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Finances offshore de Karim et Mamadou Pouye : Le duo du paradis
Publié le vendredi 8 avril 2016  |  Le Quotidien
Karim
© AFP par DR
Karim Wade, fils de l’ancien président de la République Abdoulaye Wade




Les révélations de «Panama Papers» peuvent être considérées comme l’acte 2 de l’affaire Karim Wade. Pape Mamadou Pouye et Wade-fils, c’est une relation amicale optimisée dans les paradis fiscaux.

Les révélations de «Panama Papers» semblent balayer les derniers doutes sur les relations d’affaires qui lient Pape Mamadou Pouye et son ami Karim Meïssa Wade. Les documents exploités par le Consor­tium international des journalistes d’investigation (Ici­j), provenant du cabinet d’avocats Mos­sack Fonseca, ont montré que les sociétés Regory, Seabury, Latvae Inc, étaient les piliers de l’activité offshore de M. Pouye. Ces infos donnent un caractère vraisemblable aux infos du Parquet spécial qui a toujours considéré que Pape Mamadou Pouye était le prête-nom de Karim Wade.
En replongeant dans les archives du procès, le nom de Mamadou Pouye, pris dans le canal de Panama, apparaît dans toutes les sociétés considérées par la Crei comme le patrimoine de Karim Wade. Il y a d’abord Africa Handling services (Ahs) qui avait étalé ses tentacules en Afrique et au Proche-Orient, Menzies Africa devenue Menzies Middle East Africa et surtout Ahs international enregistrées dans les Îles vierges britanniques. Créée en 2008, la société Seabury appartenant à Pouye, qui compte trois autres actionnaires anonymes dont les noms n’apparaissent ni dans les documents ni dans les correspondances échangées, a été mise en place uniquement pour le business avec Dp World Fze. Dans les motivations de son arrêt, la Crei avait insisté sur le recours «constant» à des sociétés offshore par Karim Wade et ses amis pour «maquiller» leurs pratiques. A la barre, Pape Ma­madou Pouye n’a jamais montré qu’il était un expert en ingénierie financière. Il avait du mal à convaincre les juges de ses aptitudes à expliquer le montage de l’actionnariat des sociétés sur lesquelles son nom apparaissait. Et bizarrement, dès le jour suivant, il revenait avec des réponses plus tranchantes qui avaient été soufflées la veille par ses avocats, selon certaines indiscrétions.
Par exemple, à la question de savoir «où est basée sa société d’audit et de conseil, Rygory Invest Inc», Mamadou Pouye a d’abord répondu qu’elle se trouvait aux Iles Vierges britanniques, alors qu’il ressort des pièces de la procédure que le siège est au Panama. Son explication sur cette fausse déclaration ? «C’était une erreur de ma part.» Le compte de cette société aurait bénéficié d’un virement de l’ordre de plus de 297 millions de F Cfa de la part d’un compte commun appartenant aux frères Bourgi, Karim et Ibrahima Aboukhalil, indiquent les enquêteurs. En outre, il a toujours soutenu qu’il n’existait aucun lien entre Metinvest Equity et la société BlackPearl Finance. Confondu, il était revenu ensuite sur ses déclarations : «Je pensais que la question concernait le lien entre BlackPearl Finance (Bpf) et Financial Investement Cor­porate. Etant actionnaire de Metinvest, je ne peux répondre que par l’affirmative à la question concernant le lien entre Bpf et Metinvest.»

Ingénierie financière
Ces louvoiements avaient, à juste tire, convaincu les juges que M. Pouye était le prête-nom de Karim Wade qui s’est révélé être un spécialise de la finance offshore. A la barre, il était longuement revenu sur les enjeux et les avantages liés à l’enregistrement d’une société dans les paradis fiscaux. Et pourquoi on ne donne pas les noms des actionnaires des sociétés offshore. «D’abord, c’est pour éviter une double imposition, je ne suis pas là pour donner une consultation gratuite. Si vous (la Cour) voulez, je la fais et vous me payez en me laissant rentrer chez moi», réplique-t-il. Il avait ensuite raillé les avocats de l’Etat en disant qu’ils ignorent le fonctionnement des entreprises cré-ées dans les paradis fiscaux.
Karim Wade a toujours pu compter sur la sincérité d’un ami qui a résisté au «rouleau compresseur» des enquêteurs. Car, il a toujours refusé de laisser tomber l’ex-ministre en liant son destin au sien. «Je suis en prison parce que j’ai fait un choix en fonction de l’éducation que m’ont donnée mes parents. C‘est de ne pas faire certaines choses à quelqu’un, même pas à un ennemi. Karim Wade est un ami, mais on n’est pas en relation d’affaires, on n’est pas associés. On m’a torturé pendant 4 mois pour que je dise des choses sur Karim, soi-disant que je cache son magot. Jamais je ne ferai une chose pareille. Jamais je ne mentirai pour salir quelqu’un. Si c’est pour cela que je suis toujours en prison, je pense que j’y resterai encore longtemps. Je ne mentirai jamais pour me sauver et couler quelqu’un...» Bref, les deux hommes sont liés pour le meilleur et le pire, parce que les preuves venues du Panama risquent de les enfoncer encore plus longtemps.
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