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L’Islam confrérique au Sénégal : Un frein contre le djihadisme
Publié le lundi 11 avril 2016  |  Agence de Presse Africaine
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Le Coran: Livre saint de l`Islam




Pays musulman à plus de 94% de ses 13.505.715 habitants, selon le dernier recensement de 2013, le Sénégal, du fait de sa contexture sociale marquée par le poids des confréries, compte peu d’adeptes d’Al-Qaïda ou encore de l’Etat islamique, des organisations qui se réclament de l’Islam.


Beaucoup de citoyens expliquent cela par le poids des confréries musulmanes sur la détermination du mode vie et d'action, de l'opinion ou encore de l'idéologie des fidèles, contrairement à certains pays de la sous-région.

«Au Sénégal, les musulmans sont presque tous membres d'une confrérie soufie. Les deux principales sont les confréries Mouride et Tidiane. La confrérie Qadiriyya est aussi présente, de même que la confrérie des Layènes. En général, on devient membre d'une confrérie par tradition familiale ou par adhésion aux recommandations de son marabout», explique le sociologue Ibou Diouf.

Il ajoute que les membres des confréries vouent une grande obéissance à leur marabout, le chef spirituel, qui est l'héritier de la baraka du fondateur de la confrérie.

«Les fondateurs de chaque confrérie sont considérés comme des mujaddids de l'islam par leurs disciples. Au Sénégal, les marabouts sont organisés selon une hiérarchie très structurée, où les plus élevés ont de fait un statut de dirigeant. Ce qui fait qu'il n'y a presque pas de place au radicalisme religieux», soutient M. Diouf, auteur de « Le pouvoir des confréries sur les fidèles musulmans au Sénégal ».

Le citoyen Tapha Fall fait remarquer que beaucoup de guides des confréries s'impliquent aussi activement dans la vie des fidèles. « C'est ce qui fait que les fidèles doivent faire des donations et l'obligation de leur venir en aide se transmet de génération en génération au sein des familles. Tout cela participe à repousser de loin l'idéologie djihadiste. Ici, le fidèle n'écoute que son guide», argumente M. Fall.

«En tout cas, poursuit Fatoumata Bintou Aw, si le Sénégal est jusque-là épargné du djihadisme, les confréries musulmanes, véritables système de dissuasion, en sont pour quelque chose. Le guide éclaire nos pas, trace la voie à suivre et indique celle du salut».

Baye Fallou Galass, un disciple de Cheikh Ibra Fall, confirme Bintou et rejette de loin l'idéologie djihadiste. «Pour rien au monde, je ne vais pas ôter les habits de Baye Fall au profit des kalachnikovs djihadistes. Moi, mon seul front, c'est celui de Touba, et mon seul commandant, c'est Serigne Touba, le fondateur du mouridisme», dit-il.

Cheikh, un disciple tidjiane, qui tient un dara à la Médina, à Dakar, est du même avis, il refuse même de commenter tout sujet sur le djihadisme, tellement il abhorre ce mouvement de « terroristes » qui se réclament de l'Islam.

«Ils (djihadistes) défigurent l'islam et nous font honte», affirme-t-il.
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