’en féliciter à renouveler son engagement à accompagner les travailleurs. A cet effet, il a annoncé les élections de représentativité dans les centrales syndicales.

«La stabilité sociale au quotidien demeure un des piliers pour développer le pays. Placez alors vos actions dans cette dynamique afin que tous ensemble, nous puissions en sortir gagnant. Cette stabilité qui en résulte du dialogue, j’en appelle au patronat de s’approprier du haut conseil du dialogue social pour permettre à cette instance de jouer pleinement son rôle pour un climat apaisé» a-t-il noté.

Le président de la République a en outre rappelé quelques résultats effectifs dans la bonne marge de l’administration mais aussi d’autres chantiers favorables aux travailleurs. Pour ce qui est des inspecteurs du travail, cette revendication a été totalement prise en charge par gouvernement et ces derniers seront dans les conditions pour mener leur travail de contrôle et d’alerte pour une administration dynamique au Sénégal. Le chef de l’Etat a aussi annoncé la 2ème conférence sociale qui aura comme thème « la problématique des retraités au Sénégal » comme pour faire savoir que c’est une préoccupation qui lui tient à cœur.

Sur l’acte III de la décentralisation, le chef de l’Etat a demandé aux collectivités locales d’être patientes et tolérantes. « C’est une réforme majeure qui ne doit pas être analysée sous l’angle politique. Nous n’avons pas de problème pour transférer les moyens, mais il faut qu’il soit mis là où il faut. Il nous faut bien analyser sa mise en place. La distribution des moyens sera bientôt effective » fait-il remarquer.
Les doléances des syndicales

Ils étaient cinq secrétaires généraux à prendre la parole pour présenter leurs doléances au chef de l’Etat pour l’édition 2016. Des doléances qui tournaient autour des baisses de l’électricité, du pain mais aussi du transport. Selon Sidya Ndiaye, le contexte est difficile pour les travailleurs à cause d’absence de suivi de certains mécanismes mis en place par le gouvernement. A cet effet, il a demandé au chef de l’Etat de donner des instructions fermes pour la mise en œuvre du pacte national de stabilité sociale et d’émergence économique. M. Ndiaye du Fgts a aussi sollicité le chef de l’Etat à soutenir les collectivités locales avant de le remercier pour les efforts consentis dans le maintien des denrées de premières nécessités depuis son accession à la magistrature suprême, la baisse du carburant tout en l’exhortant à travailler d’avantage pour la baisse de l’électricité, du pain mais aussi du transport.

Ces mêmes préoccupations ont été évoquées par les autres syndicalistes dont Cheikh Diop de la Cnts/Fc, Mademba Sock de l’Unsas. Il s’y ajoute la revalorisation du Smic mais aussi relance de certaines sociétés. Le Chef de l’Etat, quant à lui a tenu à rassurer les syndicalistes sur leurs doléances dans un climat très convivial qui a permis aux deux parties de se jeter de «petits cailloux» de temps à autre.

LES 16 POINTS DE REVENDICATIONS DE L’UDTS

L’Union démocratique des travailleurs du Sénégal (Udts) a dévoilé 16 points revendications sociales pour exprimer les exigences fortes des travailleurs et travailleuses.
Il s’agit de l’arrêt de la fermeture des entreprises de surgélation de poissons et de conserveries et la réouverture de S.A.I.B et AFRICAMER, le payement des droits des travailleurs des entreprises liquidées notamment SENEPESCA et AFRICAMER. Les camarades de la Secrétaire Générale de l’Udts, Marième Bâ Konaté, exigent la «fin de la précarisation des emplois dans les secteurs de l’hôtellerie, de la boulangerie du gardiennage et sécurité, des abattoirs». Non sans inviter l’Etat à «la publication du rapport final de l’étude sur le système de rémunération et l’ouverture de négociations sur le régime indemnitaire et la revendication portant sur l’augmentation de l’indemnité de logement des enseignants». Dans le secteur éducatif, l’Udts invite le gouvernement à «l’apurement des stocks de mise en solde des maîtres et professeurs contractuels et de tous les arriérés de paiement de rappels d’intégration et d’avancement».
L’UDTS compte se battre pour amener l’Etat et les Employeurs à prendre des mesures visant à améliorer les conditions de vie et de travail des travailleurs et travailleuses.

DIANTE DEZINGUE L’ETAT

«La gestion démocratique du personnel des enseignants a été remise en cause au ministre de l’Education nationale et au niveau du ministère de la formation professionnelle avec la désignation de certains chefs d’établissement sans respecter la procédure. La préoccupation des enseignants est aussi la lenteur administrative dans la délivrance des actes administratifs, dans la mise en solde et les paiements de rappels. Il ne faut pas oublier la question du statut et de la gestion de la carrière des travailleurs, la mise en place d’un système de rémunération juste et équitable. La seule question qui a fait l’objet d’effort de la part du gouvernement est la sur-imposition des enseignants reclassés de 2006. Là encore, on nous signale des cas d’omission. C’est seulement 10% de réalisations des accords inscrits dans le procès-verbal signés avec le gouvernement».

YANKHOBA SEYDI, SAES : «Le dépôt des cahiers est un rituel insensé»

«Chaque année, nous déposons des cahiers de doléances qui s’amoncellent sur la table du gouvernement. C’est juste une tradition qui ne produit rien du tout ! Beaucoup de syndicats sont en grèves. Les centrales déposent des cahiers. Qu’est-ce qu’on en fait ? Ce n’est pas généralement suivi d’effets. Il ne se passe rien. C’est, à la limite, un rituel insensé. Nous avons déjà observé des mots d’ordre de grève. Nous attendons la mise en œuvre de l’arrêté pris sur la réforme des titres. J’espère qu’ils tiendront parole pour éviter que la situation ne s’enlise».
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