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Traitement du VIH chez les groupes clés: Le taux de prévalence en hausse chez les détenus
Publié le jeudi 14 avril 2016  |  Enquête Plus




Au Sénégal comme dans beaucoup de pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, l’épidémie du VIH est concentrée. Elle est faible dans la population générale, mais élevée dans les groupes clés. Chez les détenus, le taux de prévalence de la maladie est en hausse atteignant aujourd’hui la barre des 2%. Une réunion tenue hier à Dakar et organisée par l’ONUSIDA et le Fonds Mondial vise à définir les stratégies pour plus de disponibilité des services dans ces groupes.

Le VIH/sida a baissé de manière générale dans le monde entier. Au Sénégal, le taux de prévalence est de 0,7%. Mais cette large baisse n’est pas constatée chez les populations clés. C’est-à-dire les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, les travailleuses du sexe, les consommateurs de drogues, les détenus, entre autres.

La Secrétaire Exécutive du Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS), Docteur Safiétou Thiam, a annoncé hier une hausse de la prévalence du VIH chez les détenus au Sénégal qui est de 2%. Elle présidait un atelier de formation sur l’amélioration de l’accès et de la couverture des programmes par les populations clés organisé par l’ONUSIDA et le Fonds Mondial. ‘’Ces populations portent le poids de l’épidémie du sida. On a observé dans ces groupes au Sénégal une stabilité. Il y a un léger recul mais nous pensons qu’il y a encore beaucoup d’efforts à faire’’, renseigne-t-elle.

Toutefois, Mme Thiam informe que beaucoup d’obstacles se posent face à une réponse efficiente de la maladie dans les groupes clés. Ces barrières, elle veut qu’elles soient franchies pour pouvoir atteindre cette cible. ‘’Nous venons de boucler récemment une enquête qui montre qu’il y a 2% chez les détenus. Ils viendront comme populations clés. Cela veut dire qu’il faut les dépister et les mettre sous traitement. Donc il y a beaucoup de défis liés à la particularité de ces groupes, des défis liés à la protection des droits, il y a toute une stratégie que nous devons développer pour que ces gens viennent se traiter’’, a annoncé Dr Thiam.

Ce taux déjà élevé vient s’ajouter à ceux déjà connus, 21% pour les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes communément appelés MSN, 18% chez les professionnelles du sexe. Mais selon la Secrétaire exécutive du CNLS, ils ont un programme de sensibilisation et de dépistage dans les maisons d’arrêt. ‘’Le VIH est très élevé chez les détenus. Ce sont des pourcentages qui peuvent aller jusqu’à 8 ou 12% dans certaines régions. Donc il faut appliquer le ‘’tester et traiter’’ en respectant leur droit humain. Ils doivent prendre le traitement pour ne pas transmettre la maladie parce qu’ils sont dans un milieu fermé’’, a-t-elle soutenu.

5 600 nouvelles infections chaque jour dans le monde en 2014

Le Directeur régional de l’ONUSIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Djibril Diallo, estime qu’il faut mieux illustrer le principe de ‘’localisation et population’’ en lui donnant un contenu pratique déterminant pour réaliser de façon efficiente la fin du sida d’ici 2030.

En effet, selon lui, en 2014, 5 600 nouvelles infections au VIH ont été enregistrées chaque jour dans le monde. 66% de celles-ci surviennent en Afrique subsaharienne. ‘’Au moins 50% de ces nouvelles infections par le VIH par an se produisent au sein des populations clés notamment dans les pays où l’épidémie est généralisée. Donc il nous faut accorder une place prépondérante aux populations clés dans les ripostes nationales au VIH. Cela nous permet de prendre en compte les résultats d’une étude rétrospective de la dynamique de l’épidémie sur 20 ans. Cette étude a montré que la fraction des nouvelles infections par le VIH chez les adultes attribuables aux professionnelles du sexe est comprise entre 5 et 35%’’, informe M. Diallo.
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