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Il y a trois ans: Le calvaire commençait pour Karim
Publié le mardi 19 avril 2016  |  Enquête Plus
Karim
© AFP par DR
Karim Wade, fils de l’ancien président de la République Abdoulaye Wade




Le fils de l’ex-président de la République célèbre un anniversaire d’un genre particulier. Il y a trois ans jour pour jour qu’il a été placé sous mandat de dépôt par la commission d’instruction de le Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Le début d’un long voyage qui devrait durer 6 ans.



Dans trois ans, Karim Wade devrait voir le bout d’un tunnel dans lequel il est entré...trois ans plus tôt. L’ancien ministre d’État chargé de la Coopération internationale, de l'Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures poursuit son chemin de croix. Confronté à l’impératif de reddition de comptes, nouveau cheval de bataille des autorités, les choses s’accélèrent pour lui à la perte du pouvoir des Libéraux. Entendu en juillet, puis en novembre et décembre 2012, à la section de recherches de la gendarmerie de Colobane, une interdiction de sortie du territoire lui est signifiée, le 15 novembre 2012.

Le 16 mars 2013, une première mise en demeure pour justifier la licéité d’un patrimoine estimé à 694 milliards 946 millions 390 mille 174 F Cfa, lui est servie. Un mois plus tard, le 17 avril, il est inculpé pour enrichissement illicite, complicité d’enrichissement illicite et corruption en compagnie de Mamadou Pouye, Ibrahim Aboukhalil, Pierre Goudjo Agbogba, Cheikh Diallo, Boubacar Konaté, Mbaye Ndiaye, Alioune Samba Diassé. Mamadou Aïdara dit Vieux, Evelyne Riout Delattre et Mballo Thiam font quant à eux l’objet de mandat d’arrêt pour complicité d’enrichissement illicite. Un semestre plus tard, une seconde mise en demeure pour 99 milliards 129 millions 648,6 F est servie aux inculpés. Mais cette fois-ci, seuls Karim Wade et Mamadou Pouye font l’objet de mandat de dépôt, à l’expiration de la mise en demeure, en novembre 2013.

A la fin de l’instruction, le patrimoine présumé de Karim Wade est ramené à 117 milliards de francs CFA. Les accusations d’enrichissement illicite portent sur différents secteurs d’activité dont les finances, les domaines aéroportuaire, portuaire, immobilier, et médiatique. Le 31 juillet 2014 commence alors un procès qui va durer plus de 9 mois, riche en rebondissements. Le premier des faits insolites qui l’ont émaillé jusqu’ici est sans conteste le limogeage spectaculaire du procureur spécial Alioune Ndao, en pleine audience, le 12 novembre 2014. Deux mois plus tard, le 14 janvier 2015, Me Amadou Sall, avocat de la défense, est expulsé sur ordre du président Henri Grégoire Diop, dans la matinée. A la reprise de l’audience, dans l’après-midi, Karim Wade est malmené physiquement par les éléments pénitentiaires d’intervention (Epi) qui l’obligent à rejoindre le box manu militari. Moins d’une semaine plus tard, le 20 janvier, la défense suspend sa participation au procès. Au cours d’une conférence de presse, Me Seydou Bamba Diagne, l’un de ses avocats, dénonce ‘‘un complot politico-judiciaire uniquement pour empêcher la candidature ou faire l’impasse sur les droits civiques et politiques de Karim Wade’’.

L’histoire va-t-il se terminer par une grâce présidentielle ?

Rien de plus à signaler jusqu’au 21 mars 2015 où il est investi candidat des Libéraux pour la présidentielle de 2019. Problème : l’investiture survient deux jours avant le verdict tant attendu du président Henri Grégoire Diop de la Crei, qui a eu la main lourde. Karim Wade est finalement condamné à six années de prison et 138 milliards d’amende, ‘‘atteint et convaincu d’enrichissement illicite’’. Lot de consolation : il préserve ses droits civiques qui devraient lui permettre de briguer le suffrage des Sénégalais à sa sortie.

Son passage à la case prison a-t-il renforcé son aura de présidentiable ? Sera-t-il le fils de son père qui a emprunté ce ‘raccourci’ pour asseoir une légitimité populaire ? En tout cas, après sa condamnation par la Crei et la confirmation du verdict par la Cour suprême en août 2015, la saisine des instances internationales s’est présentée comme l’une des alternatives pour le fils de l’ex-chef d’Etat. Le 20 avril 2015, un avis du groupe de travail de l’Onu avait qualifié la détention de Karim d’arbitraire. En janvier dernier, un deuxième avis, issu de la même instance, confirmait la première. Après la pression de ses frères de parti exigeant sa libération, les récentes sorties successives de proches collaborateurs du président de la République dont Souleymane Jules Diop, El Hadji Hamidou Kassé, Djibo Leyti Ka, en faveur d’un élargissement, confortent l’idée d’une grâce présidentielle, de plus en plus agitée, qui mettrait fin à ce calvaire pour Karim. Si elles s’avéraient fructueuses.
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